Série: Car l’Enfer est ici
Tome: 1
Titre: 508 statues souriantes
Scénaristes: Luc Brunschwig, Laurent Hirn
Dessinateur: David Nouhaud
Editeur: Futuropolis
Date de publication VF: Août 2011
Six mois se sont écoulés depuis que les « enfants » de Jessica Ruppert sont morts dans l’incendie qu’ils avaient volontairement déclenché. Mais ça, personne ne le sait, et tout le monde pense que c’est Joshua Logan, le coupable. Un arc et des flèches avaient été trouvés sur les lieux, avec ses empreintes. Depuis, Logan est en cavale, avec son épouse Xuan Mai. Pourtant, il pense qu’il est temps pour lui de se rendre. Il a pu profiter de ces mois en compagnie de sa femme retrouvée, il doit maintenant essayant de prouver son innocence. Mais comment peut-il s’en sortir, alors qu’il est devenu l’homme le plus haït de tout New York?
Voici la suite directe du pouvoir des innocents, après la suite indirecte que représentent Les enfants de Jessica, déjà chroniqué ici. Et soyons honnêtes, alors que la série s’est arrêtée depuis fort longtemps, on retrouve les personnages avec une déconcertante facilité, comme s’ils ne s’étaient jamais absentés. On reste dans le fil de l’histoire, rien ne semble obscur, tout est parfaitement clair. Et ce, alors même que Laurent Hirn ne dessine plus. David Nouhaud se glisse dans ses pas avec talents, et même graphiquement, on a l’impression de rester dans la continuité du premier cycle. C’est impressionnant.
Luc Brunschwig a tracé un parcours du combattant pour son héros. Il est très difficile avec ce seul album, de savoir si Logan s’en sortira ou pas, sachant qu’aucune piste n’est interdite avec le scénariste. Pour ma part, ce qui m’a le plus intéressé, c’est l’affrontement à distance qui se fait avec Jessica Ruppert. La mairesse est rapidement mise au courant des allégations de l’accusé, et lorsqu’elle regarde son témoignage, on sent la lutte qui née entre ces deux personnages, à distance. Car Logan tient un discours de vérité. Surprenant, totalement insupportable à entendre pour elle, mais aussi déstabilisant, j’ai hâte de voir comment ces deux figures, désignées comme le bien et le mal, vont évoluer par la suite, au contact direct ou non l’un de l’autre. Du mois, si Brunschwig et Hirn en laissent la possibilité. Il faut encore que Logan aille au procès, et cela prend du temps. Il n’y a aucun contact direct, aucun combat, et pourtant, je sens que ce sont ces deux personnages qui sont au cœur de cette nouvelle série. Ils ne sont pas seuls, mais c’est sans doute entre eux deux, que tout va se jouer par la suite. Et puis il y a le débat politique, les débats, qui se font jour. Parce que Jessica Ruppert est le symbole d’une nouvelle pratique politique, et que Logan est le symbole de son opposition. Là aussi, c’est un propos qui monte peu à peu à travers tout l’album, et qui le conclu, même. Qui sont les véritables alliés de Joshua Logan, et quel sera le prix de leur soutien? Cette autre ligne scénaristique me plaît beaucoup aussi, et c’est tout cela, qui fait que j’aurai encore grand plaisir à retrouver cette équipe d’auteurs et leur univers.
Des réflexions politiques, des portraits humains forts, ce sont les deux grandes forces de cette nouvelle série. Et c’est à nouveau une très belle réussite pour Laurent Brunschwig et Laurent Hirn. Un duo, vous le savez sans doute, que je trouve idéal, mais qui est très bien accompagné sur cette aventure par le dessinateur David Nouhaud. Bref, une fois de plus, pourquoi bouder son plaisir? De la BD intelligente et passionnante, il ne faudrait surtout pas.
Ils en ont parlé: Yvan, Planète BD. BD Gest.
yvan 30/09/2011 14:45
Si je n’oublie pas d’envoyer mes notes, il devrait le faire dans le Top des blogueurs… non ?
Yaneck Chareyre 01/10/2011 06:57
Hum… Je ne crois pas qu’un troisième l’ait chroniqué…
PG Luneau 30/09/2011 22:32
Tu me donnes vraiment envie de m’intéresser à cette Jessica et à ses enfants. Je ne savais pas que la série-mère allait avoir tant de ramifications! C’était prévu, ou si ça se développe au fil du
temps (et du succès!)??
Yaneck Chareyre 01/10/2011 06:56
Je ne sais plus si Brunschwig avait ces envies à l’origine, mais en tous cas, maintenant, il suit deux fils narratifs supplémentaires, avec Car l’enfer est ici et les Enfants de Jessica. Il ne
devrait pas y en avoir plus. Et à priori, le succès est bien là ^^