Titre : Empereur Joker
Scénaristes : Jeph Loeb, John Marc DeMatteis, Mark Scultz, Joe Kelly
Dessinateurs: Ed McGuiness, Mike Miller, Doug Mahnke, Kano, Duncan ROuleau, Todd Nauck, Carlo Barberi, Scott Mc Daniel
Encreurs: Cam Smith, José Marzàn Jr, Tom Nguyen, John McCrea, Marlo Alquiza, Jaime Mendoza, Richard Bonk, Armando Duruthy
Coloristes: Tany et Richard Horie, WIldstorm FX, Moose Baumann
Editeur VO: DC Comics
Editeur VF: Urban Comics
Collection VF : DC Nemesis
Date de publication VO : 2000
Date de publication VF : Février 2014
Avec une telle profusion d’auteurs, je me doute bien que j’ai déjà perdu quelques lecteurs en cours de route. Oui, c’est un sacré pari que fait Urban Comics, en ce mois de février, avec la publication d’Empereur Joker. 180 pages de lecture, quatre séries Superman assemblées et une histoire complètement dingue. Alors certes, il y a un petit côté forever evil, pour ceux qui suivent DC Comics en VO. Il y a une petite redondance. Mais là, chers lecteurs, vous vous apprêtez à plonger dans l’esprit dingue du Joker, avec une brochette de scénaristes qui vont vous montrer que c’est pour de rire, contrairement à Forever Evil. A mourir, de rire…
Chaque nuit, un rituel immuable advient. Le tueur psychopathe Superman entreprend de s’échapper de l’asile d’Arkham. Et chaque soir, le plus grand héros de la Terre, Bizarro, le remet derrière les barreaux après une petite escarmouche de circonstance. Comment ça, ce n’est pas l’histoire que vous connaissez ? Poison Ivy et Bizarro dans la LDJ, en orbite autour de la Terre, ce n’est pas ça ? Vous devez vous tromper. Méfiez-vous, à dire des choses pareilles, il pourrait vous arriver des tracasseries. Pourtant, Superman va se mettre à douter lui-aussi. Et s’il y avait autre chose que ce monde ?
Délirant, frapadingue, incroyable, il n’y a que des qualificatifs forts pour parler de cet évènement qui a parcouru les séries Superman au début des années 2000 et qu’Urban nous restitue en France ce mois-ci. Une bande de scénaristes a osé donner au Joker la possibilité de refaire le monde à son image. Je me demande qui a osé proposer le concept, et plus encore qui a osé dire banco. Chaque chapitre de cette histoire monte crescendo dans la bizarrerie et la folie. On parle du Joker, c’est assez logique. Mais vous allez voir que c’est vraiment barré… A tel point qu’il me semble que ce livre est à réserver aux réels afficionados de DC comics, tant il y a d’allusions à comprendre, de références à capter. N’essayez pas de découvrir cet univers via cet album, mal de crâne et dégoût assuré. Pas parce que c’est mauvais… Juste parce que c’est une histoire exigeante, qui implique de bien connaître l’univers DC (pré New-52, ces épisodes ne font pas partie de l’univers en cours aux USA). Elle a tout de même un réel petit défaut, une fin pas si claire que ça vis-à-vis de Batman et de la résolution de la difficulté finale du chevalier noir. Je n’ai pas tout compris. Mais sur un montage éditorial aussi énorme, c’est à mon sens la seule grosse faute, il faut quand même le souligner. Je ne vous en dis pas plus sur l’intrigue, il faut profiter au fur et à mesure des révélations, du tempo impulsé, histoire de se sentir partir un peu dans la folie. C’est plus drôle comme ça.
Côté dessins, je reste là aussi en superficie. Plusieurs auteurs différents, aucun qui ne tire vraiment la couverture à lui vu que c’est un évènement qui n’appartient à aucun duo créatif en particuliers. Je note juste que l’enchaînement des dessinateurs n’est pas désagréable, et qu’on ne se perd pas trop dans les alternances.
Je reste complètement stupéfait devant cette histoire. Elle est tellement perchée, que je suis étonné qu’elle ait pu exister. Alors certes, elle n’aura au final mobilisé les séries Superman que deux mois, mais c’est tellement énorme, ce qui est décrit, que je trouve que ça marque même beaucoup l’univers dc. Et pourtant, cela restera un évènement à part… Etrange choix de la part de l’éditeur américain.
16/20
Les Chroniques de l'invisible 