Poison City tome 1 (Dimanche Manga)(La chronique de Snoopy)

Poison City tome 1

Poison City tome 1
Série : Poison City
Nombre de tomes : 1 (Série terminée, 2 tomes)
Scénariste : Tsuitsui Tetsuya
Dessinateur : Tsuitsui Tetsuya
Editeur VF : Ki-oon
Editeur VO : Shûeisha
Date de publication : 12 Mars 2015

Nous sommes en 2019, à Tokyo. Mikio Hibino est un jeune mangaka en devenir. Il est sur le point de publier une bande dessinée très réaliste à base de zombie sur un ton horrifique. Une bande dessinée qui pourrait avoir énormément de succès en l’état. Malheureusement, il va se trouver face à un obstacle de taille : le Japon veut montrer pattes blanches pour les Jeux Olympiques. Et pour se faire, le gouvernement a décidé de contrôler tout ce qui pourrait être choquant dans les domaines culturels (pas de violence exacerbée, pas de scène érotique…). Sa BD, Dark Walker, est clairement en danger…

 

Lorsque j’ai appris que Tsuitsui Tetsuya (que vous connaissez probablement grâce à Prophecy, son précédent manga qui a été bien accueilli chez nous) allait sortir un nouveau titre, je ne pouvais que m’intéresser à la chose. Je suis très client de ce qu’il fait. J’avais beaucoup aimé Prophecy. J’ai adoré Manhole. J’avais également eu l’occasion de lire ses deux one shots Duds Hunt et Reset (très sympa également). Je ne pouvais donc être que tenter par Poison City, sa dernière œuvre.

 

Ce manga en deux tomes est particulièrement intéressant vu la thématique qu’il traite. Il est en effet ici question de liberté d’expression, de censure (voir d’auto censure) et de contrôle de la culture par le gouvernement. Un thème qui a une résonance particulière chez nous avec les événements tragiques de ce début d’année (mais aussi au Japon où le gouvernement tente justement de contrôler ce qui est publié dans les magazines de bande dessinées).

 

A travers Mikio Hibino, nous suivons donc une société qui pourrait très bien être notre avenir très proche. Celle-ci accepte qu’un organisme dicte ses lois en matière de « bon goût ». Tsuitsui Tetsuya réussit parfaitement à montrer le dilemme des éditeurs et des auteurs qui doivent trouver des astuces pour épurer, édulcorer les propos et les représentations qui pourraient gêner le fameux comité du bon goût. En les menaçant, une certaine auto censure apparaît et une culture fade devient la norme. Le mangaka a été très intelligent en ne restant pas centré sur le problème japonais. En effet, à un certain moment de l’histoire (que je vous laisse découvrir), il n’oublie pas de rappeler que ce phénomène a déjà eu lieu aux Etats-Unis notamment avec le Comics Code, qui a bridé pendant des années des centaines d’auteurs.

 

Côté dessin, vous serez forcément ravi de retrouver l’auteur et son style très réaliste qui colle parfaitement aux propos qu’il veut défendre. Son trait est toujours aussi précis. L’utilisation des trames est parfaite. Du très bon travail en somme.

 

J’ai beaucoup aimé ce premier tome. J’ai aimé suivre ce jeune mangaka en herbe qui doit se battre pour que son œuvre puisse être publiée comme il le souhaite. Il ne reste qu’un seul tome avant la conclusion de cette histoire. Et au regard de la fin de ce tome, cela devrait être très intéressant.

 

Vivement conseillé.

 

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