Les Reines de sang, tome 1 : Aliénor, la légende noire (1/3)
Scénaristes : Simona Mogavino et Arnaud Delalande
Dessinateurs : Carlos Gomez
Éditeur : Delcourt
Date de parution : 4 avril 2012
Synopsis : Le 25 décembre 1137, Louis VII et Aliénor d’Aquitaine sont couronnés roi et reine de France.
Humiliée en public par sa belle-mère Adélaïde, traitée comme une enfant par Suger, conseiller du roi, Aliénor décide de prendre la place qui lui revient.
Politique, intrigante, amoureuse, perfide ou sublime… elle va décider du cours de l’Histoire !
Nouvelle série de bande dessinée lancée ces dernières années chez Delcourt, nouvelle déception ! Nous est présentée Aliénor, femme forte du XIIe siècle franco-anglais (ou plutôt Plantageno-Capétien), et sa « légende noire » (tout est dit dans le titre…), et franchement, ce n’est pas beau à voir !
L’intrigue, qui nous est livrée ici par Simona Mogavino et Arnaud Delalande, est, avouons-le, plutôt triturée avec des faits pseudo-historiques. Bon après, il ne faut pas que s’emballer tout de suite, c’est une fiction après tout, mais nous aurions pu penser que Delcourt voulait faire quelque chose de construit et de plausible avec cette série des Reines de Sang : après avoir lu (ou subi) les tomes 1 d’Aliénor et d’Isabelle, vous déchanterez ! Certes, dès la deuxième page, on sent bien qu’Aliénor va être l’âme damnée de cette bande dessinée, mais quand même : devait-on pour autant subir une histoire sans aucune variante, nuance ou déclinaison ne visant qu’à faire d’Aliénor d’Aquitaine une jeune femme aigrie par une quête de pouvoir qui n’est jamais expliquée ou justifiée, si ce n’est sous la forme d’une lubie de fillette piquée au vif. Autant être clair d’ailleurs, il n’y a pas qu’elle qui prend cher ici : il vous sera quasiment impossible de vous attacher à un quelconque personnage, car tous n’ont que des défauts et tentent de profiter des autres par tous les moyens. C’est un style, certes.
De plus, certaines tournures des dialogues sont bizarrement alambiquées : il y a parfois tellement besoin de les relire, pour bien les comprendre, qu’il devient très intrigant de lire certaines critiques parlant d’une « lecture aussi agréable qu’aisée » (ou alors c’est juste moi… c’est possible aussi) ! Dans tous les cas, et d’une manière somme toute personnelle, aller jusqu’au bout coûte énormément, en temps comme en énergie, parce qu’il n’y a pas que les dialogues ! L’atmosphère elle-même est lourde et ennuyante. Enfin, si ça ne suffisait pas, les dessins de Carlos Gomez ne sont pas tellement plus agréables, particulièrement sombres et peu attirants sur ce tome, et surtout mettant en valeur des personnages dont la physionomie évolue trop vite d’une page à l’autre : on ne reconnaît même pas Aliénor, car elle n’a pas le même visage une fois sur deux (j’ai compté au moins trois versions différentes rien que dans ce tome-ci !).
Voilà sûrement la vision du Moyen Âge central qu’ont les auteurs de cette bande dessinée, de cette série : une période sombre à souhait, insensible, où tous les coups sont permis et où les gens sont tous mesquins, aigris et arborent un langage hautain inconsidéré pour les situations mises en lumière ici. Difficile de savoir si la recherche de culture, la passion pour le Moyen Âge ou l’envie de lire de la bonne bande dessinée sera outrée en première !
En somme, il y a de quoi être en complet désaccord devant certaines critiques presse présentes ça et là, tout comme il paraît étonnant de voir Delcourt tenter de capitaliser à moindre frais (les tomes suivants de ce triptyque sont publiés en mars 2013 et mars 2014) sur les aspirations actuelles du public, qui recherche un peu de faits historiques sans trop chercher plus loin : tourner cela de cette manière est tout bonnement ridicule. Faire de l’Histoire, pourquoi pas ; mettre en avant des personnages féminins, avec plaisir ; mais s’il vous plaît… plus ainsi.
Ouep, déception chez Delcourt ce coup-ci. La collection n’est pas entièrement du même acabit, mais c’est en moyenne pas très haut. 😦
Ouf!! Comme c’est dommage : elle me semblait bien, cette série!… Maintenant, après tout ce que tu en dis, j’y irai avec prudence… si j’y vais!! Chose certaine, si je m’y risque, je passerai plutôt par la bibliothèque que par la librairie!! ;^)
Bonjour, je ne suis pas très attirée par cette bd. Même pas par la couverture !!! alors je ne fais que passer.
A multiplier les séries concept, on en vient forcément à se planter, c’est mathématique…
En même temps, Dionysos qui l’a lue, n’est pas très attiré non plus au final ^^