Literary life- Scènes de la vie littéraire (La BD de la Semaine)

Literary life

Titre: Literary life- Scènes de la vie littéraire
Auteur: Posy Simmonds
Editeur VF: Denoël Graphic
Date de publication VF: Mai 2014

 

Posy Simmonds est devenue une auteur de bande dessinée très connue. Gemma Bovery et Tamara Drew ont connu des deux côtés de la Manche l’honneur d’une adaptation cinéma. Ayant lu ces deux albums, j’ai eu envie de découvrir la dernière production en date de leur auteure. Dans un genre très différent.

 

Les auteurs, les libraires, les attachés de presse, les critiques, les lecteurs, les apprentis romanciers, le médecin pour scripts malades, le détective qui dézingue les auteurs, tels sont les personnages de ces chroniques pleines pages écrites par Posy Simmonds pour The Guardian Review. Une chronique acide de cet univers, où tous les acteurs en prennent pour leur grade.

 

En fait, je suis partagé, sur cette lecture. Je l’ai trouvé techniquement un peu faible, dans le genre humour, mais je l’ai trouvé tellement intéressant et criant de vérité, que j’ai eu envie de vous en parler quand même. En fait, on peut dire que je l’ai aimé pour les faiblesses de ses qualités.
Qu’est-ce qui fonctionne donc mal? La technicité de l’humour. Il n’y a rien de plus construit que l’humour. Il y a des mécaniques qui assurent l’efficacité du propos et créent à coup sûr le rire. Et c’est dans l’art de la chute que Posy Simmonds est, à mon sens, un peu faible. Son propos est toujours fort, piquant, pertinent. Mais quand on arrive à la dernière case, et qu’on attend la mise à mort du fat qui est mis en exergue, on est souvent un peu déçu. Il manque de puissance dans la dernière saillie. Sur des histoires en planches uniques, c’est malheureusement une grosse défaillance. Et en même temps, je ne peux pas nier que j’ai pris du plaisir avec ces personnages, avec ces situations. L’atelier littéraire m’a fait hurler de rire, grincer des dents, avec ces usagers qui attendent la recette du succès littéraire là où l’auteur-encadrant attendrait juste un peu de littérature. Les passages récurrents du Docteur Derek, script-doctor au sens premier du terme, sont eux aussi particulièrement réjouissants, d’autant plus que l’auteure s’amuse à en faire un pastiche des bandes dessinées romantiques anglo-saxonne de la seconde moitié du XXe siècle. L’allégorie médicale fonctionne extrêmement bien. Après tout, ne dit-on pas en effet qu’on accouche d’un roman?

Pour l’aspect graphique, Posy Simmonds simplifie sans doute un peu son trait. A raison d’une chronique par semaine, il faut savoir viser l’efficacité. Mais cela ne nuit en rien au plaisir de lecture. On retrouve la finesse de son trait, celle qu’on a apprécié sur ses deux romans graphiques. Et quand elle s’amuse à le faire évoluer, pour Docteur Derek, pour Rick Raker l’agent spécial, c’est toujours pour donner plus de sens à son histoire.

 

Voilà, ce sont donc des histoires imparfaites qui nous sont proposées, mais des histoires qui sont tellement piquantes que l’on prend tout de même plaisir à les lire. Je suis certain que beaucoup de membres de la blogosphère littéraire apprécieront Literary life. Voir-même, certains s’y retrouveront-ils?

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Cette semaine, on se retrouve chez Stephie

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10 réflexions sur “Literary life- Scènes de la vie littéraire (La BD de la Semaine)

  1. Finalement, le mercredi tu nous présentes tes déconvenues 🙂 Bises

  2. Ooooh… Un nouveau Posy Simmonds ! Ça c’est chouette! Et malgré ton avis en demi-teinte, je sais que je vais succomber. J’ai trop aimé Tamara Drewe et surtout Gemma Bovery pour passer à côté.

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