Shazam! (Jeudi Comics)

Shazam

Titre: Shazam
Scénariste: Geoff Johns
Dessinateur: Gary Frank
Coloriste: Brad Anderson
Editeur VO: DC Comics
Editeur VF: Urban Comics
Date de publication VF: Novembre 2014

 

 

 

Captain Marvel était un des personnages emblématique de l’univers DC, comme son nom ne l’indique pas. Issu du rachat d’une autre compagnie à l’âge d’or du comic-book, le personnage avait acquis une véritable aura. Presque autant qu’un Superman. Mais lors de la remise à zéro de ses séries avec le New 52, DC avait choisit de ne pas relancer le personnage. Trop de questions juridiques… Et puis Geoff Johns, le scénariste leader de l’éditeur, a eu envie de rendre cela possible pour sa série Justice League. Il a donc créé une mini-série que voici. Et qui vaut vraiment la peine de la lire.

 

Billy Batson est un orphelin, un jeune ado balloté d’orphelinat en famille d’accueil, ne parvenant jamais à trouver sa place. La famille Vazquez qui décide de l’adopter, ne lui plaît pas plus. Il se moque de ces gens, et des autres enfants qu’ils ont adopté avant lui. Billy ne compte pas s’attacher, il ne compte sans doute pas rester non plus. Mais d’autres problèmes vont se présenter à lui, quand un métro l’amènera dans un lieu inconnu, devant un vieux sorcier qui va faire de lui quelque chose d’autre. Qui va lui conférer des pouvoirs, une nouvelle identité. Et un ennemi mortel. La magie se réveille, et il n’y a pas que des avantages à cela.

 

Amateurs du bon vieux « sense of wonder », adeptes des ambiances à l’ancienne, pleine de magie et de naïveté aussi, ce recueil est fait pour vous. Les vieux lecteurs de comic-books trouveront sans nul doute leur bonheur dans cette réinterprétation de l’histoire de Captain Marvel, désormais connu comme Shazam.

D’une certaine façon, Geoff Johns respecte les principaux codes du personnage initial. L’enfant transformé, le sorcier, le rocher d’Eternité, le poids des responsabilités, la notion de famille… Il me semble toutefois que le personnage gagne en crédibilité, alors que le scénariste joue réellement à fond la carte de l’esprit d’enfant dans un corps adulte super-héros. Inconstant, ignorant, maladroit, bourré de failles, Billy Batson reste aux commandes de Shazam, ce qui n’était pas toujours le cas me semble-t-il dans la version précédente. Et donc, que va faire un gamin difficile si on lui offre le corps d’un adulte et la force d’un demi-dieu? Des bêtises de gamin, évidemment. Et en même temps, derrière ce réalisme, il y a la magie et ses ambiances si particulière. Johns pousse le bouchon en situant son histoire à Noël, ce qui apporte une « magie » encore différente. Mais oui, Shazam a la classe, il apparaît dans un éclair et un nuage de fumée, avec un superbe costume clinquant (encore plus clinquant dans cette nouvelle version) et il combat un méchant très méchant. C’est tellement classique que ça redonne un caractère iconique au personnage, alors même que l’histoire pourrait concourir à l’effet inverse. C’est très intelligemment fait.

Et pour accompagner cela, il y a le dessin grandiose de Gary Frank. Il soutien et magnifie complètement les intentions de son compère scénariste. Si Shazam en impose, si Black Adam vous colle les miquettes, c’est grâce au dessin de Gary Frank. Il joue toute la partition entre l’humain et le divin. Il sait faire simple quand c’est nécessaire, il sait en rajouter pour impressionner au moment venu.

 

C’est donc une atmosphère très particulière mais vraiment très agréable qui se dégage de ce livre. Une lecture qui fait du bien, qui fait sourire, convoque un brin de nostalgie. Et qui pourtant est pleinement ancrée dans la modernité.

Shazam_ plancheLogo top bd17.5/20

Laisser un commentaire