Série: L’or
Tome: 1
Titre: Issaïas ou le colibri
Scénariste: Stéphane Piatzszek
Dessinateur: Frédéric Bihel
Date de publication: Septembre 2014
Je suis en retard, sur cet album, plus d’un mois depuis sa publication. Mais j’y viens, j’y viens. Voici, d’une certaine façon la série-concept de Futuropolis. Les six tomes, assurés par les mêmes auteurs, proposent six regards différents sur le même contexte, à travers les points de vue de six personnages principaux. On va découvrir ça de plus près?
Issaïas et son oncle sont brésiliens. Mais la pauvreté les pousse à rejoindre la Guyane française, clandestinement, afin de travailler dans les chantiers illégaux d’orpaillage. Issaïas ne connaît rien des règles de la vie en forêt. Il ne sait pas qu’il va au devant d’un boulot difficile, et d’un esclavagisme qui se moque de la vie de ces hommes qui ont tout quitté pour trouver de l’or. Et la richesse.
Stéphane Piatszsek livre une histoire à la hauteur du sujet traité, sans concession, violente. Un reportage romancé, pourrait-on dire, tant on sent de la véracité dans le propos du scénariste. L’exploitation de l’homme par l’homme au XXIe siècle prend tout son sens dans les méandres du fleuve Amazone, là où les gendarmes sont trois, équipés d’une pirogue au moteur douteux, pour assurer l’ordre républicain français sur un territoire gigantesque. Combien sont-ils d’Issaïas, en ce moment même? De migrants travailleurs mais encore naïfs, tenus en laisse par leurs papiers qui ont été volés, comme le montre cet album? Dans la forêt profonde, certains se demandent si l’on entend un arbre tomber. Ce qui est certain, c’est que l’on n’entend pas les hommes mourir.
Frédéric Bihel, un fidèle des éditions Futuropolis, assure le dessin. J’aime tout particulièrement sa mise en couleur, qui ne semble pas numérique et que j’imagine donc en couleur directe. Cette technique me plaît toujours beaucoup et l’artiste la maîtrise bien. Pour offrir toutes les nuances d’ambiance de la forêt amazonienne, on ne pouvait attendre meilleur proposition.
Une belle histoire, avec du rythme et du suspens, un dessin sensible, voilà deux bonnes raisons pour partir à l’aventure avec Issaïas, avant de s’offrir un autre voyage avec un autre des personnages impliqués.
Il me tentait bien en effet, notamment vis-à-vis du sujet, mais le dessin m’a un peu rebuté, même si j’avoue que la colorisation vaut le détour.
Encore une chronique à écrire pour moi…
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