Au coin d’une ride (Lundi One-shot)

Au coin d'une ride

Titre: Au coin d’une ride
Auteur: Thibaut Lambert
Editeur: Des ronds dans l’O
Date de publication: Septembre 2014

Voici un livre que je pensais chroniquer pendant mes attentes dans les files de dédicace au festival bd de Blois, en Novembre. J’avais mis le pdf qui était à ma disposition sur ma tablette, et je me tenais prêt pour en faire la lecture et enchaîner mon écrit. Et puis, j’ai découvert sur le stand des Ronds dans l’O… L’auteur lui-même. Alors bon, puisque je savais que j’allais lire et chroniquer cet album, je me suis dit que je pouvais bien l’acheter et en profiter pour rencontrer Thibaut Lambert. Il ne faut jamais se priver d’une bonne opportunité…

Georges fait un scandale. Sur le parking de la maison de retraite qui doit l’accueillir, il refuse de sortir de la voiture. Il ne se souvient pas du tout avoir décidé de venir ici. Le moment est terrible pour Eric qui l’accompagne. Georges fini par rejoindre la maison de retraite, sa nouvelle chambre. Son nouveau lieu de vie. Sans Eric, son compagnon. Mais Eric, lui, n’est pas en train de perdre la tête.

Avant mon achat, je n’avais lu que les trois premières pages de l’album, et pas lu du tout la quatrième de couverture. Ainsi donc, j’ai été surpris, agréablement, quand j’ai découvert la nature de la relation entre Eric et Georges. Sacré pari de la part de Thibaut Lambert. D’accord, la bande dessinée s’ouvre à la représentation de la vieillesse, mais associer ça à l’homosexualité, c’est un projet qui ne pouvait que trouver sa place au sein du catalogue engagé de Des ronds dans l’O. Car oui, les vieux ont une vie amoureuse, et même qu’ils peuvent aimer les vieux du même sexe qu’eux. Sacré pari, donc, mais pleinement réussi. L’auteur écrit son histoire avec beaucoup de respect pour ses personnages, qu’il ne caricature pas. Enfin, on voit des homosexuels qui ne sont pas des folles. Juste deux hommes aux sentiments forts l’un pour l’autre. Et puis il y a la dégénérescence, l’effilochage de l’esprit de Georges. Et les conséquences pour l’autre. Là encore, traité avec beaucoup de pudeur mais surtout beaucoup de sincérité.

Côté dessin, j’ai accroché au style de Thibaut Lambert. Je suis assez client des encrages un peu appuyés, les traits un peu épais qui donnent beaucoup de cadre au dessin. Le trait cherche la spontanéité, une forme de naturel, j’aurai tendance à préférer le travail un peu plus « guindé » que l’artiste a par exemple réalisé dans le magazine Papier n°3. Mais la démarche est compréhensible et respectueuse. Elle est cohérente avec l’état d’esprit de l’histoire.

Belle histoire, touchante et osée, Au coin d’une ride mérite de se faire connaître. Pour redonner la parole à des gens qui l’ont finalement bien peu, et rarement avec autant de nuance.

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