Série: Valérian agent spatio-temporel
Tome: 4
Titre: Bienvenue sur Alflolol
Scénariste: Pierre Christin
Dessinateur: Jean-Claude Mézière
Coloriste: Evelyne Tranlé
Editeur: Dargaud
Date de publication: 1972
Après un tome 3 qui m’avait un peu gêné aux entournures sur les questions de rapports entre les sexes, je donne sa chance à cette série en essayant un nouvel album. Je discerne un tel potentiel que je ne veux pas laisser tomber aussi rapidement. Je veux essayer de voir ce qu’il y a derrière cette série.
Valérian et Laureline quittent la planète Technorog, une planète inhabitée mais colonisée et exploitée industriellement par la Terre. Mais les deux agents spatio-temporels assistent au crash spatial d’un étrange vaisseau, au dessus de la planète. A l’intérieur, les véritables habitants de Technorog, qu’ils appellent Alflolol. Ils sont allés faire un petit peu de tourisme, et ils comptent bien reprendre leur vie comme avant. Mais les impératifs industriels ne devraient pas leur faciliter la tâche.
Plus intéressant que le tome 3, cet album-ci. Entendons-nous: Laureline y est toujours présentée comme une pouffe inconséquente, légère et rebelle. Heureusement que Christin voulait en faire une héroïne à part entière, qu’est-ce que ça aurait été sinon. Mais le message délivré par l’intermédiaire du peuple d’Alflolol est lui bien plus intéressant. C’est le capitalisme industriel triomphant, qui est mis à l’index. C’est la course aux profits à tout prix, qui est dénoncée dans cet album, au mépris des cultures autochtones. La loi de Galaxity garantit des droits aux indigènes, et Valérian voudrait bien les faire respecter, mais le profit pousse les terriens à réserver les sorts les plus indignes aux alfololiens. Répétant ainsi ce que les colons blancs avaient réservé aux indiens d’Amérique. Double critique. Sauf que les indigènes en questions sont là dotés de pouvoirs, et que rien ne va donc se passer comme prévu. Il n’en reste pas moins que les terriens, en dehors de Laureline qui prend fait et cause pour les alfololiens, montrent tous nos pires travers. Et le pauvre Valérian, le doigt sur la couture, se sentant obligé d’obéir, bringuebalé au milieu de tout ça. Il n’est pas à la fête, le grand héros…
Pour ce qui est du dessin de Mézière, on retrouve ce qu’on a pu apprécier sur les tomes précédents. De formidables décors extra-terrestres, une technologie bien dessinée. On voyage dans un autre monde, largement grâce à son travail. De ce point de vue là, aucune raison de se plaindre…
Bon, j’ai bien fait de laisser sa chance à cette série, Laureline s’avère quand même moins ridicule que sur le tome précédent, même s’il reste du boulot sur cette question. Il paraît que son statut évolue rapidement au fil des albums… Je vais donc continuer ce bout de chemin avec eux. en espérant ne plus avoir de bémols à formuler dans les prochaines chroniques à ce sujet là.
Pour moi un grand classique ce tome
Tu en retires quoi?