Série: Princess Ugg
Tome: 2
Auteur: Ted Naifeh
Coloristes: Ted Naifeh, Warren Wicinich
Editeur VO: Oni Press Inc.
Editeur VF: Akileos
Date de publication VF: Février 2016
L’an dernier, je vous avais fait découvrir la princesse la moins glamour de l’univers. Elle est de retour, avec l’ensemble de ses amies bien plus distinguées qu’elle. Encore que, il ne faut décidément pas se fier aux apparences.
Les mois ont passés et Ulgä, la princesse barbare, a fini par s’acclimater à son école pour nobles princesses. Elle a même appris à jouer du luth, c’est dire. Pour ce faire, elle a essayé de se rapprocher de l’ignoble Julifer, afin de se faire pardonner ses erreurs de comportement. Mais présentement, les princesses sont invitées à se produire devant la reine. Un long chemin, dangereux. Mais Princesse Ugg ne fait pas que manier le luth. Elle sait toujours aussi bien manier l’épée.
FAIRE TOMBER LES CLICHES
Évidemment, dès le premier tome, on avait compris que Ted Naifeh entendait remettre en question la grande figure classique de la princesse de contes de fées. Il y était fort bien parvenu, et ce deuxième tome vient continuer d’affirmer cette réussite. Parce qu’il parvient à écrire des personnages féminins complexes , qui sortent des stéréotypes. Pour l’instant, Ulgä et Julifer prennent beaucoup de temps de jeu, mais leurs copines parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu et à développer leur personnalité. Des personnalités réjouissantes, diverses. Des femmes qui ne se laissent pas tant dicter les choses que cela. Et même Ulgä bouge, manifestant que finalement, une rencontre, ce sont deux personnes qui cheminent l’une vers l’autre. L’auteur ne glorifie qu’une seule chose: l’originalité de chacun. Une forme de liberté de pensée. Et quelle jubilation de voir ses demoiselles prendre en main la politique! La critique est sévère, mais fort justement menée. Avec humour et panache. Cette série est décidément très réussie.
UN AUTEUR AU DESSIN QUI EVOLUE
Il me semble que Ted Naifeh a le dessin qui bouge, en ce moment. Pour tout dire, je ne le trouve pas aussi abouti que sur ses travaux précédents. Il essaye sans doute de se chercher, de faire évoluer son dessin. J’espère que c’est cela, et non plus une trop grande pression sur ses épaules. Ca ne s’avère pas gênant à la lecture, mais pour qui suit la carrière de l’artiste, on peut tout de même se poser des questions. Et c’est un peu dommage, de laisser planer ce petit doute. D’autant que dès lors qu’il se lance aux couleurs, l’effet est renversant.
Malgré ce petit bémol, je continue de penser le plus grand bien de Princess Ugg, une série féministe qui n’hésite pas à renvoyer les hommes dans les cordes. Un état d’esprit qui fait le plus grand bien, surtout venant des Etats-Unis.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
16.75/20
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