Série : Lucky Luke
Tome : 18
Titre : A l’ombre des Derrick
Auteur : Morris
Editeur : Dupuis
Date de publication : 1962
Pour ce qui est de choisir une chronique d’un album de Lucky Luke, je dois dire que je me laisse porter. Je prends la liste des titres publiés, et j’essaye de me laisser guider vers un album que je n’ai pas dans ma bibliothèque, ce qui veut dire un album que je n’ai pas lu des dizaines de fois déjà. Histoire de m’apporter un peu de fraîcheur et d’enthousiasme dans les écrits que je vous livre ensuite. Heureusement pour nous, il y a encore plein d’albums de la série qui entrent dans cette description. Celui-ci, notamment.
Titusville était une ville presque heureuse, à l’origine, s’il n’y avait eu ce liquide poisseux, puant et bon à rien qu’était le pétrole. Mais un jour, un homme, le colonel Drake, est venu avec son invention, le derrick. Le puits de pétrole. Le liquide a coulé à flot et toute l’amérique s’en est emparé, provoquant une nouvelle ruée. Lucky Luke est invité par le maire de la ville pour prendre le poste de Sherif et s’assurer que la loi demeure. Dans cette cité où l’argent coule à flots, Luke va avoir fort à faire.
J’aime bien ce genre d’album de Lucky Luke, qui mélange les figures mythiques mais réelles de l’Ouest aux aventures du cow-boy solitaire. En l’occurrence, c’est le Colonel Drake qui est mis en avant, créateur d’un concept qui fait fureur toujours aujourd’hui et qui a permis de prospecter massivement le pétrole. Morris en fait une figure énergique et responsable, ce qui en fait un formidable personnage secondaire, plein de charisme. En face, Barry Blunt, ancien avocat désireux de s’approprier tout Titusville par la force et la Loi. Avec sa trogne si spécifique, il me parait évident que Morris caricature une personne réelle, mais je n’ai pas la culture pour saisir le clin d’œil. J’ai beaucoup aimé ce méchant tant qu’il est resté dans le cadre de la loi. Un bel adversaire pour Luke, fuyant comme une anguille, et pas si prompt à user de son colt, ce qui apporte un brin de changement. Mais il se fait prendre, et ensuite il passe sur un profil de « méchant… parce que… », un peu ridicule. C’est dommage.
Pour ce qui est du dessin, Morris est encore dans sa phase d’évolution. Le dessin n’est pas encore parfaitement abouti, dans la forme que nous lui connaissons sur la fin de parcours de l’auteur. Mais la qualité reste au rendez-vous. C’est juste dans cette lignée d’albums un peu plus rugueux.
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu ce titre, et s’il ne fera pas partie de mes grands classiques de la série, je dois bien reconnaître qu’on passe un fort agréable moment.
ET SI ON DONNE UNE NOTE?
15/20
Tout comme toi, cela fait longtemps que je n’ai pas lu cet album. Il faudra que je répare cette erreur lors d’un prochain passage aux abords de la bibliothèque parentale. Au plaisir de te relire…
Ah, une belle bibliothèque parentale de bd… Moi c’était mon oncle, qui avait ça.
J’essaie maintenant de perdurer la tradition familiale chez moi… Au plaisir de te relire…