Rosangella (Semaine Corbeyran)

Rosangella

Titre: Rosangella
Scénariste: Eric Corbeyran
Dessinateur: Olivier Berlion
Editeur: Dargaud
Date de publication: 2007

Rosangella tient un petit manège sur le parking d’un supermarché. Elle n’a pas eu une vie facile, avec un gamin sans père, et deux autres dont le père a fini par se faire la malle. Manu, son aîné, a passé six mois en prison pour un vol. Seule sa fille  Lisa semble s’en sortir sans trop de soucis. Alors quand Rosangella rencontre Jo, le vigile du supermarché, un homme inhabituel dans sa vie, elle se confie. Mais elle ne s’attendait pas au retour de son ex-mari, Max, qui ravive de vieux et désagréables souvenirs. C’est un manipulateur, et Rosangella craint de retomber dans ses filets.

Etonnant album, auquel je ne m’attendais pas du tout. Pris à la bibliothèque pour alimenter ma semaine à thème, j’ai surtout retenu en premier lieu le dessin plaisant. Mais en fait, on a une histoire extrêmement bien construite, qui s’éloigne des poncifs de style, et qui nous propose une histoire vraiment originale. Une histoire d’apparence simple, mais extrêmement riche, et qui met l’accent sur le potentiel de nuisance de Max. Ce pourrait presque être un thriller, tellement on tremble en voyant Max reprendre le dessus sur une Rosangella qui commençait à entrevoir une fin heureuse à son histoire. Cette fin, c’est Jo, un personnage déroutant, dont on peu se demander ce qu’il fait là, mais qui prend toute sa place dans la dernière partie du récit. Rien n’est anodin, dans cette histoire, tout a un sens. Jusqu’à la conclusion, importante, dont je préfère ne rien vous dévoiler, car elle se savoure pleinement dans le déroulé du scénario. Dans les appendices de l’album, Olivier Berlion explique qu’il a du s’arrêter un peu de dessiner l’album pour se consacrer au mieux à la conclusion, et je partage pleinement les sentiments qu’il a ressenti lui à l’époque.
Berlion, je le disais, c’est la raison principale qui m’a fait sélectionner Rosangella parmi les autres titres de Corbeyran dans le rayonnage. J’aime ces albums en couleurs directes, ce trait qui se veut réaliste, précis. On est dans la même veine qu’un Gibrat. Les couleurs, j’insiste, sont parfaites, toujours harmonieuses et bien dosées. Pour moi, c’est un vrai bonheur de regarder de telles planches.

Si de Corbeyran vous retenez surtout la science-fiction, le fantastique, bref, les univers totalement imaginaires, alors lisez Rosangella. Il saura vous convaincre qu’il est aussi un excellent scénariste du réel, du quotidien.

Ils en ont parlé: Notembulles, Krinein, BDGest, BD Central.

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17/20

2 réflexions sur “Rosangella (Semaine Corbeyran)

  1. Joelle Il y a 2 ans

    La couverture et les dessins sont superbes. Et l’histoire a l’air d’être bien ancrée dans notre réalité actuelle ! Je note en espérant le trouver à la biblio 🙂

  2. Yaneck Chareyre Il y a 2 ans

    C’est tout à fait ça. C’est très moderne, très poignant, et bien fichu. Une bonne découverte, pour moi.

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