Titre: Burton- Le voyage à La Mecque
Scénaristes: Christian Clôt, Alex Nikolavitch
Dessinateur: Lionel Marty
Coloriste: Hugo Poupelin
Editeur: Glénat
Collection: Explora
Date de publication: Juillet 2013
Voilà un album dont vous ne deviez pas lire la chronique. Emprunté il y a quelques semaines, je n’avais pas ressenti le besoin de vous en parler. Et puis Dionysos a proposé cette semaine à thème, et cet album s’est imposé comme une évidence. En changeant l’angle sous lequel l’aborder, la chronique s’est faite plus évidente.
Le capitaine Sir Richard Francis Burton a rendez-vous à la Royal Society, l’académie des sciences britanniques, afin de débattre avec un de ses anciens proches pour savoir qui du Lac Victoria ou du Lac Tanganika était la source du Nil. Mais la confrontation n’a pas lieu avec ce confrère. C’est avec un journaliste de ses amis qui accuse Burton de mentir de bout en bout sur ses explorations. Le Capitaine va donc raconter par le détail comment il a pu infiltrer le pèlerinage et visiter La Mecque, un lieu interdit aux infidèles.
Burton est un personnage haut en couleur, idéal pour la bande dessinée. A tel point que je soupçonne les auteurs de la série D de s’être inspiré de l’explorateur pour bâtir leur personnage principal. Christian Clôt, explorateur lui-même, rapporte des éléments véridiques mis en scènes par Alex Nikolavitch. Et le voyage est assez impressionnant, parce qu’il est tout autant psychologique que physique. Ainsi que le dit Burton dans l’album, pour explorer de telles terres interdites aux chrétiens, il faut devenir l’un des leur. Un principe difficile à concevoir pour la société de l’époque, ainsi que vient le rappeler une vieille femme à la fin du récit. Burton fait l’apologie du respect des autres cultures, même s’il utilise le subterfuge pour mener ses explorations. C’est un personnage jusqu’au-boutiste, prêt à tout pour vivre son idéal, l’exploration de terres inconnues. Libre à chacun de se faire un avis sur le personnage.
Si le scénario est intéressant, riche, et la mise en scène bien faite, je suis moins enthousiaste sur le dessin de Lionel Marty, que je trouve un peu… frais, comme trop souvent dans les séries concept de Glénat (ils ne sont pas nécessairement les seuls, ceci dit). Ne vous fiez pas à la couverture, elle n’est pas de lui, et parcourez les pages. Son trait est encore peu assuré, il manque de précision dans les finitions, dans les visages. L’artiste peut prendre une place dans le monde de la bd, mais je pense que son style doit pour cela gagner en maturité et en originalité.
Si vous avez envie de découvrir une époque et une zone géographique peu connues, ce 19e siècle au proche-orient, cet album représente un bon investissement. L’histoire se lit facilement, et vous apportera quelques connaissances, notamment grâce à un bon dossier historique en supplément.
Prendrez-vous fait et cause pour Burton, ou bien serez-vous horripilé par le personnage?
Il y a quand même plutôt parti-pris pour Burton, malgré ses roublardises il est sympathique, vu de notre époque évidemment.
Evidemment
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