Walking Dead tome 26: Negan crève les planches!
Il faut le dire et le redire. Au bout de 26 tomes, Walking Dead mérite encore et toujours qu’on consacre toute notre attention à cette série. Et dans le cas présent, c’est en redonnant une pleine place à Negan, un des personnages devenu les plus emblématiques de la série, qu’il relance l’intérêt de son histoire.
Assumer les conséquences de ses actes
La propagande bat son plein. Rick Grimes prépare la colonie à la guerre contre les chuchoteurs, de sorte à détourner les rancoeurs à son égard vers un véritable ennemi. Une armée est en formation, et tous les esprits se focalisent sur le danger que représentent ces autres. Mais pourtant, la colère de Brandon, dont Rick a tué le père récemment, brûle toujours aussi fort. Et puisqu’il ne peut réussir à tuer Rick lui-même, alors il va faire appel au seul qui soit en capacité de le faire: Negan.
Et pendant ce temps, Eugène, en manipulant une radio, fini par trouver une réponse. Quelqu’un, quelque part aux Etats-Unis, avec qui il peut communiquer. Mais comment faire confiance?
Walking Dead tome 26: Rick Grimes le manipulateur politique
La grande force de Robert Kirkman, le scénariste de Walking Dead, ça a toujours été de faire évoluer psychologiquement ses personnages, et ce de manière crédible. Le tour que prend Rick Grimes entre pleinement dans cette compétence. Toujours convaincu d’agir pour le bien de la communauté, Rick change, notamment au contact de Negan. Mais ça, c’était déjà le cas dans le tome 25. Kirkman enfonce donc le clou. Il fait s’enfoncer Rick dans ses manipulations. A tel point, qu’en fait, on en fini même par se demander à la fin de l’album s’il n’a pas pactisé avec son ennemi. Mais nous y reviendrons.
Sur ces épisodes, Kirkman met l’accent sur les conséquences des actes de Rick. Parce que se maintenir au pouvoir, dans ces conditions, a amené Rick à faire des choix discutables, qui lui ont laissé autant d’alliés que d’ennemis. Et donc Kirkman, comme toujours, laisse la logique guider ses choix scénaristiques. A laisser Negan accessible à tous dans une prison, il fallait bien que certains en profitent pour essayer de nuire à Rick. Mais de même, son soucis de mettre Carl à l’écart amène-t-il le personnage à prendre son indépendance, séparément de ce père étouffant. Le jeune garçon a beau être sévèrement amoché, physiquement et psychiquement, il ne perd pas de vue que c’est loin de son père qu’il va pouvoir enfin s’affirmer comme homme. La vraie vie, en somme.
Negan, le méchant qu’on adore détester
Venons-en donc au personnage qui rythme tout ce recueil, et qui bouffe littéralement toute notre attention, Negan.
Car oui, Negan va réussir à s’échapper. Avec, évidemment, un profond désir de prendre sa revanche. Or, quelle autre opportunité que de se rapprocher des chuchoteurs?
Le scénariste utilise donc à fond le potentiel de rencontre entre le « vilain » et le groupe survivaliste. Vous attendez du lourd? Vous ne serez pas déçu. A la fois parce que Negan reste lui-même, c’est à dire bravache, prétentieux et malin, et parce que l’occasion nous est offerte de vivre de l’intérieur le mode de vie des chuchoteurs. Extrême, certes, mais finalement assez cohérent, une fois encore, logique, avec ce que serait un tel monde post-apocalyptique. On tourne les pages en se demandant ce qu’il va résulter de cette rencontre. Et la dernière page vient nous laisser un sacré doute, proprement jubilatoire. Negan est-il vraiment allé chez les chuchoteurs pour se venger de Rick Grimes, ou aurait-il pu s’y rendre avec l’accord de Rick pour les faire exploser de l’intérieur? Rick Grimes aurait-il pu suffisamment évoluer pour se servir de son ennemi comme d’une arme? Le pire est sans doute que Kirkman nous laisse penser que cela puisse être crédible.
Vingt-sixième tome pour Walking Dead, mais Robert Kirkman et Charlie Adlard continuent de nous régaler, scénaristiquement, graphiquement, à chaque recueil. Que demander de plus? Un tome 27, évidemment!
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
18/20
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