Titre : Rouge Tagada
Scénariste : Charlotte Bousquet
Dessinatrice : Stéphanie Rubini
Editeur : Gulf Stream Editeur
Date de publication : Janvier 2013
Hé ben quand même, il m’en aura fallu du temps pour le récupérer cet album. Ça doit bien faire une année déjà que Rouge Tagada est entré dans le Top BD des Blogueurs, et pendant longtemps, les bibliothèques rennaises ne l’avaient pas. Puis quand elles l’ont eu, ça a été pour un jury de jeunes lecteurs, impossible d’emprunter le bouquin. Maintenant, ça y est, il est disponible, j’ai donc pu l’emprunter. Voyons voir pourquoi tant de blogueuses l’ont plébiscité.
Alex est élève en classe de quatrième. Et à la rentrée, elle a fait la rencontre d’une nouvelle élève, qui l’a immédiatement intriguée. Layla, c’était son prénom, et Alex va tout faire pour essayer d’entrer en contact avec elle. Jusqu’à devenir « Best Friends Forever ». Sauf que c’est peut-être un peu plus complexe que cela pour Alex…
Indéniablement, Rouge Tagada est un excellent album jeunesse. Je trouve qu’il illustre les questionnements sexuels des adolescentes avec douceur, tact et intelligence. Charlotte Bousquet ne colle pas d’étiquette, elle met en scène des sentiments. Elle donne à voir, à réfléchir, sans juger ou prendre parti. En faisant de ces questionnements quelque chose de normal. Ce qui, depuis deux années d’homophobie galopante en France, fait beaucoup de bien. Je pense que cet ouvrage a de quoi toucher toutes les collégiennes du pays. C’est un album indispensable à tout bon CDI de collège.
Les dessins de Stéphanie Rubini sont très délicats, et me semblent parfaitement en phase avec les habitudes des lectrices pré-adolescentes. Au sens où je verrai bien les travaux de cette artiste dans des magazines pour ado. Elle possède un trait, une façon d’utiliser la couleur, que l’on retrouve beaucoup dans la presse. Et qui en tous cas convient très bien au scénario. Le dessin est délicat, tout en nuances et en rondeurs. Exactement ce qu’il fallait pour mettre en valeur les idées de la scénariste.
Très bonne lecture jeunesse donc, mais je vais quand même décevoir les contributrices du top bd des blogueurs qui portent ce titre depuis un an. Dans la grande hiérarchie de la production BD, il me semble qu’il y a encore plus profond sur de tels thèmes. Ou en tous cas la possibilité d’aller encore plus loin. Je ne peux donc noter l’album au niveau du top. Mais que les auteures se rassurent si elles passent par ici, elles ont fait du bon travail et leur album vaut vraiment le coup.
LA BLOGOSPHERE EN PARLE
16.5/20
Les Chroniques de l'invisible 
Un jolie BD jeunesse de grande qualité. Le tome 2 est en préparation.
Tant mieux, belle nouvelle. Tu sais si les mêmes personnages seront impliqués?
Un excellent album jeunesse oui ! Contente que tu aies enfin réussi à mettre la main dessus !
En fait, ce sont deux autres personnages présents sur la photo de classe et une thématique tout autre.
Bonne idée, dis donc! ^^
Oui, les auteurs peuvent vraiment en faire une série de bonne qualité ! A suivre donc…
Si elles gardent cette fraîcheur dans le traitement de leurs personnages, cette justesse, ce sera tout à fait le cas.
Tu parles qu » »il y a encore plus profond sur de tels thèmes », tu penses à des titres en particulier ?
Car en ce qui me concerne, lorsque j’ai mis cet album au CDI (niveau collège), j’ai eu un peu peur de la réaction de certains élèves (surtout les 6èmes)… donc j’aimerais bien savoir à quels titres tu penses… 🙂
N’ayant pas lu toute la production bd, j’émets une position de principe théorique. Disons que je pense qu’on peut faire mieux. Adopter un point de vue moins enfantin, plus mâture. On perdrait en simplicité, pour gagner en profondeur d’exploration.
Je t’entends bien, mais après, le public visé est clairement de l’âge de l’héroïne, donc il faut aussi un juste milieu entre être trop simple ou trop complexe, pour que l’album puisse toucher les jeunes.
Personnellement, je ne connais pas d’autre album véritablement « jeunesse » qui aborde ce sujet, mais je serai disposée à en connaître, s’ils existent… 🙂
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