Série: Elric
Tome: 2
titre: Stormbringer
Scénaristes: Julien Blondel, Jean-Luc Cano
Dessinateurs: Didier Poli, Robin Recht, Julien Telo
Editeur: Glénat
Date de publication: Septembre 2014
D’après l’oeuvre de Michael Moorcock
Elric, c’est l’adaptation que je n’attendais pas en franco-belge, mais qui a su me laisser une belle sensation après lecture. J’avais même pu rencontrer le dessinateur Didier Poli en festival, avec lequel je pus longuement parler de ce tome 2 qui resta assez épineux à produire. Mais on en reparle un peu plus bas, pour l’instant, restons sur l’histoire.
L’Empereur Elric de Ménilbonée s’est vu trahir par son cousin Yrkoon qui a enlevé sa bien aimée Cymoril, la seule femme capable par son savoir et sa maîtrise des potions, de le soulager de ses immenses douleurs. Elric est en furie, mais toutes les ressources même magiques de son empire ne suffisent pas à retrouver le fuyard. Elric est en rage. Il lui semble qu’Arioch, le dieu du Chaos, l’a abandonné. Mais ce n’est pas vrai. Les dieux ont encore de nombreux plans concernant l’Albinos, et Arioch encore plus que les autres.
Epique, grandiose, décadent, le monde créé par Michael Moorcock est indéniablement unique dans le monde de la Fantasy moderne. A ce titre là, qu’une version bande dessinée fonctionne, cela n’est pas une grande surprise. J’ai du lire le premier volume de la saga littéraire, mais je n’en garde que peu de souvenirs, aussi ne vais-je pas juger le processus d’adaptation scénaristique. Il me semble que le duo de scénariste a su préserver toute la grandeur et tout le tragique du personnage, et en soit c’est déjà une réussite.
Non, évidemment, le point le plus à discuter, c’est le dessin. Le premier tome avait déjà vu un travail à plusieurs mains. Si on n’apprécie pas le procédé, ce n’est pas la peine de venir à ce second opus. Mais tout de même, ça commence à faire pas mal de monde. Didier Poli a quitté le projet en cours de route. Les relations entre auteurs n’étaient à priori pas au beau fixe. Julien Telo a pris la relève, mais pour le soutenir et aider à tenir les délais, il a fallu des coups de mains supplémentaires, que l’on découvre dans les remerciements. Matthieu Lauffray, Jean Bastide et Jean-Baptiste Hostache sont venus travailler aussi sur le dessin. N’aurait-il pas été plus pertinent de laisser un peu plus de temps aux artistes, plutôt que de réaliser ce véritable patchwork graphique? Le lecteur ne perd rien, dans ces collaborations, le modèle de travail créée une véritable homogénéité. Les dessins sont splendides, grandioses, marquants. Mais bon, quand même… N’est-ce pas là un peu pousser le travail en studio?
Lecture toujours aussi plaisante, qui devrait ravir les amateurs de Fantasy, avec un dessin qui met des claques. Malgré des petits détails qui interrogent dans le processus créatif, Elric s’avère une bd qui mérite sa place sur les rayonnages.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
16.75/20
Toujours pas lu ce 2e tome, mais les débuts valaient vraiment le coup, c’est sûr 🙂 Il faut que je poursuive.