L’évasion tome 2- Vive la Liberthet (Mardi Chronique)

L'évasion tome 2

Série: L’évasion
Tome: 2
Titre: Vive la liberthet
Auteur: Berthet One
Coloriste: Jean-Michel « Emoy » Tanneau
Editeur: La Boite à Bulles
Date de publication: Août 2015

J’avais découvert le premier tome de l’Evasion à l’occasion d’un challenge Masse Critique made in Babelio. J’avais alors trouvé un album très frais et très piquant à la fois, qui m’avait plutôt laissé un bon souvenir. Alors quand j’ai trouvé sa suite, dans le catalogue de l’éditeur La Boîte à Bulles que je suis régulièrement, je me suis d’abord étonné avant de placer ce tome 2 dans mon planning de chroniques.

Berthet One a fait de la prison. Et c’est en prison qu’il s’est découvert une passion pour le dessin, qu’il a repris des études et qu’il s’est lancé dans la bande dessinée.
Dans ce deuxième opus, Berthet nous raconte la suite. La sortie, le rapport à l’extérieur. Ce monde qui a changé sans lui, qui a avancé alors que lui faisait du sur-place. Et la réinsertion. La sienne, et celle plus difficile d’un paquet de ses co-détenus.

UN REGARD SINCERE ET JUSTE

Le format d’album surprend à la Boîte à Bulles, qui nous habitue plus à des petits formats qu’au classique format franco-belge, mais c’est fort bien que l’éditeur soit sorti de ses habitudes pour faire une place à Berthet One et ses personnages.
Son regard est à la fois sincère et sans concession, tant sur l’institution carcérale que sur ceux qui la fréquentent de l’intérieur. Et sans doute pire encore sur les autres, les honnêtes citoyens. Ceux pour qui la prison n’est sûrement pas une façon de payer sa dette à la société mais bien un sceau d’infamie. C’est déjà ce que j’avais apprécié sur le premier tome. Berthet One ne cherche pas à disculper qui que ce soit, il traite tout le monde sur le même pied d’égalité. Il n’occulte aucune difficulté. Et surtout pas celle de la réinsertion, thème de ce second opus. La prison devrait préparer à cela, mais outre qu’elle le fait fort mal, la société ne veut pas de cette réinsertion. Ce qui rend les choses bien compliqués pour ceux qui sortent. Et multiplie les récidives. La solution? Arrêter de considérer que la prison doit être une humiliation, ce qui permettra de vraiment faire progresser ceux qui passent entre ces murs. Mais c’est trop compliqué, comme point de vue, les français préfèrent les solutions simplistes.

UN DESSINATEUR ENTRE GRAFF ET BD

Venons-en au dessin de Berthet One, maintenant. On sent vraiment sa double influence, dans son album. On sent que le graff l’influence beaucoup. C’est sa force et sa faiblesse. Il met les personnages sur le premier plan, les détoure beaucoup, ce qui donne une véritable lisibilité et met l’accent sur les comportements humains, mais ça a le défaut de le rendre un peu plus léger sur le traitement des décors. On sent le dessinateur moins à l’aise dès qu’il faut mettre en situation, dans un environnement. Attention, il s’en débrouille quand même fort bien. Mais c’est juste logique, c’est un deuxième album, et il a encore largement le temps de renforcer son dessin.

Merci donc à l’éditeur pour ce retour, L’évasion fait partie de ces albums utiles, parce qu’il donne à penser notre système carcéral, un sujet que nous autres français voudrions bien ne pas trop regarder. Il le fait avec humour et provocation, la meilleur combinaison possible.

ET SI ON DONNE UNE NOTE?

16/20L'évasion tome 2_ planche

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