- 1- Manu Larcenet
- 2- Luz
- 3- Fabcaro
- 4- Igort
- 5- Edouard Cour
- 6- Scott McCloud
- 7- Christian Lax
- 8- Nicoby
- 9- Matthieu Blanchin
- 10- Jung
Il est temps de terminer cette séquence top 10 2015, avec une catégorie d’auteurs à part, me semble-t-il, les auteurs complets. Ceux qui sont capables de réaliser scénario, dessin et couleurs. Capables de donner à lire tant des idées qu’une vision graphique de ces mêmes idées. Leurs oeuvres leur sont intrinsèquement personnelles, et c’est ce que l’on aime aussi retrouver.
Grand vainqueur, mais vous le saviez déjà, Manu Larcenet. Voyons voir qui se cache dans ce top 10…
Grand vainqueur de la catégorie One-Shot, Luz et son Catharsis avaient leur place toute trouvée ici-même. Graphiquement, l’artiste se renouvelle complètement, nous donne à voir cette évolution. Et scénaristiquement, il vient nous toucher en plein dans nos blessures communes. Incontournable cette année, Luz.
Fabcaro, lui, est ma grande surprise de l’année. Je l’avais connu à travers des récits d’humour qui m’avaient peu emporté, je dois bien dire. Et avec Zaï Zaï Zaï Zaï, il a complètement bouleversé ma perception de son oeuvre. Au dessin, il adopte un trait épuré d’une grande élégance. Et sur le fond il livre une oeuvre pleine de non-sens et de critiques acerbes de notre société. Cette année, dans le champs de l’humour, c’est lui le patron, sans discussion possible.
Igort, c’est une énorme claque culturelle pour moi cette année. Ses Cahiers japonais sont bluffants de réflexion sur la société japonaise et sur le monde du manga. Une véritable leçon, assénée avec élégance et implication. Un bel artiste, qui nous offre toujours de grands oeuvres.
Edouard Cour, c’est le petit jeune de la sélection, puisqu’il est là pour sa première série, Hérakles, et tout particulièrement son troisième tome publié cette année. Cet artiste n’a pas son pareil pour nous transmettre l’énergie de ses histoires. Son dessin est une véritable dynamo, et son Hérakles est juste bluffant de maîtrise. Il prépare un nouvel opus, j’ai déjà hâte de le lire. Là encore, le mouvement, l’énergie, seront au coeur de sa réflexion. Je vous recommande chaudement de suivre son parcours.
Scott McCloud… mais il est, ma référence, à moi… J’ai vraiment apprécié de le voir mettre en pratique l’ensemble des conseils qu’il a pu apporter au fil de ses différentes publications de théorisation de la bande dessinée. Avec Le Sculpteur, il livre une oeuvre brillante, passionnée, touchante. J’ai été complètement emporté par cet énorme pavé, qui ne m’a produit aucune lassitude, à aucun moment. Sa place dans ce classement était évidente, à mes yeux.
Christian Lax, ce n’est pas une découverte. L’artiste roule sa bosse dans le monde de la bd depuis un moment. Il a pris son temps, pour livrer Un certain Cervantès, son road-comic dans l’amérique moderne et ses travers. Mais il a bien fait. Ses dessins sont d’une justesse incroyable, sa mise en scène totalement immersive, et ses combats passionnants. Un must de cette année.
Nicoby, c’est un peu mon chouchou. J’adore l’éclectisme dont il sait faire preuve. C’est un des porteurs de la bd-reportage, et rien qu’à ce titre il a tout mon respect. Mais en plus, il est capable de livrer des choses plus romancées, tout aussi justes. Et quand il donne à voir le ballet des corps amoureux, avec Une vie d’amour, il montre toute l’ampleur de son dessin. C’est un maboule qui publie sans s’arrêter, et j’aime ça. D’autant qu’il sait le faire seul comme en équipe.
Matthieu Blanchin avait démontré déjà ses qualités graphiques sur le triptyque Martha Jane Cannary. En plongeant dans les tréfonds de son âme et de sa maladie, il nous emporte avec lui, nous déstabilise et nous donne à penser le coma. Dur, mais passionnant.
Enfin, je termine avec la délicatesse de Jung. L’auteur de Couleur de Peau Miel est revenu cette année avec un nouvel album qui n’est plus autobiographique. Mais qui démontre que l’auteur avait bien plus en lui que ce simple regard sur sa vie. Il conserve ses chevaux de bataille, mais il démontre qu’il est avant tout un raconteur d’histoire. Et que ce faisant, il maîtrise pleinement l’art de nous emmener avec lui.
Voilà, j’en ai terminé avec ce palmarès 2015.
j’espère qu’il vous aura permis de faire des découvertes, ou juste de vous remettre en mémoire ces artistes ou ces œuvres que vous auriez oublié au fil des sorties. J’ai maintenant hâte de voir ce que 2016 nous réservera.
Une petite surprise, pour ce qui concerne Les Chroniques de l’Invisible. Enfin, surprise… Evolution, devrais-je plutôt dire. Mais ça, vous le verrez dès demain…
Très beau palmarès effectivement ! Que 2016 t’apporte encore de belles bandes dessinées !
Merci à toi!
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