Il était une fois en France tome 2- Le vol noir des corbeaux (Mardi chronique)

Série: Il était une fois en France
Tome: 2
Titre: Le vol noir des corbeaux
Scénariste: Fabien Nury
Dessinateur: Sylvain Vallée
Coloriste: Delf
Editeur: Glénat
Date de publication: Septembre 2008

 

C’est la débâcle, en France. Joseph Joanovici a suivi les conseils de sa femme, et a acheté des cabines sur un bateau en partance pour les Etats-Unis, afin de fuire les nazis. Mais Joseph est un orgueilleux, il refuse d’abandonner comme cela tout ce qu’il a construit. Alors lorsqu’un ami commissaire lui trouve un faussaire de talent, pour réaliser de faux-papiers à toute la famille, Joseph décide de rester, de défendre son entreprise, et d’appliquer le même traitement à tous ses employés juifs comme lui. Mais il est dangereux, de jouer avec les allemands.

Je n’avais pas du tout aimé le premier album de la série, et surtout son personnage, totalement antipathique, totalement amoral. Impossible pour moi de m’attacher à cet anti-héros. Mais devant les lauriers tressés régulièrement à la série sur ls blogs, j’ai décidé de donner une seconde chance à cette série et à son tome 2. Bien m’en a pris, car Fabien Nury se décide enfin à nuancer complètement son personnage, à le doter de quelques qualités, et je peux donc me retrouver un peu en lui. Sur cet album, Joseph montre qu’il est avant tout prêt à tout pour sauver sa famille. Il la défend bec et ongle, et se prête à toutes les compromissions dans le but de les protéger. Il reste un marchand, et n’écarte pas de vue l’idée de s’enrichir, mais vraiment, cette fois-ci, on lui découvre au moins un moteur noble. Et comme il s’assure aussi de protéger ses employés juifs, sa personnalité devient enfin intéressante. On découvre avec cet album le fonctionnement de l’occupation allemande, dans sa partie intendance. On découvre à quel point la magouille était la norme, et les beaux préceptes hitlériens sur la grandeur de la race allemande font bien sourire.  On voit d’ailleurs que ces derniers sont prêts à s’allier avec n’importe qui du moment que ça sert leurs intérêts. Ceci dit, on n’a aucun doute sur le fait que la trahison viendra aussi. Joseph est utile, mais cessera bien de l’être, et tous les artifices qu’il a mis en place pour sauver les siens tomberont forcément un jour.
Sylvain Vallée est lui par contre toujours aussi agréable à lire. Il n’a pas son pareil pour dessiner des tronches, et on le verrait parfaitement adapter du Audiard en bande dessinée. Il y serait parfait.

Je suis ravi d’avoir su dépasser mon déplaisir lié au premier album. J’aurai juste préféré que le scénariste nuance un peu plus son personnage dans le premier tome, afin qu’on puisse immédiatement accrocher avec lui. Là, c’est une découverte de son caractère, et je pense que c’est une erreur de construction scénaristique. Je vais maintenant me procurer les suivants, et sans doute trouver le plaisir que mes compères blogueurs trouvent eux aussi.

 

Ils en ont parlé: Caro, Krinein, Le journal d’un excessif, Blog Brother.

17/20