Grosse montée en tension sur ce cinquième tome de Lazarus, qui confirme tout l’intérêt dont fait preuve cette série. Le scénariste Greg Rucka multiplie les difficultés à surmonter ainsi que les épreuves à passer. Tout ce qu’il faut pour que notre attention et notre plaisir de lecture ne s’émousse pas. Si c’est pas du talent, ça!
Lazarus tome 5: Confiance, mensonges et propagande
Son père toujours défaillant, Johanna Carlyle a pris la tête de la famille dans la guerre contre le Dr. Hock. Mais la situation est difficile pour les Carlyle. Tous les alliés ne sont pas fiables et son meilleur atout, le Lazare, Forever, n’est plus apte au combat. Elle a du être complètement remise sur pied, au propre comme au figuré et elle n’est pas encore prête à reprendre le combat. Johanna ne peut même pas compter sur la solution de remplacement. Car une autre Forever existe. Plus jeune, une enfant encore… Destinée à prendre la relève quand l’actuelle Lazare sera défaillant. Problème supplémentaire, l’existence de cette jeune fille commence à être connue et la famille Carlyle craint la réaction de Forever quand elle l’apprendra.
Un découpage de l’histoire un peu confus
Même si la lecture de ce cinquième tome reste un grand plaisir, tant l’histoire avance et l’univers s’annonce aussi passionnant, il ne faut pas cacher un élément plus gênant.
Greg rucka a souhaité adopter, sur ces épisodes, une construction quelque peu alambiquée. Il multiple flash-forward et flashback, perdant quelque peu le lecteur au fil de l’histoire. Qu’est-ce qui se passe, à quel moment, il faut être très attentif pour répondre à ces questions. On imagine que Greg Rucka a fait ce choix de sorte à ce que l’intrigue autour de Forever, plus « planplan », plus tournée sur les dialogues, soit équilibrée par des scènes d’actions. Mais cela implique de suivre avec attention les cadres descriptifs qui resituent les périodes mises en scène. Quelque chose ne fonctionne pas aussi bien que ce que l’aurait souhaité le scénariste.
L’intrigue ne se repose pas sur ses lauriers
Bon, ce détail étant posé, il faut rendre à Greg Rucka ce qui lui appartient: il est très généreux, sur ces épisodes. Il y a de vrais avancées, de vrais révélations et plein de nouveaux problèmes à résoudre. Autrement dit, la série est toujours aussi passionnante.
L’intrigue consacrée à Forever est celle qui avance le plus. Le personnage est confrontée aux réalités de son existence et ses réactions autant que les révélations sont un plaisir à suivre. Les rapports humains entre personnages sont particulièrement ambivalents. Il y a beaucoup de mensonges, mais le lecteur a toujours du mal à faire la part des choses. Cela entretient fort bien le suspens et rend des personnages comme Johanna Carlyle particulièrement attirants. Est-elle ce qu’elle semble être? Est-elle en train de manipuler Forever, ou au contraire cherche-t-elle à la rendre libre?
Mais Rucka avance aussi sur la trame générale, la guerre entre familles. Ce qui nous offre de superbes scènes d’action, autant que des retournements de situation inattendus. L’arrivée du Lazare russe rajoute beaucoup de tension, tant son engagement est géré avec intelligence.
Michael Lark et Santi Arcas, l’âme de Lazarus
Comment ne pas encenser, épisode après épisode, album après album, le duo graphique Lark/ Arcas? Le réalisme qu’ils apportent à l’histoire via leur collaboration, fait de cette série un véritable blockbuster. On aimerait même retrouver ces personnages sur grand écran, tant ils semblent prendre vie sous nos yeux. Ils créent ensemble une ambiance absolument unique, en toutes circonstances. Ce monde existe aussi et surtout parce qu’ils ont su l’incarner avec intelligence.
5 tomes et toujours l’envie d’en lire plus
25 épisodes, aucune lassitude, aucun faux pas, Lazarus s’impose comme une des séries comics du moment. Gléat a eu le nez fin en mettant la main sur les droits de publication. Si vous ne connaissez pas encore, foncez vous procurer le tome 1, vous avez la certitude que vous en aurez pour votre argent.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
18.5/20
Série: Lazarus
Tome: 5
Titre: Génocide programmé
Scénariste: Greg Rucka
Dessinateur: Michael Lark
Encreurs: Michael Lark, Tyler Boss
Coloriste: Santi Arcas
Editeur VO: Image comics
Editeur VF: Glénat Comics
Date de parution: Avril 2017
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