Voici donc une belle sélection de one-shots publiés cette année, que j’ai pu lire et que j’ai chroniqué en ces lieux. Des formats différents, vous le constaterez, on a même un titre jeunesse, preuve qu’on peut essayer de parler aux plus jeunes avec sensibilité et intelligence.
Finalement, c’est une sélection qui a un véritable parfum de 2015. Une sélection à la hauteur des évènements de l’année. On y parle des attentats de Charlie Hebdo, de l’avènement du capitalisme, de la guerre au proche-orient, de la corruption des élites politiques françaises, ou même d’engagements vains et illusoires. Avec une touche ou deux d’absurde ou de noirceur, je vois mal comment on pourrait mieux représenter cette année…
Le premier album de la sélection n’est plus une découverte pour vous, vous l’avez découvert dans ma sélection générale de l’année, c’est le terrible Catharsis, je n’y reviens pas.
Le maître d’arme, c’est la démonstration qu’on peut écrire une belle aventure comme l’aime la bande dessinée grand public, tout en y proposant un fond extrêmement riche, et une forme particulièrement soignée. C’est pour moi la Rolls du mainstream.
Yallah Bye est une de mes premières claques de l’année, si ce n’est pas la première. J’en garde un souvenir ému, touché par les déboires de cette famille tentant de survivre au milieu des bombes. Une réelle empathie, le sentiment de lire des personnes véritables.
Zaï Zaï Zaï Zaï est lui mon dernier, coup de coeur. A la fois absurde et terriblement cruel pour notre société, c’est un magnifique travail d’humour intelligent.
Les cahiers japonais sont une occasion de se décentrer de nos enjeux, et cela fait aussi du bien. En revenant sur l’histoire du Japon du XXe siècle à travers la question du graphisme, Igort nous offre une salvatrice ouverture culturelle.
Bouffon, c’est la noirceur que j’évoquais plus haut, le conte ramené à son essence, sorti de toute disneyfication. C’est dur, c’est brut, mais pourtant ça nous emmène là où le veut le Conte.
Cher pays de notre enfance, c’est pour moi l’illustration de ce que peut apporter la bande dessinée au delà des histories romancées. Cette idée dont Davodeau est le porte-lance, que la bande dessinée peut aussi proposer du reportage. Il le fait toujours à merveille, ce travail-là, Davodeau, et son dernier opus va vous prendre à la gorge dans tout ce qu’il révèle.
L’homme montagne, c’est ma bouffée d’oxygène de l’année. Des sujets essentiels, c’est vrai, pas simple, sans nul doute, mais traité avec une poésie folle, qui nous emporte et nous ravi malgré tout.
Quand vous pensiez que j’étais mort, c’est de l’auto-analyse en image, c’est une plongée dans son propre psychisme, c’est déroutant, parfois un peu dérangeant. Mais on y comprend tant de choses qu’on ne peut que saluer le travail.
Un certain Cervantes clôt la sélection. C’est un magnifique travail de Christian Lax, tant sur le dessin que sur le propos. Ce Don Quichotte moderne nous dit tant sur notre époque, sur la société américaine… Et met tellement en valeur l’idée de l’engagement, qu’en cette année, ça ne pouvait pas plus tomber à point.
Un top 10 très orienté Futuropolis, je le reconnais. Mais ce n’est pas nouveau chez moi, cet éditeur propose depuis longtemps les albums que j’ai envie de lire. Les sujets qui me parlent, le monde d’aujourd’hui, ses travers.
Mais je crois que malgré tout, ce top 10 fait preuve d’un bel éclectisme. Il me ressemble en tous cas, avec ses limites et ses forces.
Alors, quel est votre sentiment? Quel album one-shot vous semble manquer à cette sélection?
Jérôme m’a offert Bouffon que je lirai en janvier et j’ai très très envie de lire Zaï Zaï Zaï Zaï.
Deux très bons choix. Mais je pense que tu aurais Une Paire d’autres albums à y intègrer non ?
Ah ça oui. Bien que je lève le pied côté bulles ces derniers temps. (Et je ne parle pas de champagne. ^^ )
Zaï Zaï Zaï me tente bien, j’ai lu Catharsis.
Tu vas voir, ça mérite vraiment les bons retours qu’il reçoit
Plein de titres qui me font envie, d’autres que je lirai très bientôt…! 😉
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