Mjöllnir tome 1- Le marteau et l’enclume (Vendredi Chronique)

Série : Mjöllnir

Tome : 1

Titre : Le marteau et l’enclume

Scénariste : Olivier Péru

Dessinateur : Pierre-Denis Goux

Editeur : Soleil

Collection : Soleil Celtic

Date de publication : Janvier 2013

 

 

Maintenant que je connais un peu mieux le potentiel de la collection Soleil Celtic, je dois dire que j’hésite beaucoup moins à m’en procurer des albums. Je sais que de bonnes surprises sont possibles. Et comme je dois dire que les bibliothèques rennaises semblent assez ouvertes à cette collection, cela me facilite grandement les choses.

Par le passé, Elfes, Nains et Hommes se sont alliés pour lutter contre les dragons et contre les dieux d’Asgard. Par leur alliance, ils ont conquis la route arc-en-ciel, celle qui menait jusqu’au royaume céleste. Depuis lors, ils la contrôlent, elle, et leur destin par la même occasion.  Mais les elfes se meurent et se retirent dans leurs forêts, et les nains se sont fait prendre leurs terres par les hommes. Pourtant, au sein de ce peuple méprisé, un guerrier va de lever. Il se prénomme Thor, comme le dieu du Tonnerre. Et en faisant respecter les vieilles traditions naines, en portant le fer contre les humains, il va déclencher des évènements auxquels il ne s’attendait pas.

Intéressante, cette relecture de la mythologie nordique par l’entremise des peuples des œuvres d’Héroïc Fantasy. Elfes, nains, trolls, se rajoutent aux dragons et aux géants déjà bien présents dans l’histoire d’Asgard. Olivier Péru parvient à marier harmonieusement les deux sources d’inspiration, et il crée dans le même temps un héros particulièrement attachant, le nain Thor. Un héros qui ne veut pas l’être, qui ne demande qu’à vivre auprès des siens, de ses enfants, mais dont la légende sera trop forte. Il sera forcé d’assumer une part de ce qu’on le dit être. Lui n’y croit pas, ne croit plus aux dieux. Ou de toute façon ne les prie plus. Et pourtant, il découvre petit à petit que les coïncidences n’existent pas. Je le disais, c’est un personnage fort sympathique, et c’est dommage que le scénariste le fasse évoluer aussi vite. J’aurai volontiers lu un deuxième tome jouant sur l’ambiguïté : est-il ou n’est-il pas le dieu que certains disent ? Péru tranche la question dès ce premier tome. Peut-être gagnera-t-il en efficacité, je ne sais pas combien de tomes sont prévus…  Le casting des personnages secondaires, en plein développement, laisserait lui à penser que plusieurs autres tomes sont prévus, mais à ce stade, il est encore difficile de se prononcer.

S j’étais assez confiant dans les capacités de scénariste d’Olivier Péru, j’étais plus dans l’ignorance concernant celles de son dessinateur, Pierre-Denis Goux. Une découverte, assurément. Je craignais fort que derrière la couverture impressionnante, le dessin soit largement en deçà, mais ce n’est pas le cas. Goux s’avère un dessinateur solide, sans faille particulière, capable de varier les rythmes et d’assurer les différentes séquences. J’aime bien la façon qu’il a de mettre en valeur les personnages en les détourant légèrement en blanc, autour du trait de contour. Ça ne nuit pas aux décors, qui sont très travaillés, mais ça insiste sur l’idée que ce sont des histoires d’individus, avant tout, qui sont racontées dans cette série.

Dessinateur solide, scénariste malin, pour moi, ça fait deux bonnes raisons de ne pas rater cette série, pour peu que l’on soit amateur d’héroïc-fantasy. Elle développe d’ors et déjà une belle identité et s’avèrera sans doute une réponse intéressante aux séries blockbusters que l’on trouve notamment chez Dargaud autour du scénariste Xavier Dorison : grand spectacle assuré.

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