Wonder Woman Anthologie, Collectif, Urban Comics (La BD de la Semaine)

Titre: Wonder Woman Anthologie
Scénaristes:William Moulton Marston, Robert Kanigher, Dennis O’neil, Roy Thomas, Greg Potter, William Messner-Loebs,
John Byrne, Eric Luke, Phil Jimenez, Greg Rucka, Darwyn Cooke, Brian Azzarello, Gail Simone, Amy Chu
Dessinateurs: Harry G. Peter, Ross Andru, Mike Sekowsky, Don Heck, Gene Colan, Georges Pérez, Mike Deodato Jr,
John Byrne, Yannick Paquette, Matthew Clark, Phil Jimenez, Drew Johnson, J. Bone, Cliff Chiang, Ethan Van Sciver, Marcelo Di Chiara, Bernard Chang
Editeur VO: DC Comics
Editeur VF: Urban Comics
Date de publication VF: Avril 2016

Urban Comics profite de la sortie de Batman V Superman, au cinéma, qui relance en France la carrière de la plus vieille super-héroïne toujours en activité, pour nous offrir une anthologie inédite traitant l’ensemble de la carrière du personnage. Wonder Woman, la plus féministe des héroïnes, née à la même époque qu’un Batman ou un Superman, mais trop peu publiée en France. Venez découvrir qui est vraiment cette femme, cette déesse, cette guerrière. Cette référence de la culture pop.

La princesse des amazones. La déesse de la guerre. Une femme issue d’une culture millénaire longtemps cachée sur Terre. Une femme courageuse, désireuse de défendre la Justice. Un modèle, un exemple. Une femme merveilleuse: Wonder Woman.

UN PERSONNAGE ABSENT DES COMICS FRANCAIS

Wonder Woman, c’est une icône. Un des rares personnages de comic-book connu dans la culture populaire française, avant que les films ne se chargent de populariser le genre. Alors certes, ce n’est pas tant par les livres, que le personnage est rentré dans la culture populaire. Lynda Carter et la série télévisée ont fait beaucoup, puisque celle-ci a été diffusée en France.

La publication en France de comic-books consacrés à l’amazone a été relativement compliquée. Panini n’a guère investi le champs des librairies autour de ce personnage, trois albums en tout et pour tout. Semic tenta, au début du Strange DC, de proposer la série mensuelle alors mise en scène par John Byrne. Artima passa deux albums, là encore, mais à la fin des années 70…

Il a fallu attendre l’arrivée d’Urban et les New 52 pour avoir enfin une publication régulière consacrée au personnage. Une série que je vous recommande chaudement, j’ai chroniqué tous les albums ici, et qui trouve sa place évidemment, dans ce très bel album anthologique.

Et si je devais résumer mon sentiment au regard de ce livre, je dirai qu’Urban Comics a encore du matériel très intéressant à nous proposer autour de Wonder Woman, dans de futures sorties librairies.

QUI EST WONDER WOMAN?

Venons-en donc au contenu de ce livre, qui, pour rappel, propose des épisodes issus de toute la carrière éditoriale du personnage. Et pour vous aider, de nombreuses pages de rédactionnels viennent éclairer la sélection qui a été faite.
D’abord reposer par qui a été créée l’héroïne. William Moulton Marston est un psychologue, concepteur du fameux détecteur de mensonges. Il a créé Wonder Woman en réaction à l’apparition de Superman, afin de proposer un personnage féminin reprenant les mêmes valeurs positives, mais dans une dynamique féministe. On est en 1941, tout de même. Et de fait, l’adn de Wonder Woman sera marqué par cette idée de l’émancipation des femmes. Plusieurs épisodes de ce recueil en font la démonstration. Les méthodes sont parfois un peu douteuses, mais les intentions sont là.
Je retiens de cette époque, surtout, une présence assez forte et marquée de la science-fiction. Diana est une scientifique, inventant carrément une énergie ranimant les morts à la vie. Le fameux avion invisible un peu kitsch, vient de ces origines là, qui croisaient autant mythologie antique que science-fiction. Cette dimension finira par disparaître peu à peu au grès des relectures du personnages et de son univers, qui s’axera complètement sur la mythologie, jusqu’à faire de la princesse amazone une déesse du panthéon grec.

J’ai beaucoup aimé de même, découvrir la période de la fin des années 60, quand les auteurs ont fait de Diana une femme sans plus aucun pouvoir. C’était drôle à lire, parce qu’on sent l’influence des films de kung-fu en plein développement. Mais ça ramène le personnage à une vulnérabilité théorique, qui se conjugue quand même à la force de caractère et à sa maîtrise martiale. Une sacrée image de la femme. Mortelle mais forte, sensible mais à la volonté de fer.

On se prend aussi de très belles claques graphiques, en découvrant Georges Pérez ou Phil Jimenez, et comment ils ont magnifié le personnage et son monde. Jimenez a été un peu publié par Panini, mais Pérez non. Il y aurait là deux belles occasions de livres consacrés à l’héroïne.

 

Je m’arrête ici, parce qu’avec un album d’une telle densité, d’une telle richesse, quatre cents pages (pour seulement 25€ notez bien), il y aurait de quoi écrire des lignes et des lignes.
Wonder Woman est un personnage qui va gagner en visibilité grâce aux films Warner Bros. On devrait donc la retrouver beaucoup plus chez les libraires et c’est tant mieux.
Car si c’est une super-héroïne, Wonder Woman est surtout un personnage complètement atypique, qui mérite d’être redécouverte en France.

ET SI ON DONNE UNE NOTE?

17.5/20

CETTE SEMAINE ON SE RASSEMBLE CHEZ NOUKETTE!

Et pour l’info, aujourd’hui sort Bayday Tube #3, l’émission bd des chroniques de l’invisible…

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