Série: Jim Hawkins
Tome: 1
Titre: Le testament de Flint
Auteur: Sébastien Vastra
Editeur: Ankama
Date de publication: Janvier 2015
D’après l’Ile au trésor de Robert Louis Stevenson
Il y a des auteurs qui aiment se lancer des défis. Qui décident par exemple de proposer des animaux anthropomorphes comme héros, dessinés finement. Comme Blacksad. Ou d’adapter l’île au trésor en bande dessinée, comme Long John Silver. Et il y a des auteurs qui conjuguent les deux. Et il y a des éditeurs qui les suivent. Et des lecteurs qui… constatent la réussite du pari.
Jim Hawkins vit avec ses parents, tenanciers d’une auberge en bord de mer. Ce jeune homme rêve en écoutant les marins de passage, qu’un jour lui aussi, partira toutes voiles devant sur l’immensité de l’océan. Et puis viens un vieux morse. Le Capitaine Bones, dit-il s’appeler. Et il s’installe à l’auberge. Et il fascine autant Jim qu’il ne l’effraie. Car le capitaine Bones craint quelque chose, quelqu’un. Un unijambiste, et une certaine tâche noire.
L’histoire de l’île au trésor commence à être connue, mais il faut bien reconnaître que Sébastien Vastra propose une version tout à fait intéressante. Par le choix des animaux, d’abord, fort bien vu tant les personnages apparaissent en phase avec l’apparence qui lui est choisi. Le jeune lion plein de fougue pour Jim, le vieux morse pour Billy Bones, ou Pew le vautour aveugle. Tous ces choix font évidence. Evidemment, cette caractérisation des personnages aide l’auteur à aller plus vite, à se concentrer sur le récit, puisque de grandes qualités sont déjà attribués à ces différentes figures. Et nous autres lecteurs n’avons qu’à nous laisser porter. Et la magie opère. Même quand on est adulte et que cette adaptation se veut accessible à des publics plus adolescents. L’aventure est là, on embarque.
L’autre belle réussite de cet album, c’est le dessin. J’aime la finesse du trait de Sébastien Vastra, qui n’est pas sans évoquer le dessin d’un Michel Plessix, me semble-t-il. Précis et assumé, mais sans être écrasé. Avec en plus une belle application sur les détails, les fonds de case. Je n’ai d’ailleurs qu’un seul petit regret à ce sujet, et c’est sur les couleurs que cela porte. La couverture est dans des tons très chauds, qui ne se retrouvent pas vraiment dans les pages intérieures, et ça m’a manqué parfois. Je trouve le ton un peu trop froid à mon goût. Certains passages auraient mérité des contrastes un peu plus appuyés, à mon sens. Mais je chipote, je le sais. C’est vraiment pour chercher la petite bête.
Si vous craigniez de repartir en mer avec Hawkins, Livesay ou Long John Silver, j’espère avoir pu vous détromper. Offrez, offrez-vous, Jim Hawkins tome 1. C’est de la belle bd grand public qui mérite qu’on lui permette d’aller au bout de son adaptation.
un petit parfum de Blacksad, non? Je ne suis (bizarrement) pas fan du roman mais cette BD me tente bien.
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