Dernière catégorie, celle qui, à mon sens, trône sur toutes les autres, celle du mythique « auteur complet », capable autant d’écrire son histoire, de la mettre en scène, de lui donner forme et couleur. Réussir à être brillant dans chacun de ces domaines demande une maîtrise de l’art bande dessinée que je crois supérieure à la somme de chacune de ces parties.
Libre à chacun de ne pas être d’accord avec moi.
Comme je vous l’indiquais dans l’article original des Invisible Awards, Luz est le bédéaste qui m’a le plus marqué par sa maîtrise de la bande dessinée cette année.
Alors oui, ce classement ressemble fortement à celui des one-shots. Mais il faut bien reconnaître que l’auteur de bd est un être sociable et que quitte à s’engager dans plusieurs années de production sur une série, il préfère le faire à plusieurs.
A noter aussi que la partition des tâches dans le comic-book rend plus difficile l’accès des auteurs américains à cette section. Il est drôle que le comic-book soit représenté par un auteur français, Laurent Lefeuvre et son super-héros… breton. Mais le fan a bien digéré le genre auquel il se réfère et il n’a pas du tout à rougir de la comparaison avec ses illustres collègues anglo-saxons.
D’ailleurs, une seule artiste parvient à troubler ce classement très francophone et aussi profondément masculin. Retenez bien son nom, Yuki Urushibara, c’est une mangaka intelligente et touchante, au dessin très accessible mais aussi très expressif. On l’a reverra sans nul doute dans l’avenir.
Nous manquons de bédéastes femmes qui osent s’élancer en solo sur des œuvres grandioses. Chers éditeurs, c’est à vous de les pousser, chers lecteurs, à vous de les soutenir.
Chacun de ces artistes ayant vu son travail décortiqué depuis dix jours, je vous renvoi aux différents articles pour voir en quoi ces gens sont si brillants (ça m’évitera de vous répéter les choses)