Ma révérence (La BD du Mercredi)

Ma révérence

Titre : Ma révérence

Scénariste : Wilfrid Lupano

Dessinateur : Rodguen

Coloriste : Ohazar

Editeur : Delcourt

Date de publication : Septembre 2013

Je crois qu’avec cet album, je termine la liste des bouquins qui ont fait le tour de la blogosphère en 2013. Il m’a fallu un peu de temps pour le trouver en bibliothèque, le succès était aussi mesurable à sa fréquence de sortie. Dans tous les classements et top, voir même en première position du top bd des blogueurs, je ne pouvais pas le rater. Je voulais voir de mes propres yeux ce qui pouvait amener autant de louanges. Un livre qui vient tout juste de recevoir le Fauve du meilleur polar à Angoulême, quand même…

Vincent a trente ans, une famille aimante, mais pas mal de casseroles derrière lui. Gaby en a 50, et sans doute encore plus de vaisselle que Vincent à ses trousses. Tous les deux ont une dernière chance de s’en sortir, elle s’appelle Bernard, un convoyeur de fonds. Ils ont prévu de braquer son camion, mais sans violence, et avec une petite ristourne pour lui à la fin. Un braquage social quoi. Mais rie ne va se passer comme prévu, évidemment.

Je dois bien reconnaître que le travail de Wilfrid Lupano est assez impressionnant. Il maîtrise parfaitement le déroulement de son récit, nous laisse croire qu’il nous emmène dans un sens, avant de nous emmener dans un autre. Le récit de gangster laisse progressivement place à la chronique sociale, les deux restant finalement mélangés. Vincent est le symbole d’une époque, la notre, la mienne, celle qui laisse à penser que les emmerdes peuvent se résoudre par l’argent, par l’argent facile. Un gars qui a du mal à grandir, à faire face à ses responsabilités. La génération adulescent, Tanguy, choisissez le nom qui vous convient. Majeur à 18 ans, adulte bien plus tard. Ce livre, c’est l’histoire de mecs. De mecs pas glorieux, qui n’auront jamais connu la gloire, avec des familles compliquées et pesantes. Finalement, Vincent, Gaby  et Bernard partagent beaucoup, sans le savoir. Racisme, homophobie, Lupano distribue les piques au fil du récit, casse les clichés. Jusqu’à nous proposer une fin inattendue. Simple, mais pas habituelle. Inhabituel aussi, cette façon qu’il a de ne pas tout nous dire. Il utilise Vincent comme narrateur, et celui-ci ne nous dit pas tout de Gaby. Il y a des choses que l’on put comprendre, mais les failles du bonhomme, elles sont tues. A nous de les comprendre, de les imaginer. A nous de faire bosser notre imagination… C’est bon de ne pas avoir une réflexion déjà pré-mâchée.

Lupano est accompagné d’un nouveau dessinateur, pour ce nouvel opus. Rodguen propose un dessin expressif, des portraits légèrement caricaturaux, juste ce qu’il faut pour apporter une pointe d’humour qui va bien à cette histoire. Son trait fin est bien soutenu par les couleurs d’Ohazar, toujours justes et jamais écrasantes. Une belle harmonie entre les deux artistes.

Bon, vous l’aurez compris, aucun reproche, des thèmes qui me parlent, je ne peux qu’aimer cet album, et constater que Lupano progresse encore dans mon estime. Il y a une belle génération de scénariste qui éclot en ce moment, Lupano, Zidrou (ok, ça fait un moment qu’il écrit, mais il perce véritablement en ce moment), Ducoudray, Brunschwig… Des gens exigeants et engagés, qui produisent une belle bande dessinée qu’on aime partager avec les autres. On en a de la chance…

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21 réflexions sur “Ma révérence (La BD du Mercredi)

  1. Bonsoir, je l’ai déjà notée mais ma bibli ne l’a pas. Je vais dons attendre encore un peu…

  2. Oui, j’ai beaucoup aimé lire ce bouquin, il m’a fallu le lâcher pour aller chercher mon fils à l’école, ça m’a coûté ^^

  3. Heureux hasard, je l’ai emprunté samedi dernier !! ^^
    Tu comprendras donc que j’ai lu ton avis en diagonale, pour ne pas être influencée…

  4. Ben oui hein? Au bout d’un moment, quand les critiques sont dithyrambiques, c’est qu’il y a une raison… ^^
    C’est pour ça que je suis content de l’avoir lu.

  5. Je n’aime ni ce genre d’histoire (un casse raté),ni ces personnages de rockers loosers dont un raciste asocial et pourtant j’ai adoré cet album! Va comprendre! 🙂

  6. Pingback: Ma révérence | Les lectures de Caro

  7. Je n’arrive toujours pas à comprendre l’enthousiasme pour cet ouvrage que je trouve assez moyen. Comme quoi, les goûts et les couleurs… Au plaisir de te relire…

  8. Moi c’est ta non-adhésion qui m’étonne ^^
    Moi ce livre me touche en temps qu’homme, en tant que père, dans les valeurs qu’il défend.

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