Salammbô Intégrale (Semaine Grands Prix d’Angoulême)(La BD du Mercredi)

Semaine à thème Grands Prix d'AngoulêmeAffiche Angoulême 1989 DruilletSALAMMBO NE[BD].indd.pdf

Titre : Salammbô- L’intégrale

Auteur : Philippe Druillet

Editeur : Glénat

Date de publication : Novembre 2010

D’après l’œuvre de Gustave Flaubert

 

Pour cette semaine à thème consacrée aux grands prix de la ville d’Angoulême, j’ai eu envie d’aller chercher des auteurs que j’avais vraiment laissés de côté depuis la création de ce blog. Druillet est de ceux-ci. Son nom résonne loin hors du monde de la bd pour ses univers de Science-Fiction, et j’ai toujours eu un peu peur de m’attaquer à son œuvre.  Comme si cet auteur était réservé à des initiés dont je ne me sentais pas. Notez bien que ce n’est peut-être pas si faux que cela, au vu de cette lecture…

Lone Sloane navigue dans l’espace intersidéral à bord d’un puissant vaisseau rempli de pillards affamés et avides. Malheur à qui se trouve sur leur passage. Mais un monde, situé au cœur d’une étrange galaxie en forme de pentacle, va pousser Sloane à faire cavalier seul à nouveau. Il va répondre à un appel pressant, oppressant, celui de la belle Salammbô.

Je vais m’en tenir là pour le résumé parce qu’à vrai dire, j’ai été incapable de lire ce livre en entier. Pour tout dire, les premières pages m’ont profondément ennuyé, et il a fallu que je me force pour continuer un peu malgré tout. Et pourtant, je me suis bien vite arrêté.

Pour les mêmes raisons qui ont fait que j’ai eu si peur de lire du Druillet, j’avais parfaitement raison : l’incompréhension. Attention, il est indéniable que cet auteur a une véritable œuvre, puissante. Mais je n’arrive pas à rentrer dedans. Il me semble pour moi que cette série représente un état d’esprit que je n’ai pas connu, dans la bd, le monde de Métal Hurlant, ce besoin de proposer une science-fiction agressive pour mieux forcer les barrières pesantes du présent et de la réalité. Si faire de la bd faisait de vous un dessinateur de petit mickeys, un amuseur d’enfants, à cette époque, alors Druillet a volontairement enfoncé le clou très loin pour démontrer le contraire. Il utilise un texte qui fait référence, un auteur classique de la littérature française, qu’il digère à sa façon et nous renvoi rempli d’agressivité, de tension sexuelle et de violence. Le propos est violent, la façon d’illustrer le texte est violente car écrasante, les planches, souvent illustration pleine page, nous broie littéralement. Ce livre est oppressant, et je ne parviens pas à me défaire de cette volonté de l’auteur afin de percer son véritable propos. Je suis agressé de toute part. Et pourtant, il est évident que tout est réfléchi, calculé, afin de produire un maximum d’effet.

Druillet est le fruit d’une époque, Salammbô une œuvre culturellement et historiquement marquée. Il est intéressant pour tout bdphile de se pencher dessus une première fois. A mon avis, il est encore plus intéressant d’y revenir à plusieurs reprises pour tenter d’appréhender petit à petit ce qu’a caché l’auteur au cœur de cette galaxie-pentacle, au cœur de cette histoire.

salammbo intégrale_ planche

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15 réflexions sur “Salammbô Intégrale (Semaine Grands Prix d’Angoulême)(La BD du Mercredi)

  1. Et bien même si tu n’es pas allé jusqu’au bout, tu viens de susciter pour le coup une très grande curiosité !

  2. Tu m’en vois ravi, c’est bien dans ce but que j’ai écrit tout de même un article.
    C’est… si particuliers, qu’un bédéphile se doit, je pense d’y jeter un coup d’oeil. Presque comme on regarderai aujourd’hui un bécassine, quoi.

  3. Déjà que je n’étais pas très motivé par la lecture de cette BD, ton avis me refroidis totalement

  4. Je ne sais pas quoi en penser. Tout paraît trop chargé, trop riche. Je ne vais pas la noter…

  5. Et bien cette lecture ne m’attire pas trop par son thème et le dessin ne m’invite pas trop à faire la curieuse. Mais je vois que tu t’es bien tenu à cette lecture et abordée intelligemment.

  6. Des vaisseaux et des galaxies lointaines…? Pas pour moi ça… Et puis les dessins ont tendance à me faire fuir…

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