Dans les séries jeunesses proposées par Bamboo, j’ai mes petites préférées. Coup de chance, les deux sortent un nouveau tome ce mois-ci, et donc après Boule à Zéro voici Le livre de Piik, par Christophe Cazenove et Cécile. Une série médiévale avec une pointe de fantastique, qui en arrive à son dernier tome. Un peu trop rapidement peut-être, tant cet album est chargé en résolutions d’intrigue.
Le livre de Piik tome 3: la difficulté de bien conclure
Alors qu’il apprenait à lire auprès de l’herboriste Flavien, Piik est enlevé par deux hommes qui l’emmènent dans un étrange château. Peuplé d’animaux, il n’y a qu’un seul homme à y vivre. Un homme que Flore, la mère de Piik transformée en renard, connaît fort bien. Il a quelque chose de très important à révéler à Piik. Pendant de temps, son père, le bourreau, entend bien retrouver son fils disparu.
La série a-t-elle été raccourcie?
Quand on sort de la lecture de cet album, on se dit deux choses. D’abord, que l’histoire aura été bien jolie et fort sympathique, de bout en bout, pas de mauvaise surprise. Mais on se dit aussi qu’il y a quand même beaucoup de révélations dans cet album.
Et on ne peut s’empêcher de s’interroger: les auteurs ont-ils eu le nombre d’albums souhaités à l’origine, pour développer cette histoire? Christophe Cazenove, le scénariste, est la « star » de Bamboo, le scénariste sur lequel s’appuie avec confiance Olivier Sulpice, le patron de la maison d’édition. Il serait étonnant qu’il se soit fait couper l’herbe sous le pied.
Mais pourtant, le doute demeure. Entre la révélation des véritables origines de Piik, sa découverte du monde de la magie, la prise en main de son héritage et la résolution de la relation à son père, il y a tant de sujets de traités qu’on a le sentiment qu’il fallait urgemment conclure. Alors qu’on aurait passé volontiers plus de temps dans ce monde, qu’on aurait volontiers continué de suivre les progrès de Piik dans son instruction et le monde de la magie.
Si ce n’est pas une question de format de série, alors on s’interrogera plutôt sur le rythme global de l’intrigue et la façon dont les révélations ont été partagées au fil des albums.
Le livre de Piik: une série jeunesse qui vaut le coup
Mais tout cela reste pinaillage. L’essentiel, c’est que l’on a toujours une belle histoire, qui va venir interroger les lecteurs enfants dans de nombreuses directions. On a une intrigue où l’intelligence et le coeur gagnent à la fin, ce qui fait le plus grand bien dans ces temps troublés.
Les différents personnages restent vraiment attachants, tous autant qu’ils sont. Et ce trio Piik/ père bourreau/ mère Renard, nous apporte beaucoup de belles émotions.
Cécile aurait-elle été pressée?
Non, je n’ai pas fini de pinailler, désolé. Mais j’ai à coeur de ne vraiment rien laisser de côté.
J’ai vraiment apprécié les propositions graphiques de Cécile, la dessinatrice de cette série. Mais sur ce tome, j’ai l’impression que les décors sont un peu moins denses, moins riche. Je trouve le trait moins souple que sur les deux tomes précédents.
Encore une fois, cela ne nuit EN RIEN à la lecture, mais ça donne là encore, l’impression qu’un sentiment d’urgence plane sur ce livre.
Concluons cette conclusion
Terminer un album reste une étape pas évidente. Entre les perceptions des lecteurs, leurs attentes et les intentions des auteurs, la communication peut ne pas passer au mieux.
Mais il ne faut pas perdre de vue l’ensemble. On a avec Le Livre de Piik une série jeunesse médiévale fantastique vraiment sympathique. Pour tout dire, mon fils attend qu’on finisse le tome 2, pour qu’on attaque la lecture de celui-ci.
La meilleure preuve que la série fonctionne.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
15.7520
Série: Le livre de Piik
Tome: 3
Titre: Le serment du bourreau
Scénariste: Christophe Cazenove
Dessinatrice: Cécile
Coloriste: Sandrine Cordurié
Editeur: Bamboo
Date de publication: Mai 2017