Kamandi tome 1 (Jeudi Comics)

Kamandi tome 1

Série : Kamandi

Tome : 1

Auteur : Jack Kirby

Encreurs : Mike Royer, D. Bruce Berry

Editeur VO : DC Comics

Editeur VF : Urban Comics

Date de publication VO : 1972-1974

Date de publication VF : Octobre 2013

 

Urban Comics a vraiment le désir d’implanter l’univers DC dans sa globalité dans le marché français. Pour ce faire, il n’hésite pas à proposer des ouvrages que l’on pourrait qualifier de patrimoniaux. Ses anthologies, notamment, mais aussi, cet album-là. Car ce n’est pas n’importe qui, qui est à l’œuvre, c’est le King des comics, Jack Kirby, dans un de ses travaux les plus abouti.  Une œuvre utile, marquante dans l’histoire de la bande dessinée américaine. Il était donc bien vu et nécessaire, qu’Urban nous en propose une version française.

Notre monde n’est plus tel que nous le connaissons. Une catastrophe nucléaire a poussé les humains à s’enfermer dans des bunkers pour survivre. Très longtemps. Trop, longtemps. Le passé est devenu flou, reposant sur de trop peu nombreux puits de sagesse et de mémoire. Mais il est temps pour les hommes du bunker Command D de sortir. Enfin, pour le dernier garçon de la Terre, de faire sa sortie. Il ne reste plus que lui, Kamandi, et son grand-père. Mais une fois à l’extérieur, Kamandi va constater que le monde dont on lui a parlé n’est qu’un lointain souvenir et que les animaux ont pris la relève des humains retombés au stade primitif.

Je vais être honnête, je n’ai pas terminé l’album. J’ai craqué aux alentours de la 219e page. Sur les 460 que fait cet énorme pavé. Pour une fois, je vais questionner une décision éditoriale d’Urban. N’était-ce pas un peu lourd, autant de pages, autant d’épisodes, en une seule fois ?  Pour une histoire taillée sur mesure pour la publication mensuelle, par un auteur qui est un peu l’incarnation du style Comic-book, je ne trouve pas que ce format soit très ludique. Pour ma part, j’aurai aimé des albums moins épais, qui donnent le sentiment d’avoir une pause dans des aventures épiques qui ne prennent pas le temps de souffler. C’est du Kirby, dans le texte, dans le dessin, il faut donc que ça envoie du bois, comme en dit. Kirby, c’est le souffle de l’aventure haute en couleur. Sauf que sur deux cents pages, moi, ça fini par me lasser. Alors je reconnais que cette série, peu connue au final en dehors des fans les plus hardcore de comics, a peu de chance de faire de grosses ventes. Et qu’en publiant deux tomes massifs, Urban limite les risques, tout en réalisant ce travail patrimonial auquel ils tiennent et qu’ils font fort bien. Mais voilà, à mon avis, une telle maquette repoussera les néophytes qui n’y viendront pas. Ceci dit, ils ont déjà l’anthologie Kirby, pour découvrir cet auteur, donc rien n’est perdu pour le King.

Sur le fond, pourtant, Kirby livre une histoire assez intéressante,  qui ne s’embarrasse guère des pourquoi et des comment, mais qui permet de relativiser notre comportement vis-à-vis des animaux. Et sur la certitude de notre grandeur. Kamandi, c’est du post-apocalyptique, si les nations de la guerre froide en étaient venues à se détruire les unes les autres. Un futur potentiel, pour l’époque de Kirby, si l’humain s’avérait bien trop présomptueux. Un fond intéressant donc. Même si les personnages les plus « grands seigneurs » sont comme par hasard ceux qui reproduisent le modèle américain, patriotisme un peu inutile, il y avait un message indéniable. Mais voilà, perdu un peu dans la masse, je trouve.

Pour le dessin, on a là affaire au grand Jack Kirby dans toute son essence. Un dessin dynamique,  des postures fortes qui ont marqué l’Histoire de ce média, et des générations d’auteur. On prend plaisir à retrouver ses habitudes illustratrices, ses effets spéciaux préférés. Kirby a fait la grandeur du comic-book de super-héros, et Kamandi en est un bon exemple. Un auteur arrivé à pleine maturité de son art.

Et c’est pour cela que malgré tout, Kamandi reste incontournable pour un amateur de comics. Une œuvre forte, marquante, sur laquelle je reviendrai sans doute. Je pense qu’il faut prendre le temps de respirer à la lecture, ce que je n’ai sans doute pas fait, habitué à tout lire d’un seul bloc. J’ai été pris au piège. Mais un autre choix éditorial aurait-il été viable ?

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7 réflexions sur “Kamandi tome 1 (Jeudi Comics)

  1. L’idée d’une revue avec des vieux épisodes triés sur le volet serait-elle un pari beaucoup trop audacieux et décalé à notre époque ?

  2. Panini sy est essayé deux fois déjà, d’abord avec le Spider-Man l’âge d’or, et ensuite avec les marvel classic.
    Je n’ai pas l’impression que ça fonctionne des masses. a mon avis, la librairie est encore le meilleur refuge pour les vieilleries. Mais le format se discute, forcément…

  3. Ok je vois. D’autant que sur les plus grands formats, le cartonné à la Urban (que j’adore en pagination restreinte) a de gros défauts comme la trop grande rigidité, une certaine difficulté de lecture, une usure assez rapide malgré tout, et bien sûr toujours ce problème de colle. Mais bon on chipote. 🙂

  4. Je ne crois pas être assez geek pour me lancer dans cette obscure série… D’autant plus qu’avec un tel look, le héros me rappelle Rahan, que j’aimerais autant relire que de me taper ce pavé que même toi, fin connaisseur, n’a pu compléter!!

  5. Oui, je reconnais. Pourtant, c’est vraiment un grand classique du comic-book, à sa façon. J’aurai bien aimé recevoir des avis de lecteurs qui ont aimé, pour comparer nos ressentis.

  6. Une tuerie ce titre…le vieux que je suis lisait Kamandi en petit format noir et blanc édité à l’époque chez feu Aredit-Artima…que du bonheur…

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