Tamara Drewe (Mardi chronique)

Tamara-Drewe

 

Titre: Tamara Drewe
Auteur: Posy Simmonds
Editeur VF: Denoel Graphics
Editeur VO: Random House

Stonefield. Une retraite paisible à la campagne, pour des écrivains en mal d’inspiration. Rien de tel que le charme bucolique de la campagne anglaise pour laisser un auteur écrire. D’autant que Beth, la tenancière des lieux, a à cœur de chouchouter ses auteurs de telle sorte qu’ils n’aient rien à faire d’autre. Une habitude, puisqu’elle est mariée à un célèbre auteur de polars, qui se repose entièrement sur elle pour tout dans sa vie.
Le jour où une ex-enfant du pays, superbe journaliste à Londres, revient pour habiter la maison de feu sa mère, les habitudes de la retraite isolée vont se retrouver chamboulées.

Soyons honnête, j’ai décidé de lire ce livre en prévision de l’adaptation ciné prévue pour le mois de juillet. Finalement, je ne l’ai lu qu’après la séance de cinéma. Pas plus mal, ça m’a évité de me plaindre pendant, des choses en moins.
Mais parlons plutôt de cet album, publié initialement dans le journal The Guardian, au Royaume Uni. Un format étonnant, pas habituel. Une planche centrale, et un texte accompagnant sur le côté. Les pensées d’un des protagonistes, avant la scène elle-même. J’ai commencé ma lecture en grommelant contre ces expérimentations, et puis finalement, je dois reconnaître que l’ensemble est assez harmonieux, et que ça fonctionne bien. Textes et planches s’apportent mutuellement, sans aucune redondance. Finalement, j’aime bien cette forme particulière.
Sur le fonds, Tamara Drewe est une bd assez sympa. Les personnages sont bien caractérisés, mis à part Ben, qui se retrouve finalement assez pâlot (surtout après avoir vu celui du film), et on a quelque peu du mal à comprendre ce que Tamara lui trouve. Mais pour moi, il est le seul bémol. A contrario, la détresse des deux adolescentes me touche particulièrement. Ces deux jeunes qui ne savent pas quoi faire de leur vie, et surtout Jody, qui vit à fond par procuration. Elle est le symbole d’une certaine jeunesse perdue, sans grands repères, et cela se verra jusqu’à la fin de l’album. Je les trouve très touchantes, toutes les deux. A contrario, Beth représente tout ce qui m’énerve chez les femmes. Cette tendance à croire que les hommes sont naturellement volages, et à l’accepter. C’est faux mesdames! Un homme n’a pas plus que vous une tendance à l’infidélité par nature. Par contre, des centaines d’années d’éducation peuvent amener à ce que certains le croient. Ce n’est en fait que de la lâcheté, et il ne tient qu’à vous que cela cesse, en refusant systématiquement les petites passades, les erreurs… Un homme qui trompe sa femme ne l’a jamais vraiment aimé. Alors laissez le tomber, et trouvez vous mieux. Si vous vous satisfaisiez du moindre minable, il n’y a aucune raison que le genre masculin change. A vous de mettre la barre haut, pour forcer les cons à progresser. Enfin, bon, le personnage de Beth me parle, mais pas en bien. Ce qui est moins pire au vu de tout le mal que je pense de son mari volage, mais à mon avis, vous l’aurez deviné.
La fin est intéressante. Moins mordante que dans le film, mais finalement assez logique. Ca finit presque comme dans un conte, hormis la dernière case, que je ne comprends pas. Qu’est-ce qui fait si peur à Glenn?

Tamara Drewe est donc un ouvrage très intéressant sur les relations homme/ femme, sur la façon dont chaque sexe peut se positionner face à l’autre. Et comme les cons l’ont dans l’os à la fin, il ne faut pas hésiter à se faire plaisir avec cette lecture.

Tamara-Drewe_planche

6 réflexions sur “Tamara Drewe (Mardi chronique)

  1. Yaneck Chareyre20/08/2010 23:17

    C’est un style très particulier, c’est indéniable. As-tu essayé Gemma Bovery, du même auteur?

  2. Oliv'21/09/2010 00:55

    sympa ta chronique et ton avis sur les relations homme / femme !!
    pas con ^^

    ce qui fais peur à Glenn, sur la dernière case … la hantise de tout écrivain en fin de carrière … !

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