Mots rumeurs, mots cutter (La BD du Mercredi)

Mots rumeurs, mots cutter

Titre: Mots rumeurs, mots cutter
Scénariste: Charlotte Bousquet
Dessinatrice: Stéphanie Rubini
Editeur: Gulf Stream Editeur
Collection: Graphique
Date de publication: Septembre 2014

Voici donc la suite de Rouge Tagada, un album qui avait marqué la blogosphère et su se tailler une place au sein du top bd des blogueurs pendant de long mois.
Sorti en septembre, j’ai choisi de ne pas vous le proposer immédiatement, pour mieux vous faire plaisir. Car cet article s’accompagne d’une interview de Stéphanie Rubini, réalisé à deux voix par Hervé Beilvaire et moi, de Temps de Livre, à Quai des Bulles 2014. Suivez le lien pour aller écouter (on joue sur le terrain d’Hervé) notre rencontre. Pour la bd, c’est ici que ça se passe.

 

Pendant que Layla et Alex se rencontraient et vivaient des émotions particulières, il y avait une autre personne, dans leur classe, qui vivait un moment hors-norme. Voici Léa, la chevelure rousse flamboyante. Elle craque pour Mattéo, un bien joli garçon de sa classe, qui lui propose de sortir avec elle. Mais une soirée entre copines dérape, et Léa se retrouve bientôt l’objet de persécutions au quotidien.

 

Je ne détaille pas trop le résumé, je préfère que vous viviez les différentes péripéties de cette histoire avec Léa. L’essentiel était de vous poser le thème de ce livre, un thème fort et important pour les adolescents et pré-adolescents, les persécutions subies en classe. C’est la même classe qui est observée par Charlotte Bousquet, et c’est un autre aspect de l’adolescence qui est mise en scène, l’importance de l’image. L’image dans le regard des autres, les images véhiculées par la technologie moderne. Un bon moyen pour la scénariste de rappeler les travers des réseaux sociaux quand ils ne sont pas bien encadrés et l’impact des nouvelles technologies sur les rapports entre jeunes. La soirée où Léa dérape, je l’ai trouvée particulièrement crédible. On imagine parfaitement les filles qui se réunissent en profitant de l’absence des parents, les premières boissons alcoolisées, l’ivresse qui monte. La suite est dure, autant le dire. Charlotte Bousquet ne fait pas dans la tendresse, elle enfonce son propos avec force, pour bien montrer aux adolescents toute la chute de Léa, pour mieux en souligner les mécanismes et les amener à les identifier par la suite. Oeuvre utile donc, en plus d’être adaptée à son public.

Stéphanie Rubini, la dessinatrice, adopte un découpage beaucoup plus orienté bande dessinée que sur Rouge Tagada, qui tenait encore un peu du livre illustré, même s’il prenait clairement le chemin de la bd. On sent que l’artiste commence à maîtriser les codes du genre, et gagne en efficacité. Son trait, lui, reste dans la veine de l’album précédent, mais montre tout de même de l’expérience. On la sent plus à l’aise dans le dessin aussi, à plus oser des choses différentes.

 

Voilà donc une série qui fonctionne bien. Mots rumeurs mots cutter conviendra bien à un public de jeunes adolescents, car il répond manifestement aux questionnement de leur époque. Un ouvrage important à diffuser autour de soi donc, surtout auprès d’ados adeptes des réseaux sociaux à outrance.

Mots rumeurs, mots cutter_ plancheLogo BD Mango orangeLogo top bd

17/20

17 réflexions sur “Mots rumeurs, mots cutter (La BD du Mercredi)

  1. Pingback: RENCONTRE AVEC STEPHANIE RUBINI | TEMPS DE LIVRES

  2. Un sujet important et bien traité, loin de toute démarche moralisatrice. J’aime beaucoup la façon dont les auteures abordent la question ô combien casse-gueule de l’adolescence.

  3. Je l’ai acheté aujourd’hui ! J’en proposerai une chronique la semaine prochaine, mais j’ai vraiment adoré 🙂

  4. j’hésitais sans savoir que c’était la suite de Rouge tagada… bon, il va falloir que je fasse les choses dans l’ordre, alors ! 🙂

  5. Pingback: Mots rumeurs, mots cutter – Charlotte Bousquet & Stéphanie Rubini – TWENTY THREE PEONIES

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