Oracle tome 1- La Pythie (La BD du Mercredi)

Oracle tome 1

Série: Oracle

Tome: 1

Titre: La Pythie

Scénariste: Olivier Péru

Dessinateur: Stefano Martino

Coloriste: Digikore Studio

Editeur: Soleil

Date de publication: Mars 2014

Je suis faible… Dès qu’une série concept sort, il faut que je la teste. Est-ce mon habitude de lire du comic-book, qui m’incline à apprécier ces séries où les auteurs se croisent et se succèdent? Je ne saurai dire. Mais voilà, Soleil en sort une nouvelle, basée sur les mythes de la Grèce antique, et je n’ai pas pu résister. Je n’attends rien de particuliers, sur ce genre de séries. Mais je dois bien reconnaître que sur Oracle, Soleil frappe fort.

Dans la ville de Delphes, siège la Pythie, l’oracle du dieu Apollon. On vient de toutes les grandes cités pour la consulter, pour entendre ses prophéties. Une fois par mois, elle se présente aux hommes qui peuvent l’interroger sur leur futur. Et bien souvent, elle dit vrai. Malheureusement, la Pythie ne peut pas mentir, et la vérité peut s’avérer totalement insupportable pour les hommes puissants. Ainsi donc, le roi Eurycratides de Sparte trancha-t-il la gorge de la Pythie qui lui annonça que son nom disparaîtrait de l’Histoire de sa Cité. Aspasie, la future Pythie, assista à cette scène. Le destin était en marche.

J’ai passé un excellent moment de divertissement avec ce premier tome de la série Oracle. Olivier Péru et Stefano Martino livrent une prestation sans fausse note, voir même de belle qualité pour le genre. Pour l’histoire, j’apprécie déjà fortement la présence d’un fil rouge qui devrait logiquement suivre tous les albums. Même si les histoires racontées sont différentes, au moins pour une fois verra-t-on un lien entre ces one-shots. Qui plus est, au vu de la fin de cet album-là, on se dit que le fil rouge pourrait bien avoir une importance propre. A voir si l’histoire de ce vieux bonhomme évolue ou pas finalement. Premier bon point, donc, mais la vraie satisfaction réside dans l’histoire elle-même, évidemment. Olivier Péru écrit son récit en finesse, malgré les côtés durs de son propos. Il aménage de nombreux rebondissements, n’hésitant pas à nous prendre à contre-pied. Avec toujours, pourtant, une grande cohérence. Il joue avec les points de vue, avec les non-dits. On se dit que le scénariste a du prendre beaucoup de plaisir à écrire son texte. Il joue avec le même talent, la partition des hommes et celle des dieux. Il crée un récit dense et passionnant, qui nous surprend de bout en bout. Les hommes s’avèrent les jouets des dieux, des êtres cruels et calculateurs. Aspasie en souffre, Eurycratides aussi, chacun à leur façon. Le désir de vengeance des hommes s’avérant le meilleur moyen de les manipuler.

Stefano Martino est un excellent choix de dessinateur, pour démarrer cette nouvelle série concept. Pour cette histoire qui demande un certain sens de l’épique, il livre des planches vraiment bluffantes. L’attaque des spartiates est à ce titre vraiment impressionnante. J’étais tombé dessus par hasard en feuilletant l’album, il m’a impressionné. J’avais apprécié de le lire sur Nosferatu, son précédent album avec Olivier Péru, mais il me fait un encore meilleur effet sur ce tome là. Son trait est fin, clair, précis. Et il est bien mis en couleur par Digikore Studio, qui propose des ambiances très différentes au fil es pages, mais toujours tout en justesse.

Rajoutons un petit mot pour parler de la maquette, très soignée, vraiment belle. Vous en aurez pour votre argent.

Vous l’aurez compris, je mets cet album en avant parce qu’il aura constitué un vrai coup de coeur pour moi. Dans le genre, il se situe assez haut. Seul bémol, une intrigue à la dureté et aux thématiques plus orientés, peut-être, vers le public masculin. Mais hommes et femmes restent sans doute autant malmenés les uns que les autres, dans ce premier tome.

L’envie est là, Soleil m’a bien appâté. J’ai désormais particulièrement hâte de lire le tome suivant. Attention, le niveau est élevé, il faudra vraiment que les auteurs suivant se démènent pour que ne naisse pas la déception.

Oracle tome 1_ planche

Logo BD Mango orangeLogo top bd17/20

7 réflexions sur “Oracle tome 1- La Pythie (La BD du Mercredi)

  1. Je pense que cette série me plairait beaucoup et puis en général je ne suis pas déçu par tes avis positifs

  2. Tu pourras lire ici, en mai, la critique du tome 2. Espérons que l’exigence de ce premier volet sera à nouveau présente pour ces suites

  3. Pingback: Olivier Péru, Stefano Martino – Oracle, tome 1 : La Pythie

Laisser un commentaire