Série: Demokratia
Tome: 3
Auteur: Motorô Mase
Éditeur VO: Shogakukan
Éditeur VF: Kaze Manga
Date de publication vf: Septembre 2015
Je croise les doigts. Jusque là j’ai trouvé que cette série de Motorô Mase fonctionnait bien, mais je crains quand même ses développements. Je n’ai pas toujours été convaincu au delà de ses excellents pitch. J’espère que Demokratia sera la série qui va me détromper.
L’expérience Demokratia est en grande difficulté. Futur, l’androïde, a été amenée à tuer son créateur Iguma alors qu’il tentait de la violer par la décision de la communauté. Taku, l’autre concepteur, se sentant coupable, a pris la fuite et se cache. Mais Demokratia continue toujours. Et Fuyu va faire une rencontre qui va cliver le groupe très sérieusement.
TIENS BON MOTORÔ !
Mais oui, le concept tiens la route! En libérant la créature, Motorô Mase se permet d’écrire très finement sur l’état de la société japonaise. Il vient poser de nombreuses bonnes questions, notamment sur ce qu’implique la démocratie vis à vis des pensées extrêmes. Ce qui met à mal le groupe, c’est une rencontre avec un vieil homme isolé, malade et mourant. Les décisions qui sont prises ne conviennent pas à tout le monde, parce que tous les participants n’ont pas la même idée en tête quant à ce que doit devenir Fuyu. Et ça amène les individus à laisser parler leurs rancœurs, sous couvert d’une prétendue objectivité. Mase montre bien comment l’impact des conditions économique vient aigrie un de ses personnages. Et là encore, il nous pose question. Qu’est donc ce système qui pousse à bout les gens vers leurs pires instincts? Des préoccupations qui ne sont pas éloignées de ce que connaissent nos sociétés occidentales.
PENSER LE DESSIN POUR UN SCÉNARIO
Bon, il est vrai que le dessin n’était pas ce qui m’inquiétait chez cet auteur. Mais je dois dire qu’il se montre très généreux et qu’à aucun moment on ne ressent ce sentiment de vide, que certains auteurs peuvent laisser passer tant ils délaissent leurs arrières-plans. Mais en plus, je dois dire que j’apprécie vraiment comment l’artiste joue avec l’aspect virtuel de sa communauté, en donnant peu à peu de vrais visages au-delà des avatars aux personnages dont il nous fait découvrir la vie. Cette façon de montrer que peu à peu l’anonymat ne nous protège plus est vraiment pleine de sens .
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
17/20