Bénigno- Mémoires d’un guérillero du Che (Samedi One-Shot)

Bénigno- mémoires d'un guerillero du Che

Titre : Bénigno- Mémoires d’un guérillero du Che

Scénariste : Christophe Réveille

Dessinateur : Simon Géliot

Editeur : La boîte à bulle

Date de publication : Mai 2013

 

Bénigno… Titre un peu mystérieux qui ne laisse que peu d’indice sur le contenu de l’album… Mémoires d’un guérillero du Che… Là, tout de suite, c’est plus parlant. Les auteurs ont pu rencontrer un des compagnons de lutte de Che Guevara, exil à Paris pour n’être plus compatible avec ce qu’est devenu le régime castriste. Ouvrage intéressant, car on pourra difficilement qualifier de vendu à l’ennemi un homme qui risqua sa vie en Afrique ou en Bolivie pour propager la révolution.  Mais je vous laisse mieux le découvrir.

 

Bénigno est un cubain heureux, en ce mois de janvier 1957. Sa femme va bientôt mettre au monde leur premier enfant, ils ont leur petite maison, leurs champs. La lutte entre le dictateur Battista et les hommes de Fidel Castro, cela lui passe bien au-dessus de la tête. Mais il va être plongé violemment dans ce monde, lorsque des soldats du régime vont venir dans sa maison les accuser de nourrir les rebelles, et lorsqu’ils vont tuer sa femme et brûler sa maison. Bénigno n’a plus rien à perdre, alors il va le rejoindre, ces guérilleros. Et combattre aux côtés de Che Guevara. Hasta Siempre !

 

Intéressant point de vue, vous disais-je en introduction, parce qu’il permet de bien distinguer comment la révolution Castriste a été transformé par l’affrontement idéologique de la Guerre Froide. Même si Bénigno n’a pas été des intimes de Castro, il a été suffisamment présent dans ce combat pour qu’il puisse raconter comment l’isolement de Cuba sous embargo américain, et la real-politik, ont obligé le leader maximo à se tourner vers l’URSS pour faire vivre son pays. Sans doute en trouvant largement son compte dans l’évolution du régime, c’est fort possible. Mais il est frappant de lire un discours de Castro à la chute du dictateur Battista dans lequel il dit que le président élu devra quitter le pouvoir sans s’installer trop longtemps. Après presque 50 ans de « règne », on grimace de voir tout le potentiel perdu de cette Révolution. Intéressant aussi de voir comment le Che est devenu bien trop embarrassant pour Castro qui l’a plus que poussé à aller combattre à l’étranger. Il fallait se débarrasser de cet homme trop charismatique et lui décidé à suivre le camp des non-alignés. Bref, on prend une leçon d’Histoire, vue de l’intérieur. C’est vraiment passionnant. Et puis il y a le drame de la guérilla, une poignée d’homme en Bolivie, désireux de renverser une nouvelle dictature, mais qui s’avérèrent très vite fort isolés et peu soutenus par les communistes boliviens. Quelques guérilleros réussiront à s’en sortir vivant. Pour des destins très variables. Mais fondamentalement, ces hommes demeuraient gênants pour Castro.

Pour ce qui est de la partie graphique, disons que Simon Géliot possède un trait nerveux, porté sur l’impression plus que sur la précision, mais parfois un peu difficile d’accès. Toutes les cases ne sont pas parfaitement claires, il y a parfois un peu de floue. Mais son dessin reste agréable et rappelle un peu la biographie du Che illustrée par Breccia. Il y a une similitude. Et puis j’ai aimé sa façon d’insérer des documents d’époque des articles de journaux, qui semblent vraiment faire partie intégrante du dessin et de la narration.

 

Voilà donc une bonne découverte, que je recommande bien évidemment à tous ceux qui peuvent s’intéresser à cette période historique. On y côtoie les grandes figures historiques et la réalité de ces vies-là. Vraiment très intéressant, comme travail…

 

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2 réflexions sur “Bénigno- Mémoires d’un guérillero du Che (Samedi One-Shot)

  1. Ce thème m’intéresse peu. Le personnage du Che n’a jamais attisé ma curiosité. Donc, je pense passer mon tour malgré ta critique élogieuse. Désolé. Au plaisir de te relire…

  2. Le ché y est peu. C’est justement plus la position de ses compagnons d’armes, qui eux ne sont pas passés à postérité, qui est abordée. Mais je comprends tes réticences.

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