Titre: Carnet de santé foireuse
Auteur: Pozla
Editeur: Delcourt
Date de publication: Septembre 2015
Hey l’autre, il nous sort un des albums primés à Angoulême! Lecteurs de peu de foi, sachez donc que j’ai emprunté Carnet de santé foireuse plusieurs semaines avant Angoulême. Bon, d’accord, histoire de voir pourquoi il avait été sélectionné. Et je savais, avant Angoulême, que je vous proposerai cet album bluffant un mercredi de février. Vous voyez, je suis pas (presque pas) un suiveur… Même que je suis sûr que je l’avais prévu avant Moka, à qui je me joins aujourd’hui, pour vous présenter cet bel ouvrage.
Pozla est auteur de bande dessinée, mais il est aussi atteint d’une maladie de Crohn détectée sur le tard. Une maladie qui vous met les tripes en mode Hiroshima juste au moment de l’explosion de la bombe. Afin d’essayer d’accompagner de différentes façons son vécu de la maladie, Pozla va tenir des carnets, au fil des années. Dans lesquels il dessine, raconte, son vécu terrible. Et maintenant qu’il va mieux, merci pour lui, il en a fait une bande dessinée, dans laquelle il raconte avec beaucoup d’humour, son parcours peu ragoutant.
GROS COLON, MEDOCS, HUMOUR
Autant le dire tout de suite, c’est pas super drôle comme vie. Par contre, bonne nouvelle pour vous, Pozla en a fait une bande dessinée super drôle, donc vous n’avez aucune crainte à vous faire, vous pouvez la lire. Vraiment, à de très nombreuses reprises j’ai ri, alors que je n’avais vraiment aucune attente particulière concernant cet album. Voir même, alors qu’il est fort épais, je me suis retrouvé à devoir le finir sans le refermer, tant je me suis retrouvé happé dans le monde de l’auteur et de ses tourments. C’est à la fois passionnant, plein de suspens, drôle, terrifiant, émouvant… Bref, c’est un concentré de Vie, rien de plus mais surtout, rien de moins. Et Pozla nous emmène dans sa vie, dans ses méandres. Il nous communique cette capacité qu’il a eu de s’accrocher envers et contre tout. L’empathie est évidente, immédiate. On reste avec lui, on vibre avec lui. Dire qu’il arrive encore, au milieu de tout ça, à nous glisser de belles piques à l’encontre du système hospitalier français, et de son incapacité à prendre en compte le patient (trop occupé qu’il est, le système, à parler économies de budget)… Non, vraiment, c’est impressionnant.
Je ne vais pas vous découper le contenu, séquence après séquence, pour un commentaire de haute précision. Ce serait inutile. Ce livre, il faut le lire, pour ressentir. Le reste n’importe pas. Le reste c’est l’affaire d’une rencontre entre vous et l’auteur au fil des pages.
LA MALADIE CA INSPIRE
2015 fût une belle année pour les bédéphiles hypocondriaques qui ont pu vivre le coma de Matthieu Blanchin en début d’année, et la maladie de Crohn de Pozla en fin. Leur point commun, c’est la façon dont le dessin et la narration en dessin se sont imposés comme des évidences pour accompagner cette expérience. Et cela donne de véritables petites pépites graphiques, tout au long de l’album de Pozla. Il y a les dessins réalisés sur le vif, dans la douleur, mais il y a toutes les autres pages, les séquences mises en image. Les styles graphiques se mêlent à l’envie, les audaces de narration sont légions. De la créativité à l’état pur, magnifiée par une belle pulsion de vie.
Alors oui, le sujet traité n’est pas évident. Mais quand il l’est, avec tant de talent, tant d’intelligence et d’originalité, on ne doit pas passer à côté. Que cet album ait été primé à Angoulême vient légitimer d’une autre façon la qualité du travail de l’auteur. Dommage qu’il ait eu besoin de laisser ses tripes, pour parvenir à un tel résultat.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
18.75/20
CETTE SEMAINE ON SE RETROUVE CHEZ NOUKETTE
Alors détrompe-toi, très tôt apprécié par les copains de la BD amiénoise et vite repéré par mon libraire à sa sortie, ce titre est dans mon programme de lecture depuis septembre. J’ai juste tardé à me le procurer car c’est un investissement à ce prix-là. Mais je souhaite qu’il y ait mille suiveurs (et plus encore) qui profitent de l’effet Angoulême pour découvrir ce bijou.
Je te laisse mon lien, c’est mieux pour une « LC » non? ^^
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2016/02/10/carnet-de-sante-foireuse-pozla/
Bon, va falloir se le procurer.
je reviens de chez Moka… ça ne sera pas pour tout de suite me concernant, mais c’est noté!
le coma de Matthieu Blanchin m’avait bien remuée!
Pourquoi pas ? Je le feuillette dès que je peux.
Merci Mervé. Moi, je suis suiveur sur le coup.
Bon, c’est couillon mais pour l’instant je bloque sur le trait de Polza… Je ne dis pas non… mais il risque d’attendre encore un peu pour que je le découvre 😉
Sur le trait à quel page? Non parce qu’il en change sans arrêt, dans le bouquin… ^^
Mervé? Dis donc, nos blogs se ressemblent tant, à Hervé et moi, pour que tu ne saches plus où tu lis? ^^
Celui là devrait te faire de l’effet aussi, alors. Mais j’insiste, il y a là de l’humour, c’est beaucoup moins austère que le Blanchin.
Ok, t’es preums ^^
Pour le lien, j’étais directement allé le chercher sur ton blog, ce matin. C’est pas comme si c’était facile à trouver ^^
Je viens aussi de chez Moka et vous êtes tout deux convaincants. A voir si je mets la main dessus à la bibliothèque (je n’irai peut-être pas jusqu’à l’acheter, tout de même).
Billet convaincant ici aussi alors que j’aurais été tentée de passer mon tour…
J’ai vu la couverture passer et je ne savais pas à quoi m’attendre et ton billet me tente !
Un sujet vers lequel je serais allée mais ton billet est tentant !
Bon…Deux commentaires valent mieux qu’aucun…Au moins ils ne sont pas contradictoires 😉