Série: Scumbag Loser
Tome: 1
Auteur: Mikoto Yamaguti
Editeur VO: Square Enix Co. Ltd.
Editeur VF: Ki-Oon
Date de publication VF: Septembre 2013
Si je n’ai pas une grosse connaissance de la production japonaise en terme de bandes dessinées, je dois dire que je commence à identifier un peu les éditeurs français qui en font la traduction. Et lorsque je tombe sur un manga publié par Ki-Oon, qui a sorti jusqu’à ce que la mort nous sépare, ou Bride Stories, deux genres très différents mais deux albums que j’ai aimé, je ne peux qui lui accorder un peu d’attention. C’est ainsi que j’ai pris Scumbag Loser. Un manga bizarre, très particuliers, mais que j’avais du coup envie de découvrir.
Masahiko Murai est un déchet humain. Gros, binoclard, lâche, pleurnicheur, tout son lycée s’essuie sur sa tronche. Pas tout le monde, non. Il y en a au moins un, Yamada, qui est encore plus minable que lui. C’est rassurant de savoir que l’on est pas tout en bas de l’échelle sociale… Pourtant, un jour, Yamada ramène des photos de sa petite amie, un véritable canon. Ce qui rétrograde immédiatement Masahiko à la dernière place. Il va souffrir… Alors il lance un mensonge, s’invente une petite amie, une fille sur laquelle il fantasme depuis longtemps. Une jeune fille, Haruka, qui le lendemain arrive dans la classe comme nouvelle élève et dit être bel et bien la petite amie de Masahiko. Sauf que lui n’est pas dupe. Il sait, lui, que Haruka est morte depuis des années. Il a vu celui qui l’a tuée. Mais alors, qui est-elle?
Pour lecteur avertie… Ki-Oon fait bien de préciser. S’il y a une notion de vengeance, une pointe de fantastique, comme dans le célèbre Death Note, Scumbag Loser en est alors la version trash. Le héros est ce qui se fait de pire dans le genre, et sa petite amie… non, je ne vous dis rien, je ne vous prive pas de la découverte. Masahiko va devoir sacrifier des nullards, des gens dont tout le monde se moque éperdument. Sa lâcheté va beaucoup jouer. Pour protéger sa nouvelle position sociale, il va beaucoup donner. Beaucoup trop… Une belle métaphore, quoique très bourrine, de la société japonaise et de ses craintes. Le déclassement, une idée horrible pour beaucoup de salarymen aujourd’hui. Yamaguti pousse le bouchon loin, mais l’idée reste.
Graphiquement, Scumbag Loser est assez banal. Un dessin dans la tendance moderne, qui n’a pas franchement de décors fantastiques à illustrer. Des intérieurs, des rapports humains, c’est assez limité et ça ne permet pas vraiment de découvrir ce que vaut l’auteur à ce niveau là. Le boulot est fait, c’est l’essentiel.
Mine de rien, même si les personnages m’ont profondément gêné, je crois que je vais aller jeter un oeil sur le tome 2. La fin du recueil est telle, et la preview proposée juste après tellement en décalage, que je veux voir où l’auteur veut en venir. Pas sûr qu’il me fidélise sur la durée, mais au moins sait-il entretenir le suspens.