Titre: Le phalanstère du bout du monde
Scénariste: Eric Corbeyran
Dessinateur: Amaury Bouillez
Editeur: Delcourt
Collection: Encrages
Date de publication: Juin 2001
Un matin, un gamin de sept ans est déposé dans un phalanstère isolé, au bout d’une grande route recouverte par la marée la plupart du temps, par ses parents. Il va recevoir un uniforme, et prendre place parmi les autres élèves présents, écoutant les monologues lassants d’un vieux professeur chargé de leur remplir la tête. Le temps passant, l’enfant découvrira les dessous de l’organisation du phalanstère. Et va découvrir qu’il n’est pas agréable d’être le dernier arrivé dans un groupe aussi habitué à subir les brimades.
Etonnant livre, qui montre toute la palette de compétence du scénariste, Eric Corbeyran. Il nous livre là une sorte de fable morale, comme le pouvaient le faire certains auteurs du 18e ou 19e siècle. Il utilise un milieu clôt pour mettre en exergue certains comportements de l’espèce humaine. Il y parle d’évolution, de créativité, de relations de groupe… J’évite de trop déflorer tous ces thèmes, car c’est bien là l’intérêt de l’album. Inviter à la réflexion, surprendre, questionner. L’intrigue en elle-même est peut importante. Il faut savoir regarder les symboles, les images, proposées par le scénariste, et extrapoler. Une lecture intéressante, mais guère passionnante. Mais pour une œuvre favorisant la réflexion, ce n’est pas illogique.
Amaury Bouillez propose un dessin intéressant, en noir et blanc. Les visages sont déformés, très expressifs, ajoutant à l’effet d’utopie voulue par Eric Corbeyran. On est dans l’humain, mais pas dans la réalité. Le dessin renforce le jeu de proximité/ mise à distance, et s’avère à ce titre bien choisi.
Lecture inattendue dans cette semaine à thème consacrée à Eric Corbeyran, mais qui confirme la belle variété de ses qualités que l’on peut explorer cette semaine. Cet album sera toutefois à réservé aux plus cérébraux des lecteurs. Il faut aimer se prendre la tête.
Ils en ont parlé: Le Jeangs Show, Lecture Ecriture, Livres et Cinéma, Actua BD.
Joelle Il y a 2 ans
C’est un album à l’ambiance particulière ! Mais le noir et blanc sied à merveille à l’histoire 😉
PG Luneau Il y a 2 ans
Tu viens de me faire découvrir un mot : je ne savais pas ce qu’était un phalanstère! L’aspect intellectuel du document m’intrigue, de même que l’exploration de l’âme humaine dont tu parles, mais
les dessins, quoique peut-être fort adéquats, ne me plaisent pas outre mesure. Je vais donc passer mon tour!
Yaneck Chareyre Il y a 2 ans
Ravi d’instruire un professeur ;op Les dessins ne laissent pas indifférents, c’est certain. Je suis passé outre, pour ma part.