Outcast tome 3, par Kirkman et Azaceta: L’horreur se cache dans le quotidien
Un gros bandeau rouge pour annoncer la sortie du nouveau tome de la série comics qui a inspirée la série télé, scénarisée par le créateur de Walking Dead (ouf). Delcourt met le paquet pour faire connaître cette série bd, qui ne manque pourtant pas de qualités intrinsèques. Les zombies ne vous font plus frissonner depuis longtemps? Essayez donc Outcast!
Tomber de Charybde en Scylla…
Voilà un nouvel exorcisme à pratiquer pour Kyle Barnes. Mais cette fois-ci, les choses s’avèreront plus compliquées, parce que c’est Megan, sa soeur, qui est la victime de la possession. Son mari et sa file se sont cachés chez Kyle le temps qu’il procède. Mais Mark revient auprès de son épouse, lui permettant d’échapper à l’emprise de Kyle. Une décision que Mark va rapdement profondément regretter. D’autant que cela laisse sa fille seule…
Outcast tome 3: Ils sont en nous!
De manière très maline, Robert Kirkman nous rejoue Les envahisseurs sauce horrifique avec cette série Outcast. Ils sont nombreux, on ne peut pas les distinguer des autres humains, mais pourtant, Kyle Barnes peut les voir et surtout, il peut les combattre.
Il commence par renforcer les raisons personnelles de Kyle Barnes de s’impliquer dans l’affaire, histoire de justifier que celui-ci traque les esprits. Des scènes très fortes, comme les amateurs de Walking Dead savent que Kirkman peut les écrire. Il adore rendre tragiques ses scènes d’actions en y mêlant des affaires de famille. Qui a lu la fuite du pénitencier dans la série de zombies sait de quoi je parle.
Une fois cette dimension solidement ancrée, le scénariste poursuit ses différentes trames. Il commence à nous expliquer en quoi le révérend peut lui aussi avoir prise sur les esprits. Mais surtout, il vient donner du corps à ses « envahisseurs » extra-dimensionnels. Il leur donne de véritables motifs, qu’il livre peu à peu, sans se presser. Kirkman est un spécialiste pour préserver le suspens. Mais contrairement à sa grande série, qui finalement ne révèle que peu de choses sur les créatures, on sent qu’on va avoir droit à des révélations. On commence à comprendre qu’il y a une forme de société secrète qui se constitue autour des esprits, qui ne sont donc pas des méchants manichéens. Et ça, personnellement, j’adore. Venir apporter de la complexité, des nuances, derrières de grandes figures de l’horreur, je trouve ça vraiment intelligent. J’ai surtout enfin l’impression qu’un auteur ne cherche pas juste à surfer sur un concept à la mode.
Paul Azaceta, l’élégance de la simplicité
J’aime beaucoup le dessinateur Paul Azaceta, que j’avais du lire une fois avant Outcast, mais que j’ai réellement découvert sur la série.
Il a un trait qui ne cherche pas à faire de l’esbrouffe. Il va l’économie, il place ses coups de crayons de sorte à ce que chacun soit justifié, de sorte à ce qu’aucun ne soit placé à sous de vague prétextes de texture ou que sais-je. Il cherche la justesse, la tempérance et je trouve le résultat extrêmement prenant. Sans être photo-réaliste, il donne un sentiment de vérité à l’histoire qu’il met en scène.
Troisième tome pour Outcast de Kirkman et Azaceta. Une belle série, intelligente, inspirée, sachant sortir des sentiers battus dans un genre ultra référencé à l’habitude.
Si vous aimez frissonner, il n’y a aucune raison de passer à côté.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
17.75/20
Série: Outcast
Tome: 3
Titre: Une petite lueur
Scénariste: Robert Kirkman
Dessinateur: Paul Azaceta
Coloriste: Elizabeth Breitweiser
Editeur VO: Image Comics
Editeur VF: Delcourt
Date de publication VF: Novembre 2016
Nombre de pages:
Fantômes, démons et autres esprits en bande dessinée
Vu en série à la télévision
Les Chroniques de l'invisible 
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