Série: Underwater
Tome: 2
Auteur: Yuki Urushibara
Editeur VO: Kodansha Ltd
Editeur VF: Ki-Oon
Date de publication VF: Mai 2016
Voici un tome 2 dont vous n’avez jamais lu la chronique du tome 1, alors que c’est contraire à mes pratiques. Pourquoi? Parce que le tome 1, je l’ai bel et bien chroniqué, mais dans mon émission Bayday Tube #3, sur ma chaîne Youtube éponyme. Allez jeter un oeil à la vidéo si vous voulez vous mettre à jour du tome 1. Et de pas mal d’autres lecteurs au passage…
Alors que Chinami essaye de reprendre une vie normale après ses étranges malaises, la voilà qui retombe dans les pommes et qui se retrouve à nouveau dans le village de Sumio et son père. Mais cette fois-ci la mère de Chinami, enfant, et sa grand-mère, sont aussi présentes. Y aurait-il un lien avec le fait que le village soit à présent sorti des eaux et que tout le monde s’en soit aperçu ? Quel lien entre ce village et la famille de Chinami ?
LA MAGIE DU MONDE
Underwater confirme avec ce tome 2 tout le bien que j’avais pu penser dans le tome 1.
On retrouve les mêmes ingrédients, la douceur de l’intrigue, la délicatesse du trait. Et s’y rajoutent un certain nombre de réponses. Enfin… Yuki Urushibara ne cherche pas à nous expliquer exactement ce qui se passe dans son histoire. Elle laisse volontairement planer une sorte de mystère, quelque chose d’inexplicable, comme si le monde était trop complexe pour être expliqué.
Une chose de sûre, alors que tous les membres de la famille parviennent à se retrouver dans le « rêve », c’est donc qu’il est bien réel, et pas juste le fruit de l’imagination de Chinami. Alors évidemment, si on n’a pas envie d’accepter cette vérité, on va s’ennuyer, parce que rien de scientifique ne sera proposé. Mais si l’on accepte de se plonger dans ce pan de la philosophie et de la culture nipponne, comme avec un film de Miyazaki, alors le voyage proposé sera des plus plaisants.
PERMETTRE A UNE FAMILLE DE SE RETROUVER
Parce qu’au-delà de savoir si le dieu Ryujin est bien à l’œuvre, Underwater, c’est avant tout une histoire de famille. Une famille brisée par les évènements subis à l’époque, par la fin de ce village noyé. C’est la disparition de ce père, incapable de laisser son défunt fils et la vie qu’il s’était construit. Incapable d’assumer ses sentiments complexes vis-à-vis des siens. C’est la question de la fidélité familiale qui se pose, comment vivre avec un défunt dans sa famille proche. C’est la question de l’héritage familiale, celui qu’une enfant reçoit de ses aïeux.
Bref, Underwater, c’est une histoire riche, touchante, qui sonne vraie malgré son passage par le fantastique. C’est un dessin à la délicatesse incroyable, qui se surpasse dès lors que l’auteure passe à la couleur, pour différentes illustrations proposées en fin d’album par Ki-Oon. On regrettera que le Japon n’avance pas dans le sens de la mise en couleur, tant ses artistes peuvent aussi se montrer brillants.
Un manga en deux tomes, ça ne se refuse pas, surtout avec une telle qualité. Underwater restera dans mes coups de cœurs de l’année 2016, indéniablement.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
18/20