Isaac le pirate tome 1- Les Amériques (Jeudi chronique)

Série: Isaac le pirate
Tome: 1
Titre: Les Amériques
Auteur: Christophe Blain
Editeur: Dargaud
Collection: Poisson-pilote

Isaac est un peintre plutôt doué, mais sans le sous. Il veut épouser Alice, une goy, et son père ne le veut pas. Isaac a acheté un croquis d’un grand peintre, dans l’espoir de s’en servir comme inspiration. Un croquis payé très cher, et Alice le somme de vendre des toiles pour combler l’argent qu’ils n’ont plus. Alors qu’il n’y parvient pas, un marin richement habillé l’invite à se mettre au service de son capitaine, de prendre la mer quelques jours pour peindre pour lui. Isaac accepte, mais ne sait pas qu’il va en fait se retrouver aux Amériques, et encore moins à servir un Pirate.

J’ai décidé de tenter à nouveau un album de Christophe Blain. Après avoir été déçu par Gus, Quai d’Orsay m’avait convaincu du talent du bonhomme, et donc quand l’occasion s’est présenté, j’ai emprunté Isaac le pirate. Je ne le regrette pas, car indéniablement, il y a quelque chose de fort dans cet album. Mais j’ai l’impression qu’il ne se livre pas facilement, ce premier tome. J’ai l’impression de déguster un vin, qu’il faut aérer pour en faire naître les parfums. Avec ce tome là, le verre est servi, on l’a sentit, mais on ne l’a pas encore aéré. On sent une belle richesse, on sent le potentiel, mais il faut encore le faire s’ouvrir. Je pense que ce sera pour le tome 2, un deuxième temps dans la dégustation. Je sors de l’analogie avec le vin. Vraiment, je ne peux pas dire que cet album là soit fantastique, mais il me semble contenir les graines de tout ce qui fait une bonne bd. Un personnage principal intéressant, des personnages secondaires hauts en couleur, des rebondissements, de la romance, et même de l’aventure. On n’est pas dans la même piraterie que celle de Dorison et Lauffray, mais pourtant, il y a du plaisir à lire cette première partie. Comme dans tout bon récit, on a plusieurs fils d’intrigues, qui se croisent ou pas, et qui annoncent une belle richesse pour les tomes suivants. Je suis content de ma lecture.
Je n’ai pas ressentit autant de fougue dans le dessin de Blain sur cet album là, que sur Quai d’Orsay, mais je suis pourtant acquis à sa cause. Son trait un peu déformant, qui ne tient pas compte de l’exacte réalité me convient maintenant, et je me sens bien dans ses planches. J’aime ça.

Excellente découverte, que je recommande chaudement. Il n’a pas usurpé son prix du meilleur album à Angoulême en 2002, celui-là.