Série: Je, François Villon
Tome: 1
Titre: Mais où sont les neiges d’Antan?
Auteur: Luigi Critone
Editeur: Delcourt
Date de publication: Octobre 2011
D’après l’œuvre de Jean Teulé
J’aime bien Jean Teulé, lorsque je le vois à la télévision. Cet auteur a un bagout indéniable, et en plus, voilà belle lurette que lui a compris que la frontière entre le roman et la bande dessinée n’avait pas tant lieu d’être. Alors une adaptation de Jean Teulé en bande dessinée, je n’allais pas rater cela.
Le jour de la mort de Jeanne d’Arc, brûlée vive à Rouen, est né le fils d’un pendu et d’une réputée voleuse. François, de son prénom, est né le jour de la mort de son père. Quelques années après, c’est sa mère qui périt victime de la justice expéditive et cruelle d’un Évêque oublieux des principes de miséricordes de son Eglise. Élevé par un chanoine, François Villon a connu les meilleures écoles de son temps, mais le jeune homme n’a guère l’intention de servir Dieu. Il aime profiter de la vie, et il sait cela incompatible. Alors il profite, et s’amuse de tout ce que Paris peut lui offrir, quelles qu’en soient les conséquences.
Je connais François Villon de nom, évidemment, pour sa ballade du pendu et pour d’autres motifs moins avouable (c’est un personnage de jeu de rôle, aussi). Mais je ne connaissais bien entendu rien de sa vie, et il faut bien s’accrocher. Orphelin de père et de mère, on sent qu’il court à sa perte dans une vie qu’il brûle par les deux bouts de la chandelle. Suicidaire, dirait-on aujourd’hui, ou prit de pulsions autodestructrices. Il y a du tragique dans cet homme et cela rend sa vie passionnante. Haute en couleur, elle est émaillée d’évènements improbables. Toujours par cette fuite en avant, cette course aux émotions fortes qui guide Villon. Il y avait largement de quoi mettre en scène, et je comprends tant Jean Teulé que Luigi Critones pour avoir voulu faire cela. Ce regard sur la société lettrée et étudiante du Paris moyenâgeux fait un décor encore plus intéressant pour mettre en scène cette histoire. Elle propose des personnages secondaires hauts en couleur, qui savent rester dans les mémoires.
Il n’y a guère que le dessin de Critones, qui me déçoive un peu dans cet album. Je le trouve moins précis, moins détaillé que dans 7 Missionnaires, qu’il avait réalisé pour le même éditeur. Essaye-t-il un style un peu différent, un peu plus basé sur les sensations, les ressentis, que les détails? C’est possible, ce sera à étudier sur le second volet de cette série.
Fondamentalement, voilà donc une lecture très plaisante, qui se dévore de bout en bout. Je me dis que le roman doit être encore meilleur, et j’ai désormais bien envie de me plonger dedans.
16/20
Nico 07/09/2012 17:26
Je vais faire court car tu as tout dis. J’ai adoré cet album 🙂
PG Luneau 08/09/2012 19:58
J’avoue que tes commentaires attirent mon attention sur un album que j’avais aperçu sur la blogosphère, mais qui ne me disait absolument rien. Tu m’as presque donné le goût de lire, celui-là
aussi… le thème semble effectivement bien intéressant. Par contre, si le dessin semble assez ordinaire, en effet, c’est surtout les couleurs qui me refroidissent un brin : ça a l’air d’une
fadeur si froide!!! Ça ne m’accroche pas l’oeil du tout!!
Kikine 09/09/2012 02:17
Je pense que je vais commencer par le roman