Série: Ladyboy vs Yakuzas
Tome: 1
Auteur: Toshifumi Sakuraï
Editeur VO: Futabasha Publishers Ltd.
Editeur VF: Editions Akata
Date de publication VF: Février 2014
J’avais lu une chronique de ce manga sur le blog Temps de livres (lien à retrouver en bas d’article) qui en avait fait une critique acerbe. J’avais suffisamment confiance en Hervé pour le croire sur parole, mais une des bibliothèques que je fréquente a fait l’achat de ce premier volume, alors j’ai voulu constater par moi-même le contenu de ce manga au sujet…. assez rare…
Kozo était un minable, chargé de surveiller la femme et la fille d’un puissant patron Yakuza. Mais Kozo s’est laissé allé et s’est tapé les DEUX femmes successivement. Le patron, qui lui ne peut pas toucher sa femme depuis vingt ans, n’a pas apprécié du tout la chose et sa vengeance est corsée.
Il fait opérer Kozo contre son grès pour en faire une femme. Adieu le gros engin qui faisait sa fierté. Mais pire que ça, Kozo est envoyé sur une île spécialement prévue pour le punir. Cent pervers sexuels y ont été envoyés après avoir été enlevés, et ils n’en sortiront qu’après avoir violé Kozo. La course-poursuite va démarrer et Kozo craint de ne survivre que quelques minutes.
UN CONCENTRE DE MAUVAIS GOUT
Je dois bien reconnaître que la première lecture fût relativement difficile. Toshifumi Sakuraï accumule les situations les plus glaucques, créant rapidement un sentiment de malaise. La seconde lecture fût moins nauséabonde, on s’habitue et l’effet de surprise ne joue plus, mais pourtant je n’arrive pas à envisager ce manga positivement.
Les japonais aiment parfois à charger la barque pour mieux dire les choses. Un sens de l’outrance qui leur serait propre. Mais j’essaye de tourner cette histoire dans tous les sens, et je n’arrive pas à y trouver une once de positivité… Allé, peut-être que si… Kozo est déçu d’avoir perdu son engin, mais pas d’être une femme. Il y a finalement une certaine acceptation du fait qu’un homme puisse devenir une femme… Mais bon, c’est plus que léger, et j’ai l’impression d’user de mauvaise foi pour ne pas apparaître trop premier degré et lapidaire. Non, parce que sinon, rien ne tiens dans ce scénario. Tout est foutraque, impossible, pas crédible. Les pervers sexuels y sont présentés comme des démons sans aucune nuances, juste par essence pervers. La disparition de ces malades se fait dans le plus grand secret… Là encore, super crédible… Et puis bon, l’opération massive de Kozo, comment dire…
Ais-je vraiment besoin de m’étendre sur le fond? De m’exprimer sur cet appel au viol presque légitimé? Non parce que finalement, le pauvre Boss Yakuza, il a quand même prit cher à cause de Kozo non? Décidément, je ne vois rien à rattraper là dedans. Les péripéties sont juste de nouvelles occasions de mettre en scène de la dégueulasserie et des comportements sexuels malsains. Trouver de la réflexion là dedans? Désolé, j’essaye de me mettre à distance, mais je ne trouve rien.
UNE MISE EN SCENE ECOEURANTE
Malheureusement, le dessin de Toshifumi Sakuraï est parfaitement adapté à son propos. Malsain, vulgaire… L’auteur reprend tous les codes visuels de la pornographie dans le manga pour nous les ressortir encore plus poussés. Les pervers ont tous des têtes de sales types, avec en plus des tronches déformées dès lors qu’ils prennent leur pied. Si l’objectif est de pousser le bouchon, alors l’auteur est parvenu à ses fins. Ca marche. C’est encore pire.
Que les japonais puissent sortir ce genre de bouquins, ça ne m’étonne pas. Ils ont un rapport complètement différent aux droits de la femme et à la sexualité et aux façons de l’épanouir.
Mais ce que je ne comprends pas, c’est comment un éditeur français a pu avoir l’idée de sortir ça chez nous. Même pour un public averti… Et alors comment la respectable bibliothèque d’agglomération de Rennes s’est laissé tenter, j’y comprends encore moins. Il y a sans doute de bien meilleurs bouquins pornographiques à prendre avant celui-ci…
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
Je serai vulgaire…
LA BLOGOSPHERE EN PARLE
Eh bien…
Je note quand même que tu t’es lancé dans une deuxième lecture. 😉
Ben oui, je préfère toujours pour être frais quand je rédige mes chroniques… Mais ce fût la première lecture la plus difficile. La seconde, tu n’as plus la surprise, tu t’habitues.
Merci pour le lien. J’avais moi-même essayé de décortiquer de prendre de la distance…. Trop difficile…
Tu m’étonnes… Mais tu vas voir, Snoopy va sûrement passer mettre un commentaire, il a un avis tout à fait différent.
La couv me fait fuir, ton billet aussi. Le manga et les femmes, tout un roman !
Le manga et les femmes ça s’appelle le shojo ^^
Ce manga là est affreux, pour les hommes comme pour les femmes