Série: Lucky Luke
Tome: 2
Titre: Rodéo
Auteur: Morris
Editeur: Lucky Comics
Date de publication: 1949
Profitant toujours de la superbe intégrale édition cuir de ma belle-famille, j’ai poussé ma relecture des premiers tomes de cette grande série. Il fallait bien cela pour garder un oïl sur l’évolution de la série, qui était la grande problématique du tome 1, pour ceux qui ont lu la chronique (ceux qui ne l’ont pas fait peuvent cliquer en bas de cet article, sur la couverture correspondante).
Trois histoires au menu de ce recueil. Rodéo, qui donne son nom à l’album, Lucky Luke à Desperado City et la Ruée vers l’Or de Buffalo Creek. Dans la première histoire, Luke s’en va chatouiller une brute locale malhonnête durant un tournoi de Rodéo. Dans la seconde, Luke le justicier revient à la charge contre une bande de despérados locale, pour terminer, dans la troisième histoire, en provoquant sans le vouloir une nouvelle ruée vers l’or.
Bon, pour le fond, ce n’est toujours pas les grands albums, mais pour ce qui est de l’évolution, là, on n’est pas déçu.
Morris a déjà fait évoluer son trait. Adieu l’influence Pim Pam Poum, et le petit côté comic-strips. Luke arbore un aspect un peu moins grossier, Morris joue plus dans la finesse. Il cède moins aux gros-plans qui serrent l’action mais limitent les dessins d’arrière-plans, et semble se faire plaisir à rendre son « Far-West » un peu plus vivant, un peu plus animé. Certes, il travail toujours autant les gueules, et cela restera à jamais sa marque de fabrique, mais on sent déjà que son idée de l’ambiance de la série a évoluée. Le côté aventure et cow-boys prend le pas sur l’humour, qui reste un grand moteur d’intrigues cependant. Mais surtout, on note dans ce recueil plusieurs idées qui seront réutilisées par la suite. Pour l’instant, ce ne sont que des péripéties. Le concours de Rodéo sera notamment repris et pervertit dans les Rivaux de Painful Gulch, Lucky Luke nommé Sheriff, idem dans un autre album, les concours de tirs sont déjà là et seront largement réutilisés, le sheriff poltron, la ville pourrie aux torts redressés fera penser à Daisy Town, et le maire d’une ville aussi vite construite qu’abandonnée, donnera un excellent Doppey dans Ruée sur l’Oklahoma.
De bonnes idées, donc, mais pour l’instant, surtout, le développement de l’imaginaire western, avec les tronches chères à Morris, et encore quelques hésitations sur le ton à donner au héros. Mais ces progrès sont intéressants à suivre.
Belzaran Il y a 1 an
Ce qui est intéressant dans ces vieilles séries, c’est qu’on s’aperçoit qu’à l’époque on pouvait commencer avec un trait incertain, affiner un univers… Chose impossible aujourd’hui.
Yaneck Chareyre Il y a 1 an
En même temps, les mêmes auteurs s’affinaient grâce à la publication en magazines, où ils avaient le temps de faire leurs armes tout en étant payé. Aujourd’hui la chose est possible: avec un
blog, mais entièrement gratuitement. Triste non?
robin Il y a 1 an
pas tout jeune !!!
Yaneck Chareyre Il y a 1 an
Non hein? J’adore aller relire des vieilleries
Michael Il y a 1 an
ouah! le dessin de couverture est si loin de l’image qu’on se fait de M.LL!
Merci de nous rafraichir la mémoire Yanneck!
Yaneck Chareyre Il y a 1 an
C’est un vrai plaisir ^^
PG Luneau Il y a 1 an
Très bonne analyse, bravo!!
Yaneck Chareyre Il y a 1 an
Je te remercie ^^
Eric the Tiger Il y a 1 an
j’ai plutôt un bon souvenir de cet album. Il dégage un parfum de nostalgie…