Batman- Un deuil dans la famille (Jeudi comics)

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Titre: Batman- Un deuil dans la famille
Scénaristes: Jim Starlin, Marv Wolfman, Georges Perez
Dessinateurs: Jim Aparo, Georges Perez, Tom Grummett
Encreurs: Mike DeCarlo, Bob McLeod, Romeo Thangal
Coloristes: Adrienne Roy, Lovern Kindziersky
Editeur VO: DC Comics
Editeur VF: Urban Comics
Date de publication VO: 1986
Date de publication VF: Avril 2013

Urban comics continue dans sa politique de publier les grandes sagas qui ont marqué l’histoire du Chevalier Noir, avec un épisode marquant de cette époque, la mort du 2e Robin, Jason Todd. Marquant, parce que l’éditeur américain n’avait pas habitué ses lecteurs à de tels évènements, mais aussi parce que la résolution de l’intrigue était en fait guidée par les lecteurs, qui pouvaient appeler pour sauver le personnage ou pour qu’il succombe. Une pratique éditoriale qui fit couler beaucoup d’encre, mais qui reste comme un des temps forts de l’histoire de Batman. Urban a prit le parti de lier cette histoire avec celle qui mena à l’introduction du 3e Robin, Tim Drake. Un bon choix, alimenté par les introductions de Denis O’neil et Marv Wolfman qui expliquent comment le sort des deux Robins s’est lié à l’époque.

Batman est inquiet. Jason Todd, le jeune garçon qu’il a recueilli et dont il a fait le second Robin, après la prise d’indépendance du premier, montre des manifestations de violence et de témérité qui lui laissent à penser qu’il n’a pas fait le deuil de ses parents comme Bruce le pensait. Il met donc le jeune homme sur la touche, le temps qu’il fasse le nécessaire. Todd n’est pas d’accord, mais il n’a guère le choix. De retour sur les traces de ses parents, une ancienne voisine lui remet les quelques objets personnels qu’elle avait pu sauver. A l’intérieur, un livret de naissance qui laisse à penser que Jason ne serait pas le fils de sa mère. Et que donc, il aurait une mère en vie quelque part. Dans le même temps, Batman se met en chasse du Joker qui, après une nouvelle évasion, tente de se refaire financièrement en revandant un missile nucléaire à des terroristes du moyen-orient.

Alors que je rédige cette chronique, je garde en mémoire la critique plus que mitigée, d’Yvan, du blog Sin City. Il critique assez vertement la structure du scénario des épisodes relatifs à la mort de Jason. Après lecture, je l’ai trouvé un peu dur. L’intrigue est ma foi plaisante, avec un Joker totalement dingue qui est vraiment bien exploité. Et puis, je me suis dit que nous avions sans doute une différence, lui et moi: je connais le meta-contexte de la série. Pour moi, la quête de Jason est intégralement le fruit des plans psychopathes du Joker. Mais en fait, rien dans ces épisodes ne vient le dire. Moi, je suis au fait sans doute des épisodes suivants, qui expliquent tout cela. Que ce chemin d’indices à priori capillo-tractés est voulu par le vilain pour éloigner Robin de son protecteur. Mais j’avoue, à ce stade là, l’histoire n’en dit pas tant, et on peut légitimement s’interroger sur cette liste de mères potentielles agent secrètes ou mercenaires. En l’état, je reconnais qu’on peut douter du scénario. Ce n’est pas la faute de l’éditeur français, mais il aurait pu être intéressant d’apporter ce regard là aussi, peut-être dans une sorte de post-face. Expliquer comment fût utilisée cette mort par les scénaristes suivants. Par contre, la « naissance » du 3e Robin est fort sympathique, surtout commentée par celui qui la mit en œuvre. L’intrigue avec double-face est intelligemment construite et j’aime tout particulièrement la mise en parallèle qui est faite entre le méchant et Batman. De même que la révélation de la dernière page est surprenante et nous incite à relire l’histoire en changeant de point de vue.
Pour la partie graphique, je suis assez satisfait. Jim Aparo livre une prestation plus qu’honnête, qui apparaît peut-être un peu datée, certes, mais qui se lit de manière agréable. On se dit qu’un John Romita Jr. a du être inspiré par lui à ses débuts, on pense aussi à du Sal Buscema. Quand Georges Perez entre en scène, sur l’historie de Tim Drake, le plaisir est encore plus grand. Même secondé par Tom Grummett, on sent tout le dynamisme de ce grand monsieur de la bande dessinée américaine.

Pour moi, Urban réalise avec cette publication un véritable travail patrimonial. Nous commençons à bien connaître les moments importants de l’histoire de Batman, et c’est nettement grâce à leur travail. Même si l’on peut formuler des reproches au scénario, je pense que ce livre est intéressant et important à lire pour qui veut connaître Bruce Wayne et son alter-ego. Et pour comprendre les évènements de Death of the Family, une histoire qui vient d’être publiée aux Etats-Unis et que l’éditeur français proposera à la rentrée dans ses magazines. Incontournable pour les fans, donc.

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2 réflexions sur “Batman- Un deuil dans la famille (Jeudi comics)

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