Série: Alim le tanneur
Tome: 3
Titre: La terre du prophète pâle
Scénariste: Wilfrid Lupano
Dessinattrice: Virginie Augustin
Editeur: Delcourt
Collection: Terres de Légendes
Date de publication: Novembre 2007
Je prends mon temps, mais mine de rien, j’aime bien suivre cette série. Je ne sais jamais à quoi m’attendre en ouvrant un album, mais il est plutôt agréable de se laisser surprendre, lorsque c’est bien fait. En même temps, avec Wilfrid Lupano à l’ouvrage, on peut s’attendre à de bonnes choses surtout quand on s’attend à tout.
Beaucoup de temps a passé, depuis qu’Alim le tanneur a échapper à Torq, le général de Brahmalem venu conquérir les montagnes dans lesquelles il se cachait depuis sa fuite de la cité. Il a dérivé longtemps sur l’engin volant, est tombé dans un endroit inconnu peuplé d’étranges individus. Il n’a plus de nouvelles de sa fille. Il croupit dans une cage, obligé de jouer les démons pour le compte d’un prétendu sorcier animiste chasseur de démons. Mais avec les années, le regard de Brahmalem s’est tourné vers de nouvelles terres. Et Alim pourrait retrouver plus rapidement qu’escompté, ceux qui ont voulu sa mort.
Après les ambiances tibétaines, voici la chaleur des terres d’Afrique. Wilfrid Lupano nous fait visiter une nouvelle partie de son monde, et comme je le disais, il nous surprend de bout en bout. Impossible de savoir où il nous mène, les pistes sont brouillées. Frustrant, mais terriblement plaisant. Dans cet album, nulle nouvelle de la fille d’Alim, une évocation de Soubyr, tout se joue entre Alim et Khélob, devenu empereur. Enfin, tout se joue plutôt autour du souverain, Alim reprenant peu à peu place dans ce jeu mortel. Car c’est de politique, que Khélob se nourrit. Il doit composer avec les moines de Jésameth, avec la puissance du conquérant Torq, tout cela afin de conserver son pouvoir, accroitre ses richesses et marquer l’histoire. Comme depuis le début, tout se joue autour de la figure du Dieu, dont j’espère que le scénariste finira par nous révéler la nature. Pour l’instant, il sème le doute, laisse à penser plein de choses. C’est très bien mené.
Pour la partie graphique, autant j’aime toujours autant le trait tout en finesse de Virginie Augustin, autant je ne suis pas toujours pleinement client de ses choix de couleur. Je trouve qu’elles manquent parfois d’un peu de contraste. Qu’elles sont un peu trop pâles. J’aurai sans doute préconisé des choix plus marqués, plus puissants, en résonance avec l’histoire développée.
Venez donc vous faire surprendre vous aussi, c’est rare, en bande dessinée, de nos jours. C’est un véritable voyage que nous propose Wilfrid Lupano, et il serait fort dommage de ne pas prendre ce chemin jusqu’au bout. Nous ne sommes sans doute pas à la fin de nos surprises.
Tout à fait d’accord avec toi. J’avais adoré cette série et ressenti l’éclosion d’un bon scénariste avec l’ami Wilfrid que je connais bien (ami de mon fils Loran).
D’accord aussi avec la virtuosité graphique de Virginie (un sacré caractère ;)) mais dont le graphisme était moins soigné sur la fin et les couleurs un peu palichotes !
J’ai entendu parler de cette série pour son scénariste, mais elle n’est pas dans mes bibliothèques… 😦
Je viens de voir qu’une intégrale est sortie en 2012 avec les volumes 1 à 4, alors à voir si je la trouve, parce que ça me tente bien tout de même…
oui c’est une formule fort intéressante