Titre : Le jardin d’hiver
Scénariste : Renaud Dillies
Dessinatrice : Grazia La Padula
Editeur : Paquet
Date de publication : Août 2009
Parfois, le lecteur aguerri que je suis se fait surprendre. Pour préparer l’interview de Renaud Dillies, j’ai fais en sorte de lire tout ce qu’il a produit. J’ai donc rattrapé mon retard, ce qui laissait pas mal de lecture puisque finalement, en dehors d’Abélard, je n’avais rien lu de lui. J’ai donc trouvé les albums, je les ai lu. Et puis est arrivé celui-ci. Je n’en attendais rien, il est venu me toucher au plus profond. Il est venu me cueillir par surprise, et j’ai adoré ça.
Sam vit dans un vieil immeuble un peu délabré. Ce qui lui va bien, de toute façon, il bosse beaucoup, il est barman. Et le peu de temps qu’il lui reste, il le consacre à Lili, sa petite amie. Son intérieur, ce n’est pas ce qui le préoccupe le plus. Mais le jour où le plafond se met à goutter au milieu de son salon, s’en est trop pour lui. Sam monte d’un étage et sonne chez son voisin. Un vieil homme, qui vit seul. Et qui croit que Sam est son fils qui lui est revenu. Malaise… Sam ne reste pas, cela le gêne trop. Il n’a pas envie d’être confronté à ça.
Vous vous dites que pour une fois Renaud Dillies a délaissé le conte, pour se plonger dans la réalité froide ? Méfiez-vous, vous pourriez être surpris. C’est une très belle histoire qu’a écrit là celui qu’on n’avait pas tellement vu écrire pour les autres jusque là. Dillies nous propose une histoire de famille, une histoire d’amour, une histoire d’homme. Une histoire un peu folle mais qui en dit tellement en fin de compte … Le Jardin d’hiver, c’est une bouffée de simplicité qui nous cueille le cœur. Attention, je n’ai pas dit simplisme, ce n’est pas du tout ça. Dillies scénariste croise différentes trames, pour créer des portraits touchants, profondément humains et terriblement parlant. Sam est presque bouleversant, à la dernière page. Je ne vous dis pas en quoi afin de ne pas briser le rythme que le scénariste instaure, ce serait bien trop dommage. On savoure ces respirations. Sam ne cesse de sortir la tête de l’eau, de replonger. C’est un personnage qui manque de se noyer à tout bout de champs, mais qui cherche pourtant à respirer, à prendre le meilleur de la vie telle qu’elle se présente à lui. Vous verrez à la lecture s’il parvient à s’en sortir, et en quoi il peut s’avérer bouleversant. Renaud Dillies nous propose un voyage que l’on ne voit pas venir. C’est arrivé à destination que l’on se rend compte du chemin parcouru.
Et donc, si Dillies n’est que scénariste, c’est qu’il a confié le dessin à un autre. Une autre, en l’occurrence. Autant le dire, le trait de Graziela La Padula m’a un peu rebuté au début. Entre Tomy Redolfi et Tony Sandoval, deux de ses collègues de chez Paquet, ses têtes sont imposantes, avec de larges nez rougis, de grand yeux. Des visages qui dérangent car habituellement associés à ce qu’il y a de moins bon chez l’homme. Mais je me suis laissé emporter, là aussi, sans m’en rendre compte. L’exagération des têtes a disparu, laissant place à l’expressivité des faces. Et un sourire, avec Graziela La Padula, ça n’a pas de prix. Et puis il y a les arrière-plans, toujours très détaillés, toujours très fins. Comment ne pas se laisser captiver ? Pour chipoter, je dirai qu’il y avait sans doute plus encore à jouer avec la mise en couleur, qu’il devait y avoir possibilité d’accentuer encore les ambiances. Je dis cela car j’ai été marqué par les teintes du jardin d’hiver, à sa première apparition. Bouffée d’oxygène dans un monde assez gris. Mais vraiment, c’est un détail, pour dire aussi combien j’ai été touché par cette composante là du dessin.
Bon, ais-je besoin de vous en dire plus pour vous convaincre ? Je ne pense pas. Cet album est fait pour tous ceux qui aiment faire vibrer leur corde sensible. Homme, femme, jeune, vieux, je pense qu’il y a tout le nécessaire dans cet album pour s’identifier et pour profiter de ce voyage inattendu.
LA BLOGOSPHERE EN PARLE
Non, pas besoin d’en dire plus ! C’est noté !
Je l’avais chroniqué aussi pour en dire tout le bien que j’en pensais : http://blogbrother.over-blog.com/article-le-jardin-d-hiver-renaud-dillies-grazia-la-padula-88818128.html
effectivement, il n’y a rien à rajouter!
Lu lundi après midi, j’ai immédiatement eu envie de partager ça avec vous tous
Merci, je rajoute le lien
Il faudrait que j’arrive à tomber dessus. Au plaisir de te relire…
Ton frère pourra te dire où il l’avait trouvé ^^
Tu connais mon amour pour Dillies… Cet album, je l’ai sur mes étagères depuis plusieurs mois, je repousse le moment de le lire, pour avoir encore un Dillies sous le coude… Mais là, je crois que je ne vais plus attendre…!
Ah ah! Content de t’avoir faite craquer ^^
Tiens, c’est rigolo, je l’ai lu il y a une quinzaine de jours (mais pas préparé de critique encore, je l’ai trouvé sombre)… Bon WE!
Sombre? Moi j’ai été illuminé par le jardin. Ca m’a vraiment fait basculer, cette image.
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Un petit miracle cette BD !
Tu te souviens comment ce petit miracle est advenu? ^^
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