Série: The Boys
Tome: 4
Titre: Des bleus à l’âme
Scénariste: Garth Ennis
Dessinateur: Darick Robertson
Coloriste: Tony Aviña
Editeur VO: Dynamite
Editeur VF: Panini Comics
Date de publication VF: 2009
Je n’ai pas pu acheter le second volume du pavé The Boys, alors je reprends la série qui poutre les super-slips en version 100%, soit quatre épisodes. Ce tome prend la suite de la précédente chronique que j’avais faite.
Hughie a un problème. Le super-héros qu’il avait tué par mégarde a ressuscité, comme ces gens-là savent le faire. Sauf que ça ne convient pas à La Légende, l’étrange contact des Boys, qui demande au britannique de ramener à son statut décédé le dit héros. D’autant qu’il tient plus du légume avarié que de la jeune pousse. La mort, ça abîme un peu le cerveau. Mais interdiction de demander aux collègues, il doit gérer ça tout seul. Dans le même temps, Hughie s’est trouvé une petite amie, ou quelque chose d’approchant. C’est un type bien, et il lui laisse du temps, à Annie. Une jeune femme qui, il ne le sait pas, n’est autre que Stella, la nouvelle membre des 7, l’équipe de super-héros contre lesquels les Boys luttent en fait. Et d’ailleurs, la jeune femme s’interroge plus que grandement sur la grandeur de ses partenaires…
On a l’impression de Garth Ennis se pose un peu, avec ces quatre épisodes, le rythme redescend un peu, il y a la jolie romance entre Hughie et Annie, mais en fait, le trash continue à tout va. J’aime comment le scénariste vandalise le monde des super-héros. Sur leurs résurrections incessantes, par exemple, il propose une vision glauque mais tellement insolente. Le personnage d’Annie, aussi, martyrise les jeunes héros bien sous tous rapports, moraux, même s’ils sont de moins en moins existants dans le comic-book de genre. Et il en profite pour dire tellement de choses sur l’Amérique moderne, sur son puritanisme, sur les liaisons dangereuses entre Politique et Argent, sur le rapport à l’homosexualité, que je me régale de page en page. C’est toujours irrévérencieux, souvent de mauvais goût, mais toujours très juste. Alors bon, on sent bien que la liaison entre les deux personnages est là aussi pour s’écrouler quand Boys et 7 se feront réellement face, mais je veux faire confiance à Ennis et croire que si le motif est classique, sa résolution sera décalée comme le reste de la série. Et puis j’adore tous les personnages qui sont proposés, que voulez-vous. Il n’y en a pas un seul qui soit sous traité. Même s’ils sont souvent mal traités lorsqu’il s’agit de héros. J’aime ce cynisme, ça fonctionne du tonnerre.
Et Darick Robertson, le dessinateur, continue de faire le taff. Je reste sur ma réserve, sur l’idée que son travail était meilleur sur Transmetropolitan, mieux encré, mais son trait reste vraiment accessible et s’avère vraiment à la frontière entre la bd de super-slip et celle de genre. Pas comme un Steve Dillon, par exemple, les amateurs de comics comprendront.
On respire un peu, tout en conservant ce plaisir sadique de voir les héros traités avec un réalisme mordant. J’ai envie de faire mon Georges Clooney et dire: What else?