Emmanuel Lepage: Voyage chez un auteur en quête de sens (Interview 4/4)

un printemps à Tchernobyl_ extrait

Innover, imaginer, pour conquérir un nouveau lectorat

Lire la première partie de l’interview

Lire la deuxième partie de l’interview

Lire la troisième partie de l’interview

_ Donc, la réalité, vous finissez par en faire votre marque de fabrique: le reportage, avec Voyage aux îles de la Désolation, et Un printemps à Tchernobyl. Mais j’ai envie de faire une petite parenthèse, parce que si j’aime beaucoup les deux derniers, j’ai découvert Oh les filles, et là… On était sur des récits forts, pesants, et soudain, vous avez quelque chose de très léger, du moins en apparence, parce que le scénario de votre épouse est bien plus profond que cela. Et je suis content de l’avoir fait connaître un peu sur la blogosphère…

_ Il a pas eu beaucoup d’échos, on m’attendait sur quelque chose de plus… Sur autre chose. Mais c’est toujours ça. Je pense que dans la bande dessinée, il y a un grand conservatisme. Je le sais, ça fait un moment que j’y suis, maintenant. On attend d’un auteur ce qu’il a déjà fait. Et faire deux fois la même chose m’ennuie profondément. J’essaye à chaque fois de partir dans des nouvelles directions, parce qu’il me semble que les champs du dessin et de la narration sont extrêmement vastes, et que j’ai envie de les explorer. Après la terre sans mal, j’ai fait Alex Clément est mort, parce qu’un jour la scénariste m’a dit qu’elle avait un scénario dont personne ne voudrait, qui se passerait uniquement dans un appartement. Je lui ai demandé de me le montrer, pour voir s’il n’y avait pas quelque chose à faire. Ça m’amusait de me trouver dans une situation de création différente. Ça oblige à penser différemment. A concevoir, différemment.oh les filles _ extrait

Oh les filles! , finalement, ce n’est pas une structure de scénario classique, « situation initiale- incident déclencheur- obstacle- climax, etc… » Là, ce sont des tranches de vie. Il y a une montée en intensité, mais c’est une conception narrative extrêmement compliquée: vous avez trois personnages qui évoluent sur vingt ans. Vous n’êtes pas sur un schéma de récit très traditionnel. Narrativement, on est très près des personnages. Je ne pouvais donc pas, en tant que dessinateur, tirer la couverture à moi en ayant des dessins lyriques, parce que ça ne se justifiait pas au plan narratif. Le travail était, pour moi, de me mettre… pas en retrait… mais quand je parle d’abnégation, c’est un peu ça. Il est beaucoup plus facile de faire des dragons, avec des chevaliers, des épées magiques et de l’action, que de faire un personnage qui ouvre une porte ou qui prend un verre. Ça, c’est dur. Et c’est ça moi, qui m’intéresse en bd. Là, vous êtes assis, je suis assis, on a des façons d’être assis qui sont différentes et qui parlent de nous, qui nous racontent, d’une certaine manière. Et tous les gens qui sont autour de nous sont assis différemment. C’est ça qui m’intéresse, dans le dessin. Ce n’est pas un personnage qui va courir, combattre, dans des situations incroyables. C’est de l’ordre du spectaculaire, mais ce n’est pas ça qui m’intéresse. Moi c’est d’essayer de raconter la vie, de raconter quelqu’un. Et là, Sophie me proposait de raconter des enfants de leur 3 ans, à leur dix-huit ans. Alors bon, les ados, ça allait je maîtrisais un peu avec Névé. Mais les enfants? Comment on dessine des enfants? La différence de façon de bouger entre un enfant de six ans, et de huit ans, ça se passe où? Ça, c’est ce que j’ai traqué. Pas les mises en scènes spectaculaires. J’ai même opté pour une sorte de gaufrier, trois bandes, c’est à dire que vous êtes collé aux personnages, on les accompagne. C’est vrai que ce n’est pas spectaculaire. Mais c’est un choix. Qui ne s’est pas traduit commercialement, parce que Oh les filles!, par rapport aux autres livres que j’ai pu faire, a beaucoup moins marché, mais curieusement, j’ai retrouvé plus un public que je pouvais avoir avec Névé, un public de jeunes femmes, de mères. C’est des façons de raconter, de dessiner, qui sont différentes. Et c’est ça, au fond, qui m’intéresse. Ça ne m’intéresse pas de refaire la même chose.

_ Mais, j’ai envie de dire, deux carnets de voyage, tout de même, sur deux voyages différents. je crois que vous êtes allé au pôle sud, il y a quelques temps de cela, donc on va vous attendre, là dessus. Alors, vous allez nous surprendre? Un troisième carnet de voyage ou pas?

_ Ça c’est la pression… ah ah ah. Le troisième sera un peu différemment, parce que je fais le faire avec mon frère qui est photographe. J’apprends des précédents, donc je peux pas faire deux fois la même chose. Mais oui, il y a une attente. Là, je suis parti au pôle à la demande de l’institut polaire. Le voyage précédent aux Kerguelen, c’était à notre propre initiative, du coup si on nous propose ça, c’est qu’on attend quelque chose de nous. Comment répondre à cette attente, comment l’intégrer dans l’histoire, comment la raconter? C’est des défis narratifs qui pour moi sont très intéressants. Si vous racontez des choses basées sur un réel, des moments vécus, il n’en reste pas moins que vous faites un scénario, une construction scénaristique, qui est complexe et il ne faut pas que ça se voit.

_ Pour préciser ou rappeler aux lecteurs, les deux ouvrages en question ont été réalisé à posteriori? La scénarisation, le story-boarding, tout cela a été réalisé au retour?

_ Oui. Ça n’a pas été fait dans le temps du récit. Les croquis ont été faits dans le temps du récit. Dans Voyage aux îles de la désolation, vous avez du noir et blanc pour la bande dessinée, et de la couleur pour les croquis, c’est tout simplement pour dissocier ce qui a été fait pendant, de ce qui a été fait après. Ça a été une histoire un peu particulière, parce qu’à l’origine, je pensais partir là bas pour faire, un carnet de voyage.

_ Comme d’autres que vous avez publié par le passé.

iles_desolation_extrait

_ Oui, pour Tchernobyl, par exemple, en 2008, avant la bd, et j’en avais fait d’autre avant chez Casterman. Je pensais partir pour faire un carnet de croquis, ça me semblait le plus simple pour monter à bord. J’ai demandé à mon éditeur, Futuropolis, Claude Gendrot, si un carnet de croquis l’intéresserait. Ça ne l’intéressait pas, mais par contre, si je le faisais en bd, là ça les intéresserait. Alors j’ai dis oui, parce que j’avais envie de partir, mais je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire. Donc quand je suis allé sur le bateau, ben j’ai fais des croquis, comme dans les autres voyages, sans trop savoir comment aborder ça. Comment on raconte le réel, quelles sont les intentions? Qu’est-ce que je raconte de ça? J’en avais beaucoup discuté avec un documentaliste qui était à bord du bateau avec nous, et qui me disait, « après tout, qu’est-ce qu’on a fait? On a aperçu des paysages mais on n’a pas pu y aller, on a rencontré dans les bases des post-adolescents hirsutes, et on a mangé des pâtes, du riz et du pâté pendant cinq semaines. »

_ C’est vrai que c’est vendeur, comme pitch.

_ Voilà. Effectivement… ah ah ah… Et donc, qu’est-ce qu’on raconte? Comment? Ce sont des façons de penser qui sont à nouveau pour moi très excitantes. Ce qui m’intéresse dans la création, c’est de découvrir des choses nouvelles à chaque fois. Ça me fait grandir. Je me sers de mes livres pour être un humain meilleur. Les livres m’apprennent.

_ C’est donc pas étonnant, du coup, d’apprendre que vous étiez avec Bonhomme chez Rossi, parce que lui aussi est dans ce mouvement là.

_ Matthieu, je suis très admiratif de son travail, parce qu’il fait ce que je n’ai pas été capable de faire. Il a cette abnégation, à se confronter aux problèmes et à aller jusqu’au bout. C’est un marathonien. Il a un très beau dessin, des histoires vraiment intéressante, et une belle production. J’aime vraiment beaucoup. Ce qu’il fait sur Esteban, par exemple, je trouve ça remarquable. Je n’ai pas pris la même direction, mais je vois néanmoins chez Matthieu, ce qu’il a retenu de l’enseignement chez Christian. Matthieu a compris quelque chose, une exigence que nous proposait Christian. C’était passionnant. C’est un intellectuel, qui nous invitait à penser notre travail, notre dessin. J’ai rencontré il y a pas longtemps François Boucq, que je ne connaissais pas personnellement, et c’était merveilleux parce que je retrouvais à l’écouter parler du dessin, de la démarche du dessin, une forme de spiritualité dans le travail que j’avais connu chez Christian Rossi.

_ A votre avis, ce travail de studio, ça manque, aujourd’hui? Pour avoir lu récemment FRANQUIN- JIJE PROFESSION CREATEURS DE BANDES DESSINEES, chez Niffle, Jijé y dit que pour lui il y avait besoin d’une relation maître/ apprenti, dans le dessin.

_ Moi je viens de là. je suis dans cette ligne là. Ce bouquin, c’est une bible chez les dessinateurs. Je l’avais dans sa version originale de 1968, du moins des photocopies, c’était Christian Rossi qui l’avait, et ce livre a énormément marqué les gens. Van Dooren interview deux personnages emblématiques, Jijé et Franquin, et ce livre est extraordinaire. Je vous recommande la version originale d’ailleurs, qui a été un peu coupée dans la réédition de Niffle. Il n’y a plus les conseils de Van Deroy à la fin, sur comment devenir auteur. C’était le directeur éditorial de Dupuis quand je faisais La terre sans mal, et je lui disais souvent que les conseils étaient vachement bien. Des conseils aux jeunes dessinateurs. Ils ont 40 ans, mais ils sont toujours juste. Genre « si tu n’es pas prêt à bouffer des pâtes pendant des années de la vache enragée, fais autre chose ». Ah ah  ah

_ C’est peut-être encore plus vrai aujourd’hui.

_ Oui, c’est encore plus vrai. Aujourd’hui, je pense qu’on ne peut plus dire « comment devient-on auteur de bd », parce que tout ce qu’on croyait juste, solide, sur le métier, disparaît. La bd , en 5 ans, a profondément changé. On est obligé de la penser autrement. On ne peut plus la penser comme je le faisais moi-même y’a 5 ans ou 10 ans. Quand j’ai commencé, on me disait qu’il fallait faire des séries. On ne fait plus de séries aujourd’hui. Après ça a été les cycles courts, parce que les lecteurs n’attendent plus. Mais même ça, ça existe plus. Comment on est payé? Il n’y a plus de règles là non plus.

_ Il n’y a plus non plus d’endroit où faire ses armes, à l’image d’un pilote, ou de ces journaux.

_ Ca les journaux, ça fait très longtemps que ça n’existe plus.

Mais donc, c’est un métier qui ne cesse d’être en mutation, mais d’une certaine manière, ces situations de crise sont des moments assez … Ce qui est intéressant, c’est que ça nous oblige à inventer d’autres choses, ça nous rend plus libre. Il faut qu’on accepte sans doute, d’être payé différemment, en tous cas moins payés, mais je trouve qu’il y a quelque chose d’assez roboratif à cette profusion de la bande dessinée où personne ne sait où ça va. Parce que d’une certaine façon c’est une obligation, pour nous, d’inventer autre chose. Mais en même temps, je sais aussi que j’ai énormément d’amis qui souffrent de cette situation.

_ De devoir par exemple multiplier les sources de revenus?

_ Oui, on arrive à une certaine forme de disparition du métier. Pas de la bd. Mais il y a quelques années on pouvait se dire auteur de bande dessinée, vivre de la bd. Les éditeurs comprenaient que c’était un métier à plein temps et nous payaient suffisamment pour qu’au moins on puisse survivre la tête hors de l’eau en gagnant un peu moins du smic. Mais aujourd’hui on en est plus là. On se rapproche plus de l’économie du livre, où la plupart des écrivains ont un autre métier et gagnent leur vie à côté.  Je pense qu’on va vers ça. On a vu l’arrivée des éditeurs de littérature, au début, vachement bien. Comme une forme de reconnaissance pour un milieu si longtemps méprisé. Mais finalement non. Parce qu’ils pensent- j’en sais quelque chose je bosse pour Gallimard, Futuro, ça appartient à gallimard-, littérature. Ce sont des fonctionnement de pensée qui viennent de là.Emmanuel LEPAGE _dédicace Michel Opale bd

_ Et vous pensez qu’un dessinateur peut vivre comme ça? Parce qu’un scénariste qui bosse après sa journée de boulot, va pouvoir écrire le soir, d’autres le font. Mais pour les dessinateurs? Ca va impliquer une évolution, dans les graphismes, par exemple?

_ Je pense que vous avez raison. Un certain type de dessin va disparaître. Le dessin réaliste va un moment donné se faire plus rare. C’est des années d’apprentissage, avant de commencer à composer quelque chose. C’est comme le violon. C’est un type de dessin amené à disparaître. Il y aura toujours des vieux barbants qui vont en faire, dont moi. Mais voyez, il y a quelques années, on me disait qu’avec un dessin réaliste, je ne vendrai pas forcément des tonnes et des tonnes, mais que je trouverais toujours du boulot. Ce n’est pas vrai. Ce n’est plus vrai. Ce dessin va finir petit à petit par disparaître parce qu’on n’a plus ce temps de compréhension de ce qu’est le dessin réaliste, une réinterprétation du monde. Cette façon de dessiner disparaîtra, mais on va créer autre chose.

_ Qui sont les auteurs d’avenir, à votre avis, sont qui sont sur la voie la plus intéressante? Sur lesquels on miserait?

_ Incapable de répondre à ça. Ca part dans toutes les directions, c’est formidable.

_ Le temps de l’élagage n’est pas venu, selon vous?

_ Ce n’est même pas l’élagage. Je pense qu’on invente, qu’on trouve d’autres lectorats. Avec mes deux derniers livres, j’ai des gens très différents. J’ai énormément de retours de gens qui lisent peu ou pas de bd. J’ai reçu énormément de témoignages qui commencent par « je n’ai jamais lu de bd avant ». Ca veut dire que ce livre, dont je ne savais pas ce qu’il allait être, trouve d’autres lectorats. Et c’est très excitant, vous avez l’impression qu’une fenêtre s’ouvre vers d’autres choses. C’est ça qui est intéressant. Le monde change, évolue, on ne sait pas ce qu’il va être; et pour moi il y a cette excitation, vous lancez des trucs, vous savez pas ce que ça donnera. Quand je faisais Voyage aux îles de la Désolation, mes amis m’appelaient et me demandaient ce que je faisais, je répondais que je ne savais pas. Je mélangeais des croquis, de la bd, des graphismes différemment, j’écris les textes après… Je raconte pas l’histoire d’individus mais d’une communauté… Et j’essaye de faire un truc avec ça. Dans le milieu de la bd, on me disait qu’il y avait trop de personnages, pas d’histoire, que c’était un carnet de voyage. Mais c’est juste autre chose. Ils pensaient avec leurs références bd, je les connais. C’est juste autre chose. Je ne sais pas ce que ça vaut, c’est juste l’idée de penser les choses autrement. Et c’est ça qui est intéressant. Moi, ce qui m’excite, c’est quand je vois des choses différentes, des graphismes, des narrations, des bd qui m’apprennent des choses sur le monde d’aujourd’hui, sur un auteur. Je ne suis pas dans la nostalgie. Je pense que souvent la bd a une part nostalgique, chez les lecteurs, qui cherchent leurs madeleines de Proust. Je viens de là, je connais bien.

Mais fort de cette histoire, il faut construire autre chose, on ne peut rester dans la nostalgie de nos Grands. Le phénomène des blogs, c’est intéressant, d’autres habitudes de lecture. Les chroniques que j’ai sur mes albums, je les trouve sur des blogs de gens qui lisent du théâtre, de la littérature, de la bd. Il n’y a plus cette hiérarchie, ce côté incestueux de la bd pendant très longtemps: entre nous. il faut ouvrir les fenêtres, découvrir autre chose. Parce que la bd est en crise, ça nous laisse cette liberté d’inventer autre chose. Quand j’ai commencé la bd, il fallait faire des séries, il fallait faire ceci, les 46 pages couleur, plutôt avec des scénaristes vedettes, avec du cul pour être vendeur (non, ça, c’était un peu avant moi) et tout ça, ça a vrillé. Plus personne ne peut dire ce que sera la bd de demain, et justement c’est l’occasion d’inventer des choses nouvelles.

_ Merci, Emmanuel Lepage, pour ce long entretien.

Je rappelle aux lecteurs du blogs qu’ils pourront vous retrouver ce week-end à Saint Malo, pour le festival Quai des Bulles, dont vous réalisez l’affiche cette année. Notamment dimanche après-midi, sur le stand Futuropolis.

8 réflexions sur “Emmanuel Lepage: Voyage chez un auteur en quête de sens (Interview 4/4)

  1. Je ne sais pas si ton interview a été réalisée il y a longtemps mais les magazines émergent de nouveau. La Revue dessinée par exemple, propose une version papier disponible en librairie et avec un fonctionnement qui me semble intéressant et prometteur dans la durée, pour un prix correct et un contenu fait de reportages illustrés.
    Et il n’y a pas que la Revue dessinée… (dans d’autres genres).

    Merci pour cette interview. Je vais peut-être aller lire Oh les filles moi 🙂

  2. Il date d’il y a une semaine. Donc oui, je sais que certaines revues arrivent. On en parlera avec Gwen de Bonneval dans une interview prochaine ^^

  3. Tellement intéressant après avoir lu « Oh les filles » et « Un printemps à Tchernobyl ». »Voyage aux îles de la Désolation », Il faudrait que je me penche, maintenant, sur les autres.
    Merci pour cette entrevue !

  4. Merci Kikine. J’avais vraiment envie de vous faire découvrir, à vous tous qui aimez ces beaux livres, tout le talent d’un grand artiste. D’un homme passionnant.
    Merci Emmanuel, encore (puisque vous lirez sans doute ceci)

  5. Un peu à la bourre sur cet article mais comme je l’ai dit je redécouvre ton blog lol
    j’ai acheté et lu la revue dessinée à St-Malo (dédicacé par Marion Montaigne et Olivier Jouvray) et c’est vraiment sympa comme concept à mi-chemin entre la BD et la presse. Cependant on le sait aussi, la presse est malade en ce moment et je ne sais pas si ce format a réellement un avenir même si le contenu est super intéressant. Le tome 2 est encore plus prometteur avec le récit des pérégrinations d’Emmanuel Lepage à Fukushima… ça promet et rien que pour ça je l’achèterais !
    J’hésite à m’abonner…

    PS: Yaneck j’ai une erreur 404 lorsque je clique sur le lien de la première partie de l’interview.

  6. Pingback: Lit.et Soc. | Pearltrees

Laisser un commentaire