Batman Terre-Un tome 2, Johns, Frank, Urban Comics

Série: Batman Terre-Un
Tome: 2
Scénariste: Geoff Johns
Dessinateur: Gary Frank
Encreur: Jonathan Sibal
Coloriste: Brad Anderson
Editeur VO: DC Comics
Editeur VF: Urban Comics
Date de publication VF: Février 2016

Un peu de Batman, y’avait longtemps que je ne vous en avais pas proposé… Non, je déconne. Il faut bien reconnaître qu’Urban Comics sait flatter les fans du personnage avec des publications très régulières et assez diverses. Personnage phare de l’écurie DC en France, il a tant de facettes que l’on peut toujours trouver un album à acheter parmi les nouveautés.

Le Batman est devenu plus qu’un mythe, dans la pègre de Gotham. Parce qu’un mythe ne vient pas vous fracasser la tête en pleine nuit. Quelque chose est en train de changer. Bruce Wayne lui-même, change, progresse, s’améliore, dans cette quête qu’il s’est donné. Et il sent qu’il arrive à une limite, qu’il va lui falloir trouver une nouvelle façon d’avancer, de devenir le symbole dont la ville a besoin. Pour cela, il compte s’appuyer sur un flic, le seul en qui il ait confiance, James Gordon. Et il aura sans nul doute besoin d’aide, alors qu’un mystérieux Sphinx lance des énigmes mortelles en pleine ville.

UN AUTRE BATMAN

Ce deuxième tome, comme le premier, a ceci d’intéressant qu’il développe un personnage que l’on connaît bien, d’une façon légèrement différente. On est à la fois en terrain connu, et l’objet de multiples surprises.
La grande force de Geoff Johns, c’est de modifier légèrement le duo Bruce/ Alfred, en les faisant bien plus nerveux et violent que ce qu’ils ne sont censés êtres. Notamment Alfred, qui devient un pragmatique glacial poussant Bruce à fond dans la voie qu’il s’est tracé. Le poussant même à tuer. Bruce, lui, est encore peu assuré. Cette évolution, c’est le sujet principal, me semble-t-il, de Batman Terre-Un. Johns vise à décrire une transformation plus réaliste, moins romantique. Certes, Bruce est toujours un individu d’exception, mais il n’a pas la même rigueur morale. il est plus casse-cou, plus tête brûlée. On le voit d’abord refuser d’être un détective, ce qui fait de lui plutôt un bourrin, ne le cachons pas. Et autour de ces deux là, tout change subtilement. Harvey Dent, alias Double-Face, reçoit une sœur jumelle destinée à prendre de l’importance dans la suite de la série. Le sphinx prend à la fois un côté plus rock’n’roll, et un côté moins dingue. Faisant de ses énigmes des prétextes plus que des incontournables. Mention spéciale au traitement réservé à Killer Croc, qui devient un personnage extrêmement tragique qu’on aura plaisir à retrouver dans un prochain tome.

LA SIMPLICITE D’UNE EQUIPE CREATIVE RESTREINTE

Batman se voit souvent, ces derniers temps, attribués des équipes créatives multiples. L’objet de Terre-Un, c’est de voir une équipe solide proposer sa version du personnage. Geoff Johns et Gary Frank forment le cœur de l’équipe, avec un seul encreur, et un seul coloriste pour les appuyer. Et cette sobriété fait beaucoup de bien, d’autant que Gary Frank est un artiste extrêmement constant et solide. On n’est jamais déçu à aucun moment de notre lecture, par son travail. DC lui laisse le temps de faire son travail, et la qualité s’en ressent. Quel dommage que ce principe ne se retrouve pas plus souvent dans le comic-book mainstream…

 

Ce sont donc de fort agréables retrouvailles avec ce Batman légèrement différent. Cette relecture possède une identité propre à la fois réaliste et encore plus sombre. Vivement le troisième tome, qui devrait voir apparaître Double-Face et Catwoman. Au moins…

ET SI ON DONNE UNE NOTE?

16.75/20