Amateurs de Seconde Guerre Mondiale, cette chronique est pour vous. En adaptant les livres de prospection Et si la France avait continué la guerre?, Jean-Pierre Pécau met en histoire un plaisir caché de nombreux passionnés, l’uchronie. En voici le dernier volet, puisque les analystes n’ont pas mené pour l’instant leurs travaux au delà de 1941.
Et si la France avait continué la guerre: maintenant, on rend les coups!
07 Août 1940: La France a terminé le grand déménagement, à savoir le transfert de toutes ses capacités productives et combattantes au sud de la Méditerranée. Les allemands ont envahi complètement le pays et Laval, Doriot et Déat mènent un gouvernement fantôche au profit des allemands.
Mais les alliés n’ont pas dit leur dernier mot et se tournent désormais vers l’Italie pour reprendre le combat.
Recontextualiser l’adaptation
Vous qui découvrez la bande dessinée que voici, ou qui lisez la série depuis le début, vous êtes peut-être un peu perdu quand au déroulement des évènements proposés.
C’est tout à fait normal, Jean-Pierre Pecau a dû purger son récit des données techniques et stratégiques pour le rendre lisible par tous. Clairement, le livre de base est plutôt difficile à lire, assez abrupte avec beaucoup de faits à ingérer. Si vous voulez comprendre les projections qui ont été faites dans la bd, n’hésitez pas à franchir le pas vers le support original.
L’idée globale, c’est quand même que la France aurait dépouillé le territoire de ses capacités de production et de ses formes armées, pour les remettre en marche en Algérie. L’armée française au quasi complet et rassemblée en Afrique du Nord, sert donc de complément aux forces anglaises dans la région, ce qui permet de purger petit à petit toute la zone et surtout de s’en prendre à l’armée la moins solide de l’Axe, l’armée italienne.
Les experts qui se sont penchés sur ces hypothèses les ont bâties à partir d’information objectives, factuelles et donc crédibles.
Le roman dans le roman
Pécau, là encore pour rendre la lecture plus accessible, a créé une histoire qui n’existait pas initialement. Le destin de Marianne, Yvon et Jules, les trois membres de l’armée française qui évoluent dans ce décor. Seulement deux sur trois se voient gratifiés d’une fin explicite. C’est assez étonnant pour le troisième dont on sait juste ce qu’il en est de sa situation amoureuse. C’est un peu léger.
D’une manière générale, on pourra dire que l’intrigue autour des personnages est un peu légère et que Jean-Pierre Pécau n’aura pas réussi à convaincre vraiment au delà de l’adaptation elle-même.
Un dessin qui fait le job
Dans ce troisième tome, le dessinateur Jovan Ukropina livre une prestation convaincante, à la hauteur des deux albums précédents. En duo avec Tanja Cinna à la couleur, on a une prestation classique pour du franco-belge, mais somme toute plaisante. C’est sans surprise mais pas du tout désagréable.
Et donc, en conclusion?
Alors, cette adaptation? Sympathique, indéniablement. Ceux qui veulent s’intéresser seulement à la dynamique globale de cette uchronie, seront amplement satisfaits. Ceux qui auront eu un goût de trop peu pourront aller lire les deux livres.
Ce qui montre que l’adaptation est plutôt réussie, non?
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
16.5/20
Série: 1940 Et si la France avait continué la guerre?
Tome: 3
Titre: La riposte
Scénariste: Jean-Pierre Pécau
Dessinateur: Jovan Ukropina
Coloriste: Tanja Cinna
Editeur: Soleil
Date de publication: Octobre 2017